jeudi 18 septembre 2014

Kurar à la galerie Nunc.

Les choix de la galerie au 7 de la rue de Génissieu à Grenoble ont trouvé leur public : il y avait du monde au vernissage de l’exposition qui se tiendra jusqu’au 25 octobre.
Moins cérébral que bien des lieux consacrés à l’art contemporain, si les termes du projet de « la gallery » n’échappent pas à l’anglais langage, « la monstration » actuelle ne manque pas de charme comme la vive directrice des lieux qui a l'oeil.
L’artiste dit Kurar est french mais les titres  sont écrits dans le dialecte de Banksy auquel il est bien difficile de ne pas penser. Les pochoirs amusants de l’insaisissable maître du street art http://blog-de-guy.blogspot.fr/2013/03/banksy-humour-et-murs-gilbert-croue.html  se renouvellent sans cesse. Ici le report sur toile de thèmes percutants lorsqu’ils sont délivrés en direct des murs, affadit leur message.
L’enfance innocente représentée face aux armes,  face à la nocive société de consommation et ses robots, ses écrans : on a déjà vu ça quelque part.
Le rendu est agréable, et j’aime souvent les photos en noir et blanc d'où émergent quelques couleurs , mais il se trouve que la joliesse entrave parfois l’intention contestataire : ainsi les images du visage du Che lui-même  ont dérivé en produits.

mercredi 17 septembre 2014

Iran 2014. J1. Lyon-Istanbul-Shiraz.

Partis à 8h 30 de Grenoble, ce dimanche 20 juillet, nous arrivons suffisamment tôt pour éviter la queue au comptoir de la Turkish Airways à Satolas. Comme il faut un certain temps pour régler les formalités, nous prenons rapidement un café et pouvons embarquer dans l’avion à 11h30.  Et il faudra plus d’une heure encore avant qu’on s’élance dans les airs, à regarder la pluie tambouriner sur le tarmac. Nous survolons Turin, l’Adriatique, la Croatie après avoir laissé la mer de nuages derrière nous.
Nous arrivons à 17h à l’aéroport d’Istanbul regorgeant de boutiques en duty free, où une foule cosmopolite circule en tous sens et en toutes tenues : du short à « la boite aux lettres ».  Premiers contacts chaleureux dans la zone d’attente avec deux iraniennes qui nous abordent l’une après l’autre en anglais avec beaucoup de courtoisie et de bienveillance.
Nous quittons Istanbul à 21h 40. Les avions décollent à la chaîne et nous découvrons la mégapole stambouliote dans son immensité : la nuit est féérique.
Les écrans de l’avion annoncent un décalage horaire en Iran de 1h 30 avec la Turquie (2h 30 avec la France).  Désormais plus aucun alcool n’est servi.Peu de touristes ont pris place dans ce vol, les autochtones repoussent le moment de se recouvrir du voile.
Nous débarquons à Shiraz vers les 2h 30, heure locale, avec notre foulard, nous nous soumettons aux formalités douanières, récupérons nos bagages. C. ouvre son sac pour que les autorités vérifient avec bonhommie que sa gourde ne comporte aucun liquide illicite. Nous repérons facilement dans ce petit aéroport provincial, une grande femme qui tient un panneau Tamera : ce sera notre guide, Haleh.
Dehors la température chaude reste néanmoins supportable et nous trainons nos sacs jusqu’au mini bus dans lequel nous attend Ali, notre chauffeur pour ce séjour. Malgré l’heure tardive, les gens circulent, prennent le frais, des estancos attendent le client nocturne qui se restaure en ces temps de ramadan. Nous stoppons au Tahar Hôtel, prenons possession de nos chambres climatisées où une flèche au plafond indique la direction de la Mecque, un Coran est posé sur la table de nuit.

mardi 16 septembre 2014

Le guide du mauvais père.2. Guy Delisle.

J’avais tellement aimé la première parution de ce petit album trop bref  http://blog-de-guy.blogspot.fr/2013/06/guide-du-mauvais-pere-guy-delisle.html que je me suis précipité sur le tome 2.
Et je n’ai pas été déçu, même si le moment d’heureuse surprise est passé et si la vigueur du premier, son parti pris iconoclaste envers les  bons pères d’humeur égale, adultes et responsables, laisse de la place à la tendresse, à la complicité avec un humour toujours égal.
J’aime ce papa menteur, essayant d’effrayer ses petits Louis et Alice qui connaissent bien sa  mauvaise foi et ses facéties, allant jusqu’à dénigrer les livres sans images et n’hésitant pas à les gaver de Magnum au chocolat quand maman n’est pas là.
Comme on cède devant un recueil de BD à épuiser en 5 minutes.

lundi 15 septembre 2014

Hippocrate. Thomas Lilti.

Nous suivons un jeune interne un peu trop tendre à mon goût dans sa découverte du milieu hospitalier qui tout-le-monde-le-sait-n’est- pas-en-bonne-santé avec une erreur médicale couverte par la hiérarchie, un dilemme concernant la fin de vie, des tensions entre services, les FFI (faisant fonction d’interne) : les médecins étrangers et les amitiés, les inimitiés, les ambitions, les rudes beuveries et les solidarités.
Intéressant, bien filmé, rythmé par les  passages des chariots et autres conteneurs, impliquant, drôle et émouvant.  Mais si Réda Kateb fait le job, je n’ai pas été emballé par tous les acteurs. Et l’unanimité critique constituée un peu facilement m’inciterait plutôt à préciser que bien que sympathique ce n’est quand même pas un grand film.
Il n’y a plus que la taille 4 à la lingerie pour une blouse  à destination du fils du patron du service et c’est un peu grand pour lui, à la fin la bonne taille est disponible.

dimanche 14 septembre 2014

Les Copains d'abord.

Sous ce titre un peu daté, France 2 diffusait l’hommage rendu à Jean Louis Foulquier par trente chanteurs pour le trentième anniversaire des Francofolies à La Rochelle.
Une occasion de réviser des grands classiques : Souchon avec Foule Sentimentale, Jean-Louis Aubert, Elodie Frégé, Nolwenn Leroy et Renan Luce reprenant Dès que le vent soufflera de Renaud ou Salvatore Adamo et Les filles du bord de mer en duo avec Joyce Jonathan, Voulzy  ne nous rajeunit pas avec Changer le Monde  grâce au jasmin et au lilas…
Redécouvrir Un jour j’irais à New York avec toi  par Yannick Noah, Matt Bastard et Jean-Louis Aubert  ou L’Hymne de nos campagnes avec Tryo, Tri Martolod  cette fois par Nolwenn Leroy, ne pas se lasser de J’aime plus Paris de Thomas Dutronc.
Thiéfaine,  un pionnier de la place Saint Jean d’Acre, était tout à fait à sa place avec Lorelei ainsi que Bruel qui créa Casser la voix  après un bide  ici même, chanté sans complexe par Omar Sy maître de cérémonie dont ce fut la prestation la plus convaincante, après une série laborieuse de refus des différents intervenants de chanter avec lui en duo.
Bernard Lavilliers a garanti le minimum avec On the Road Again,  alors que je l’ai connu plus entrainant, Zaz  par contre avec Je veux emballa la foule très réactive et connaissant bien les répertoires,  ainsi la Super Nana de  Jonasz passa bien, même si l’interprète de La boite de jazz en fit un peu trop. Ce qui ne fut pas le cas de Bénabar émouvant avec "Je suis de celles"
« J'étais de celles
Qui disent jamais non
Les "Marie couche-toi là"
Dont on oublie le nom.
J'étais pas la jolie
Moi, j'étais sa copine
Celle qu'on voit à peine
Qu'on appelle machine. »
Parmi  les nouveaux, je n’accroche toujours pas avec Julien Doré, et si Christine and The Queens  a produit une interprétation originale d’Aimer est plus fort que d’être aimé de Daniel Balavoine ce fut sans émotion. Christophe Willem attire l’attention mais ne vaut pas Renan Luce léger comme Delerm. Sanson, elle, assure depuis toujours.

samedi 13 septembre 2014

Crocodiles. Philippe Djian.

Ces nouvelles datent de 1989 et dans le moteurs de recherche de nos appareils, ce recueil de 147 pages vite lues ne figure plus guère que chez les soldeurs ou  bien dans une définition  sans surprise du saurien, alors que le seul moment où apparait le mot dans le livre de Djian c’est quand un vieil écrivain faisant un récit de pêche à un enfant dont il héberge la mère lui décrit des arbres qui ressemblent à des crocodiles.
Habileté du titrage pour des portraits efficaces et impitoyables qui permettraient de disserter sur une sensibilité cachée sous une peau dure. Mais les écrivains souvent mis en scène même s’ils sont peu commodes deviennent vite familiers par l’efficacité de l’écriture du plus américain de nos french scripteur.
« Cette manie de  ne pas compter leurs efforts - en hiver, les femmes cueillaient des perce-neige, à peine de quoi payer l’onguent de leurs engelures - cette obstination à croire que la sueur était la réponse à tout. »
Même si les histoires de haine finissent mal en général, les sentiments peuvent aller vers la tendresse sans s’y vautrer… surtout pas ! La violence y éclate le plus souvent avec une nature qui participe à la rudesse des vies.
« Je n'attendais plus rien de la vie. La mort ne m'effrayait pas. Il me restait encore quelques bons livres sous la main et il y avait encore de beaux saumons en perspective, mais rien qui ne me retenait vraiment. Cette idée que ma dernière heure approchait n'éveillait aucune amertume en moi. Je n'étais pas pressé mais je ne souhaitais aucun sursis. Je n'aurais pas su qu'en faire. » 
Dans ces existences où les personnages ne se sentent pas à leur place, les coups de cœur sont précieux  alors pas de demi-mesures:
« C’est alors qu’elle est entrée […] J’ai senti quelque chose se déchirer à l’intérieur de ma poitrine. J’ai rapidement baissé les yeux et tenté de disparaitre à six pieds sous terre tandis qu’elle traversait la chambre.

vendredi 12 septembre 2014

Thévenoud n’est pas parti, il est partout.

Je ne me sens pas habilité pour savoir si « la politique de l’offre » est la bonne, mais ce que je sais, c’est que la cascade de « cagades » déversée sur nous par le personnel politique, nous submerge, nous étouffe.
Qui peut se dispenser d’échapper au tragique vaudeville ?
J’en veux à François H. d’avoir vécu avec Valérie T. si longtemps sans se douter de ses capacités de nuisance : l’impudeur venimeuse de la journaliste de Paris Match est bien plus ravageuse que toutes les diatribes d’un quelconque abruti d’extrême-droite.
Mais le mal ne se situe pas que dans la tête en décomposition. L’émergence d’un ministre du commerce extérieur ne payant pas ses impôts, croyant s’exempter de tout reproche en plaidant la négligence aggrave son cas et après Cahuzac et autre Morelle, en rajoute une couche aux caractéristiques de politiques désinvoltes, arrivistes, cyniques, menteurs, cumulards issus de mécanismes pervertis, a-démocratiques, sans foi ni loi.
Et l’école ? Quand un prof écrit « Cherches à être plus rigoureux » c’est comme le fameux  pourfendeur de la fraude qui fraude.
Tous les branleurs, les râleurs, n’ont pas attendu ces exemples venus du haut pour n’avoir comme ambition que d’arnaquer, se défiler, écraser les plus faibles, mais ces comportements sidérants et qui persistent dans le déshonneur viennent de loin et dissolvent nos résolutions, piègent les mots. Ici, à Saint-Egrève, la gauche après avoir touché le fond de la piscine (à Fiancey), persiste et creuse.
Présentement, j’accentue mes plis d’amertume comme Mélenchon, et  je me sens dans l’état où je fus premier communiant ne croyant plus aux paroles d’amour de l’église quand les pires commères en fleurissaient l’autel.
« Le Monde diplo » a beau dire que la gauche n’est pas morte car la gauche c’est une idée, comment penser, rêver, projeter, quand les pratiques sont scandaleuses ! Il n’y a plus un jour sans mensonge, plus un lieu, des Bouches du Rhône à la fédération du Pas de calais où le mot socialiste n’est pas sali.
Quelles peuvent être les motivations d’un jeune s’engageant en politique aujourd’hui ?
Le personnel qui arrive aux commandes est notoirement sans scrupules, qu’en sera-t-il à l’avenir ?
Dans mes engagements, l’admiration était un moteur, des militants qui donnaient leur chemise- mouillée nous tenaient debout pendant nos années ferventes.
Plus personne ne lit Dumas :
« On se sent heureux parce qu’on se sent bon »
A cette rentrée quand des profs demandent à un élève : 
« Pourquoi tu aimes le foot ? »
Celui-ci répond : « Parce que j’aime me moquer des joueurs ».
J’admirais les dribles de Kopa, si beaux dans mon imagination depuis quelques mauvaises photos sépia.
Là, les bras m’en tombent, après les dents.
…………….
Le « Canard » de cette semaine avait donné son meilleur dans le titre « une ex-première dame que mon dentier nous envie », c’est dans Politis que j’ai choisi les dessins à partager cette semaine :