https://blog-de-guy.blogspot.com/2023/02/perigueux-3.htmlNous
découvrons un espace bien aménagé, propice à la promenade et au pique-nique.
Mais nous n’apercevons pas grand-chose de la 2ème résurgence de
rivière en France, classée derrière la fontaine de Vaucluse, sinon de
belles couleurs d’eau à travers les arbres peuplés d’oiseaux chanteurs.Nous
décidons de consacrer l’après-midi au château
de Balzac. Cette propriété privée propose une visite
unique et guidée à 17h. En attendant, seuls sur le parking, Guy goûte au plaisir de la sieste à l’ombre
d’un arbre, tandis qu’un agriculteur arrose à côté son champ de maïs avec un
tuyau enroulé sur un tambour de bois.A l’heure
dite, nous nous retrouvons une douzaine de personnes intéressées, certaines
recrutées par une employée de l’office du tourisme, d’autres attirées par des
prospectus touristiques divers, comme nous. Nous sommes accueillis au seuil de
la demeure par la châtelaine et sa fille dont la mission sera de nous guider.- L’histoire
du château débute au XVII° siècle, à partir d’une maison seigneuriale. Il fut
bâti à la demande de Guillaume Guez et Marie de Nesmond. Ce couple de nobles
donna naissance au célèbre écrivain charentais Jean Louis Guez de Balzac
(1597-1654). Eh non ! Il ne s’agit pas d’Honoré, mais de l’homme le plus
disert de son siècle, à l’origine du prix d’éloquence encore en vigueur. Il
apprécia la demeure où il écrivit la plupart de ses œuvres et y reçut ses amis
et poètes. Dans les murs de cette résidence séjournèrent en leur temps Marie de
Médicis, Richelieu ou encore le Duc d’Epernon.- Nous
accédons au château par une belle cour en forme de Ո, typique du XVII°. Elle est
pavée de ses dalles d’origine qui furent sauvegardées longtemps sous de la terre battue, comme la plupart des
sols à l’intérieur en pierre ou en parquet d’orme.- Nous nous introduisons dans une grande
salle voutée. Plusieurs indices laissent à supposer que c’était une chapelle au
XII ou au XIII°siècle : en effet, il subsiste un bénitier, une niche et
une pièce contiguë accessible par une petite porte, possiblement la sacristie.
De plus, une acoustique particulière permet de parler en chuchotant et d’être
parfaitement entendu à l’opposé tandis qu'au centre les sons restent inaudibles. La chapelle disparait
au XVII° au profit d’une cuisine équipée d’un potager à neuf feux et d’une
grande cheminée, avec un bel évier en pierre.
- Les propriétaires du XVIII° rajoutèrent
une entrée à gauche de la cuisine afin de séparer les pièces d’habitation en
enfilade et offrir un peu plus
d’intimité. Un magnifique escalier en orme parée d’une élégante rampe en fer
forgé prend place dans un coin en
laissant dégagé le couloir. En poussant une porte, nous accédons à une
salle à manger 18°, puis à un salon de la même époque recouvert de boiseries
arrondies aux angles. Nous ne visiterons pas les autres chambres de la maison,
privées et habitées par la famille.
- Mais nous sortons côté jardin pour
contempler la façade. Le toit, les volets, certaines fenêtres demandent encore
de gros investissements et constituent
la prochaine tranche de restauration. Ils passeront avant la rénovation des
jardins autrefois à la française, qui s’étalaient jusqu’au canal généreux en eau et poissons, aujourd’hui ils
se réduisent à une prairie.
- Les derniers travaux très récents du monument
historique consistent au nettoyage et à la mise à jour de fresques du XVII°
exécutées dans l’ancienne entrée du château accessible de l’extérieur. Sur les
peintures apparait Mercure et son casque, son nom est écrit comme le mot amour,
il tient en ses mains des lauriers. Il y a aussi un dieu jeune et ailé, de
l’eau et un poisson. Les deux amours présents figurent sans doute Cupidon ligotant son frère Anteros.
En face, sur l’autre mur, nous
reconnaissons Apollon, des flammes le soleil et un arc. Bien que certaines
parties des fresques aient disparu et en
l’absence de documents sur le sujet, les spécialistes s’interrogent :
s’agirait-il de l’histoire de Daphné et Apollon ? Pour l’instant ils
interprètent au mieux les vestiges sauvés de leur état de délabrement. Et la
propriétaire ne cache pas son plaisir que lui procure cette petite énigme. Au
passage, elle nous signale la marque d’usure au sol due aux roues des charrettes
d’antan venues approvisionner la maison. C’est ici qu’elle termine sa visite guidée
après nous avoir confié son espoir d’obtenir une aide de Stéphane Bern afin de poursuivre ses travaux très onéreux
et sauver ce patrimoine qui lui tient tant à cœur. Avant de partir, nous nous attardons près
des 2 puits ; l’un près de l’entrée
descend à 30m de profondeur ;
l’autre est situé côté cour à proximité des écuries dans l’enceinte des dépendances où un portique de 21
colonnes se distingue par la présence de
3 piliers carrés parmi des piliers ronds. Puis nous franchissons le
porche, typique des Charentes qui a
remplacé la grille d’entrée du XVII°
redressée mais inutilisée et cadenassée. Nous
abandonnons cet ermitage campagnard près de la commune du même nom, Balzac, avant de repartir pour l’urbaine Angoulême. Du coup, nous faisons quelques
courses au Vival d’un village voisin et rentrons profiter du jardin et de la
terrasse de notre AirB&B.
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