Un musée consacré au peintre qui passa par le Grand Lemps (
prononcer « leins » : c’est un indice qui montre que vous êtes
dauphinois) vient de s’ouvrir au Cannet.
Nous voyons des carnets de l’impressionniste/nabis, de ses gravures,
des statuettes, nous apprécions quelques
paysages mais j’ai été un peu en manque de scènes de salle de bains emblématiques
du maître.
Si l’abondance qu’on peut attendre dans un musée consacré à
un seul artiste comme les musées Cocteau ou Léger à proximité, n’est pas au
rendez-vous, l’exposition temporaire consacrée à Misia dite « Reine de
Paris » est une découverte intéressante.
Trois fois mariée, la pianiste posa pour Bonnard, inspira Valloton,
Vuillard, et en fit damner quelques autres.
C’est la « Belle époque », celle de la
« Revue blanche » (Mallarmé, Gide, Blum…)
Coco Chanel la surnomma "Madame Verdurinska"
reprenant une partie de Godebska son nom de jeune fille, et celui de madame Verdurin dont le salon
mondain décrit par Proust est célèbre. Celle-ci l’accompagna dans ses derniers instants, et la
jugea comme une femme de génie qui ne
fit pas que poser. Elle eut de l’influence dans le monde des arts et lettres.
Sur son yacht, se croisèrent Debussy et Ravel, Stravinsky… Nous
nous promenons dans cette période d’avant guerre dont l’inventivité nous étonne
encore cent ans après.