mercredi 15 février 2023

Château de Balzac.

Nous devons reprendre la voiture pour gagner les sources de la Touvre.
https://blog-de-guy.blogspot.com/2023/02/perigueux-3.html
Nous découvrons un espace bien aménagé, propice à la promenade et au pique-nique.
Mais nous n’apercevons pas grand-chose de la 2ème résurgence de rivière en France, classée derrière
la fontaine de Vaucluse, sinon de belles couleurs d’eau à travers les arbres peuplés d’oiseaux chanteurs.
Nous décidons de consacrer l’après-midi au château de Balzac.
Cette propriété privée propose une  visite unique et guidée à 17h. En attendant, seuls sur le parking, Guy goûte au plaisir de la sieste à l’ombre d’un arbre, tandis qu’un agriculteur arrose à côté son champ de maïs avec un tuyau enroulé sur un tambour de bois.
A l’heure dite, nous nous retrouvons une douzaine de personnes intéressées, certaines recrutées par une employée de l’office du tourisme, d’autres attirées par des prospectus touristiques divers, comme nous.
Nous sommes accueillis au seuil de la demeure par la châtelaine et sa fille dont la mission sera de nous guider.
- L’histoire du château débute au XVII° siècle, à partir d’une maison seigneuriale. Il fut bâti à la demande de Guillaume Guez et Marie de Nesmond. Ce couple de nobles donna naissance au célèbre écrivain charentais Jean Louis Guez de Balzac (1597-1654).
Eh non ! Il ne s’agit pas d’Honoré, mais de l’homme le plus disert de son siècle, à l’origine du prix d’éloquence encore en vigueur. Il apprécia la demeure où il écrivit la plupart de ses œuvres et y reçut ses amis et poètes. Dans les murs de cette résidence séjournèrent en leur temps Marie de Médicis, Richelieu  ou encore le Duc d’Epernon.
- Nous accédons au château par une belle cour en forme de Ո,  typique du XVII°. Elle est pavée de ses dalles d’origine qui furent sauvegardées longtemps sous de la terre battue, comme la plupart des sols à l’intérieur en pierre ou en parquet d’orme.
- Nous nous introduisons dans une grande salle voutée. Plusieurs indices laissent à supposer que c’était une chapelle au XII ou au XIII°siècle : en effet, il subsiste un bénitier, une niche et une pièce contiguë accessible par une petite porte, possiblement la sacristie. De plus, une acoustique particulière permet de parler en chuchotant et d’être parfaitement entendu à l’opposé tandis qu'au centre les sons restent inaudibles. La chapelle disparait au XVII° au profit d’une cuisine équipée d’un potager à neuf feux et d’une grande cheminée, avec un bel évier en pierre.
- Les propriétaires du XVIII° rajoutèrent une entrée à gauche de la cuisine afin de séparer les pièces d’habitation en enfilade  et offrir un peu plus d’intimité. Un magnifique escalier en orme parée d’une élégante rampe en fer forgé prend place dans un coin en  laissant dégagé le couloir. En poussant une porte, nous accédons à une salle à manger 18°, puis à un salon de la même époque recouvert de boiseries arrondies aux angles. Nous ne visiterons pas les autres chambres de la maison, privées et habitées par la famille.
- Mais nous sortons côté jardin pour contempler la façade. Le toit, les volets, certaines fenêtres demandent encore de gros investissements  et constituent la prochaine tranche de restauration. Ils passeront avant la rénovation des jardins autrefois à la française, qui s’étalaient jusqu’au canal  généreux en eau et poissons, aujourd’hui ils se réduisent  à une prairie.
- Les derniers travaux très récents du monument historique consistent au nettoyage et à la mise à jour de fresques du XVII° exécutées dans l’ancienne entrée du château accessible de l’extérieur.
Sur les peintures apparait Mercure et son casque, son nom est écrit comme le mot amour, il tient en ses mains des lauriers. Il y a aussi un dieu jeune et ailé, de l’eau et un poisson.
Les deux amours présents figurent sans doute Cupidon ligotant son frère Anteros.
En face, sur l’autre mur, nous reconnaissons Apollon, des flammes le soleil et un arc. Bien que certaines parties des  fresques aient disparu et en l’absence de documents sur le sujet, les spécialistes s’interrogent : s’agirait-il de l’histoire de Daphné et Apollon ? Pour l’instant ils interprètent au mieux les vestiges sauvés de leur état de délabrement. Et la propriétaire ne cache pas son plaisir que lui procure cette petite énigme. Au passage, elle nous signale la marque d’usure au sol due aux roues des charrettes d’antan venues approvisionner la maison. C’est ici qu’elle termine sa visite guidée après nous avoir confié son espoir d’obtenir une aide de Stéphane Bern  afin de poursuivre ses travaux très onéreux et sauver ce patrimoine qui lui tient tant à cœur.
Avant de partir, nous nous attardons près des 2 puits ;  l’un près de l’entrée descend à 30m de profondeur ; 
l’autre est situé côté cour à proximité des écuries dans l’enceinte  des dépendances  où un portique de 21 colonnes  se distingue par la présence de 3 piliers carrés parmi des piliers ronds.
Puis nous franchissons le porche,  typique des Charentes qui a remplacé  la grille d’entrée du XVII° redressée mais inutilisée et cadenassée.
Nous abandonnons cet ermitage campagnard près de la commune du même nom, Balzac, avant de repartir pour l’urbaine Angoulême. Du coup, nous faisons quelques courses au Vival d’un village voisin et rentrons profiter du jardin et de la terrasse de notre AirB&B.

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