Les rédacteurs anonymes du trimestriel satirique peuvent
regretter leurs ancêtres de 1886 :
« Aussi les
amants de l’imprévu, du désordonné, du fantasque apprendront-ils avec plaisir
que le Postillon reprend dès aujourd’hui, ses libres et capricieuses
allures… »
Cette livraison m’a semblée bien pépère en ces temps où
l’actualité a pourtant turbulé.
Mol compte rendu d’une soirée de résultats des législatives
à la préfecture et immersion dans le fan-club de Benoît Hamon où l’heure n’est
pas à l’auto critique : le monde ancien a beau être à 6%, il persiste à être
plus content que jamais.
Concernant le « street art » nous apprenons qu’il y avait du gâteau quatre-quart à la conférence de presse,
mais pas l’ombre d’une info en dehors du litige corporate concernant l’affichage sauvage, les opposant à la
mairie.
Ils regrettent une inscription à la bombe à peinture, rue
Abbé Grégoire, rare tache d’humour:
« Le travail est
à la vie ce que la mer est au pétrole »… à moins que ce ne soit
l’inverse.
Ils ouvrent une rubrique qu’ils sauront alimenter de leur
verve toujours critique envers les technologies particulièrement bavardes dans
la cuvette grenobloise: « La noix connectée »:
Une première avec la « Love box », boite en bois
connectée à la wifi, surmontée d’un cœur qui tourne quand un message d’ « amour
avec un grand@ » est reçu.
Le récit de deux descentes des fleuves en kayak, puis 57 ans
après en radeau, de Grenoble à Cassis aurait pu être captivant, mais
l’enchaînement déroutant des paragraphes appellerait plutôt une reconstitution
d’un puzzle, genre devoir de vacances.
Plus réussi est le jeu de l’oie en divers moyens de
locomotion :
« Départ de
l’hyper marché de Saint Martin d’Hères, tu as acheté des chips et du rosé
pamplemousse avant de partir pour St maxime (du rosé pamplemousse ? Franchement).
J’apprécie Le Postillon quand il n’est pas là où on l’attend :
critiques quant au Cairn, monnaie locale, compliquée, adossée au crédit
coopératif dont ils ont dénoncé auparavant des fonctionnements pas très
progressistes.
Au sujet du logement, avec un regard intéressant concernant
des bureaux vides, leur approche à partir des squats aurait pu rester dans les
marges : un dossier documenté apporte de la matière pour insister sur un
problème clef en matière de justice sociale.
Un reportage dans une ferme à Vif respecte la dose
habituelle d’humanité, bien que le dessin manque de poésie. La popularisation
d’une lutte inventive en moyen d’actions chez EDF ou un compte rendu d’audience
au tribunal à propos d’histoires de drogues sont utiles ; leur place est
naturelle chez les ananars.
Une nouvelle cultive la nostalgie des boites aux lettres
personnalisées du temps où les facteurs pouvaient prendre du temps.
Ce supplément est à découper : mais pourquoi le format A 4 cohabite-t-il encore avec A 3 ?
Le massicot est-il d’une technologie contondante trop
avancée et libertairement incompatible ?
……………….
La photographie choisie en tête de cet article recopiée dans
ce numéro, peut donner à s’inquiéter des indulgences de manifestants syndicaux
avec les cagoulés qui tiennent à leur tenue hivernale malgré la canicule qui
vient. Là dessous, c'est du "Canard":
On va se dire qu'ils ont du boucler pendant la canicule, quand tous les esprits avaient des excuses pour être engourdis...
RépondreSupprimerBonne critique de la critique. Et le dessin du Canard est extra. J'adhère. Merci.