J’envisageais de frétiller du clavier en me laissant porter
par l’air d’optimisme qui a soufflé un moment par ici, et puis nous voilà remis
le nez dans les affaires dont on croyait être sorti.
Ferrand casse l’ambiance avec la reproduction des sempiternels dénis par ceux qui se sont
gavés.
Pourtant je ne peux me ranger à une vision du monde où tous
les responsables ne viseraient que de noirs desseins.
A défaut de les maîtriser, j’affectionne les paradoxes, les
contradictions, et les contradicteurs, tout en ne trouvant pas drôles les
trolls, toujours contre tout.
J’adore l’expression rassembleuse : « En même
temps » qui prend en compte les désaccords.
Alors que tant de pays dans le monde voient chez nous des
promesses d’un temps nouveau, quelques grincheux vont pouvoir retremper leurs
pinceaux dans leur bile noire. Et même quelques adeptes du « lâcher
prise », n’hésiterons pas à persister dans une philosophie de rottweiler :
« on ne lâche rien ».
Le moment historique que nous vivons voit les mots anciens
s’effacer comme une fresque antique dans le film « Roma » de Fellini
qui disparaissait au contact de l’air d’aujourd’hui, pollué certes, c’est celui
que nous respirons.
Les girouettes étant rouillées, les GPS s’affolent, et ceux
qui n’ont que l’étiquette « il est de droite » à coller au front du
nouveau ministre de l’éducation nationale, Jean Michel Blanquer, n’ont toujours
pas vu que la fresque s’était estompée.
Ils ne peuvent contrer ses déclarations: « je ne serai
pas le ministre de l’injonction » qui renvoie à une confiance aux acteurs
de terrain. Et puis quand le droitier cite Régis Debray comme référence, je ne
peux que me mettre en rang.
La diminution des effectifs des CP et CE1 en zone difficile,
plutôt que des maîtres surnuméraires dans les écoles, me semble plus efficace,
car une classe à faible effectif avec un maître en responsabilité vaut mieux
que tous les papillonnages, tous les bavardages.
Les études, les devoirs à l’école : une mesure de justice,
mais là, il faut voir les moyens et l’ambiance quand dans certains collèges ne
peuvent être assurées les permanences. Lorsqu’un prof est absent :
hourrah ! C’est la ruée vers la sortie, encouragée par l’administration dans
des établissements quand par ailleurs les jeunes sont davantage invités à se
divertir qu’à « travailler ». Les séquences de valorisation des
élèves qui sont proposées en fin d’année ne prennent pas en compte les acquis
apportés par les cours, mais ce qui peut se montrer sur une scène. Self-service,
selfie et sauve qui peut !
Faire demi tour sur ce qui est engagé depuis des années avec
des profs qui doivent en rabattre sur les apprentissages, ne sera pas aisé.
Les regretteurs d’hier, dont je suis, peuvent rester à
veiller auprès des valeurs et des mots disparus, comme les vigies montant la
garde après coup autour du cratère de l’explosion, afin de rassurer, mais
personne n’est dupe.
Alors pour réchauffer mes arthroses, je préfère guetter les lumières
qui, malgré ou à cause des poussières, viennent éclairer la pièce, et souhaiter
bonne chance aux « marcheurs ».
…………………..
Dessin de « Courrier international » d’Herrmann de
La tribune de Genève
et du « Canard enchaîné ».
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