Le retour d’Osinski http://blog-de-guy.blogspot.fr/2013/03/orage-strindberg-osinski.html
à Grenoble mettant en scène une suédoise, à ne pas confondre avec Strindberg
August, n’a guère emballé le public.
Pour ma part, cette pièce, parmi les plus courtes des
propositions théâtrales récentes qui
durent en général plus de 3h, m’a paru
la plus longue avec ses 2h, bien que la
fin rachète un peu de quelques longueurs et lourdeurs précédentes.
Le mythe terrible, rappelé sur le net à propos de la
tragédie de Corneille, est modernisé:
«Médée est répudiée
par Jason, après lui avoir donné deux enfants. Elle accomplit sa vengeance dans
un premier temps en brûlant la nouvelle épouse de Jason, puis en égorgeant ses
propres enfants. »
Mais l’approche psychiatrique de l’excentrique ne suscite guère
de compassion et peu de réflexion dans la mesure où l’universalité de la
légende disparait derrière un destin individuel à l’amour démesuré.
« L’amour c’est le gaz carbonique du
sang. L’amour c’est une punition. Dans le futur, personne n’aimera. L’amour
sera supprimé. Une barbarie révolue, incompréhensible et antidémocratique. Tout
le monde rira de nous, pauvres fous aimants. »
Les Rita Mitsouko étaient plus divertissants
« Les histoires
d'A
Les histoires d'amour
Les histoires d'amour finissent mal
Les histoires d'amour finissent mal en général ».
Les histoires d'amour
Les histoires d'amour finissent mal
Les histoires d'amour finissent mal en général ».
La liberté de cette femme ne peut se justifier derrière les horreurs commises.
« Mais tu dois
apprendre à t’incliner devant le monde quand il te regarde. Personne n’y
échappe. Aucune femme. Pas même toi, Médée. »
Je venais de lire un portrait d’une mère infanticide dans le
Libé du jour et il y avait bien plus de complexité, d’interrogations, que dans
cette construction froide.
Bien que la belle Maud Le Grevellec soit une excellente comédienne,
face à Jason, oison tombé du lit, l’émotion ne passe pas. Qu’elle n’ait pas de
papiers m’a paru sans importance au cours de ce drame absolu n’éveillant aucun
écho dans une actualité qui pourtant déborde entre les moindres virgules de
textes, de musiques, de danses, pansements à nos pensées meurtries.
Si ! Médée attendait les dieux ; et ils n’ont pas
fait signe !