vendredi 2 juin 2017

« En même temps ».

J’envisageais de frétiller du clavier en me laissant porter par l’air d’optimisme qui a soufflé un moment par ici, et puis nous voilà remis le nez dans les affaires dont on croyait être sorti.
Ferrand casse l’ambiance avec la reproduction des sempiternels dénis par ceux qui se sont gavés. 
Pourtant je ne peux me ranger à une vision du monde où tous les responsables ne viseraient que de noirs desseins.
A défaut de les maîtriser, j’affectionne les paradoxes, les contradictions, et les contradicteurs, tout en ne trouvant pas drôles les trolls, toujours contre tout.
J’adore l’expression rassembleuse : « En même temps » qui prend en compte les désaccords.
Alors que tant de pays dans le monde voient chez nous des promesses d’un temps nouveau, quelques grincheux vont pouvoir retremper leurs pinceaux dans leur bile noire. Et même quelques adeptes du « lâcher prise », n’hésiterons pas à persister dans une philosophie de rottweiler : «  on ne lâche rien ».
Le moment historique que nous vivons voit les mots anciens s’effacer comme une fresque antique dans le film « Roma » de Fellini qui disparaissait au contact de l’air d’aujourd’hui, pollué certes, c’est celui que nous respirons.
Les girouettes étant rouillées, les GPS s’affolent, et ceux qui n’ont que l’étiquette « il est de droite » à coller au front du nouveau ministre de l’éducation nationale, Jean Michel Blanquer, n’ont toujours pas vu que la fresque s’était estompée.
Ils ne peuvent contrer ses déclarations: «  je ne serai pas le ministre de l’injonction » qui renvoie à une confiance aux acteurs de terrain. Et puis quand le droitier cite Régis Debray comme référence, je ne peux que me mettre en rang.
La diminution des effectifs des CP et CE1 en zone difficile, plutôt que des maîtres surnuméraires dans les écoles, me semble plus efficace, car une classe à faible effectif avec un maître en responsabilité vaut mieux que tous les papillonnages, tous les bavardages.
Les études, les devoirs à l’école : une mesure de justice, mais là, il faut voir les moyens et l’ambiance quand dans certains collèges ne peuvent être assurées les permanences. Lorsqu’un prof est absent : hourrah ! C’est la ruée vers la sortie, encouragée par l’administration dans des établissements quand par ailleurs les jeunes sont davantage invités à se divertir qu’à « travailler ». Les séquences de valorisation des élèves qui sont proposées en fin d’année ne prennent pas en compte les acquis apportés par les cours, mais ce qui peut se montrer sur une scène. Self-service, selfie et sauve qui peut !
Faire demi tour sur ce qui est engagé depuis des années avec des profs qui doivent en rabattre sur les apprentissages, ne sera pas aisé.
Les regretteurs d’hier, dont je suis, peuvent rester à veiller auprès des valeurs et des mots disparus, comme les vigies montant la garde après coup autour du cratère de l’explosion, afin de rassurer, mais personne n’est dupe.
Alors pour réchauffer mes arthroses, je préfère guetter les lumières qui, malgré ou à cause des poussières, viennent éclairer la pièce, et souhaiter bonne chance aux « marcheurs ».
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Dessin de « Courrier international » d’Herrmann de La tribune de Genève
et du « Canard enchaîné ».

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