Dans le débat concernant l’école, j’ai lu une journaliste
qui contestait la légitimité de R. Debray à s’exprimer à ce sujet http://blog-de-guy.blogspot.fr/2015/05/en-perdre-son-latin.html
.
Le fait que de tels arguments puissent être avancés signe le
niveau de certains sites dit d’informations. Par ailleurs, les journalistes qui
présentent à la télévision l’aide « individualisée » comme un cours
particulier manquent sûrement de simple bon sens quand cela concerne 28 élèves
en même temps.
En tous cas, l’âge invoqué pour l’universitaire n’a pas
entamé la confiance de certains praticiens qui se sont reconnus dans ses
paroles mesurées.
Il n’y eut guère d’autres apports d’intellectuels, à ma
connaissance, qui aient pu rencontrer tant d’expériences sur le terrain.
Les méthodes envisagées
par l’ancienne ministre du droit des femmes, de la ville, de la
jeunesse, des sports, présentement de l’éducation, vont à l’encontre des buts
affichés.
Tant il est bien connu que l’affichage d’une valeur signale
sa disparition : ainsi en a-t-il été du civisme, de la solidarité… C’est
comme ceux qui se plaignent d’être surchargés de travail qui bien souvent en
fichent le moins.
L’interdisciplinarité testée en lycée favorise en général
les élèves les plus équipés culturellement, la priorité à l’oral confirmant
l’aisance sociale. Ce qui émerge dans ces propositions de l’appareil
ministériel est en route depuis longtemps et a produit un certain nombre
d’effets qui ont entamé le prestige et l’efficacité de l’enseignement. Ceux qui
repèreraient des contradictions, voire des dérives mauvaises dans les réformes
sont présentés comme d’immobiles conservateurs.
N’est ce pas le progressiste Balladur qui disait ?
« La France souffre de la
timidité de l'exécutif à décider les réformes indispensables. »
Mais c’est Lamartine
qui avait vu plus juste, à mes yeux, en disant que :
« L'Eglise n'a
pas besoin de réformateurs, mais de saints. » Vade retro Jérôme (Cahuzac) !
Le mépris de la figure de l’intellectuel va de pair avec la
perte de dignité de métiers qu’on ne dit même plus manuels. Et c’est un des
problèmes du collège.
Dans une société qui en demande toujours plus à l’école et
dans le même mouvement réduit le temps consacré à l’étude, ce sont les parents-électeurs
qui font la loi. Alors que d’autres sont exclus par le vocabulaire abscons des
fonctionnaires de Grenelle cité dans le titre de cet article où il serait question
de piscine.
Peu importe l‘investissement de leur progéniture, chacun a
droit au parcours commun, à la déambulation pour tous. Ces pauvres ados
biberonnés à « l’autonomie » reliés à maman, jeunesse perdue mais
géolocalisable en temps réel.
A l’occasion d’un autre débat autour de Todd -pas Charlie-
qui se voit objecter qu’il considère que « les
pauvres sont agis par des causes alors que les riches le sont par des
buts » nous restons dans le sujet. http://blog-de-guy.blogspot.fr/2012/12/linvention-de-la-france-herve-le-bras.html
C’est respecter le jeune que d’être exigeant avec lui, quand
on sait le potentiel de finesse, de curiosité, d’énergie des petits, nous ne
pouvons qu’être consternés par les complaisances qui accompagnent les
paresseux, et les faux prophètes qui les couvrent.
Dans cette école qui tant fatigue, n’y aurait-il de promesses
que pour les illusions et les trafics de toutes sortes ?
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Dans « Le Canard » de cette semaine :