Ceux de gauche qui apprécient les divers pigments du monde auront
pu exercer leur tolérance envers leurs voisins drapés de préférence dans le
tricolore. Mais ceux qui évoquent les fumées des fours crématoires à la moindre
remarque orthographique ne sont guère regardants sur leurs fréquentations
récentes. Un tableau de Marcel Duchamp s'intitulait: " La Mariée mise à nu par ses célibataires, même", j'ai l'impression que la démocratie se dévore elle même. La présidente du R. national n'a même pas besoin de parler.
Lorsque la mondialisation est remise en cause en même temps
par les chanteurs de l’Internationale et les crispés aux frontières, ces
rapprochements interrogent.
Les mêmes pulsions a-démocratiques soudent les ex fronts de
gauche et national repeinturlurés en un anneau de Möbius à vocation de chainon
quand des forges de la haine sortent d’inquiétants couteaux. Et je retrouve
avec plaisir une CFDT courageuse dénonçant les "factieux".
L’organisation à laquelle j’ai consacré autrefois quelques heures militantes,
entend reprendre une place dans le débat national, force de proposition à la fois pour le social et la
transition énergétique.
Le rejet de la démocratie représentative est indécent de la
part de ceux qui ont été portés en haut des affiches par le suffrage universel. Leur
condamnation du bout des lèvres des violences est bien timorée. Ayant
perdu quelques repères, le mélancheur confond Jean Baptiste Drouet avec Eric
Drouet… et Minou Drouet ? « Ma personne est sacrée, je suis la
République ». Des élus se font attaquer, menacer, cramer leur voiture,
détériorer leur maison : pas d'indignation envers eux.
Des
politiques ne voyant pas où est le mal à ce que la parole soit accordée
seulement à ceux qui se disent sans appartenance, mettent à mal la logique de leur propre engagement. Alors que le sous-marin jaune
vient à la surface et pétatarade, un brin de lucidité et de courage vaudrait
mieux que de la faschination.
Une vague populiste submerge l’Europe et nous regardons
notre rond-point, les fake news deviennent la norme et les décodeurs sont ignorés,
la mauvaise foi est la loi. Les G.J. ont table ouverte sur les plateaux pour fourrer
tous les médias dans un même sac à mettre en Seine.
Quelques moyens d’information, trimballent leur mauvaise
conscience d’avoir assimilé le "populaire" à la vulgarité qui fit
Pen à voir, et miment l'étonnement que les vœux
du président n’aient pas convaincu autour des feux de palettes. Vont-ils tellement de soi que les argumentaires sont bien rares pour défendre la légitimité des nos institutions, de nos élus, de
nos lois?
Les référendums redeviendraient désirables, alors que le
dernier en date concernant Notre Dame des Landes a été ignoré, sans troubler à
cette époque les plus zélés soutiens des zadistes encouragés à persister à
braver l’ordre public.
Electrisées par l’urgence qui fait passer au second plan les
préoccupations environnementales, les critiques envers la vétusté du Sénat ou
le trop grand nombre de parlementaires sont oubliées. Le rôle des députés plus
portés à être présents à l’assemblée pour voter les lois valables pour tous que
dans leurs permanences à flatter une clientèle, n’est pas assez valorisé, alors
que d’autres élus à un autre niveau peuvent être amenés à répondre aux demandes
sociales individuelles.
Dans un contexte où le virtuel a tout envahi, le
« terrain » est divinisé, pourtant quand je lis dans le bulletin
municipal de la ville de Saint Egrève, les vœux de l’opposition, je suis atterré. Celle-ci n’a jamais tant
revendiqué son étiquette de gauche à mesure de son enkystement dans des
positions conservatrices. Ses trois représentants demandent une pause dans la
part prise par la commune au sein de l’agglomération concernant le logement et prennent la
pose pour la photo afin de combler un espace d’expression sans idée, sans
proposition. Permettre à des habitants nouveaux de se rapprocher de leur lieu
de travail, diminuer quelque peu les embouteillages, favoriser peut être un
prix de l’immobilier plus décent, partager des équipements collectifs
performants, avoir le courage de contrarier ceux qui ne veulent pas d’immeubles
dans leurs « petits quartiers », ce serait de gauche, solidaire et
pas seulement dans des imprécations qui font pâlir les mots.