En lien avec la MC2 salle Juliet Berto, était proposé le film
de Horatiu Malaele « Au diable Staline, vive les mariés ! ».
Cette comédie dramatique de 2008 a inspiré Didier Bezace qui
nous procure avec dix huit acteurs un
bon moment de théâtre populaire.
Je pensais enrichir mon plaisir, j’ai terni la pièce vue
dans la foulée du film qui avait le mérite de porter un regard original sur la
résistance d’un village roumain aux ordres bureaucratiques.
Avec les couleurs, les sons, on ne peut s’empêcher de penser
à Kustorica, dans les deux propositions.
Mais à mon avis, les
nuances entre les deux formes de récits
sont trop rares.
La noce condamnée au silence, car Staline vient de mourir,
offre des moments très drôles, avec sur
scène une dimension poétique supplémentaire : un hommage au théâtre
justement.
Et la pirouette avec
le matériel volé des reporters donne au dénouement un rythme qui a été défaillant
à d’autres moments des deux heures et demie.
Bien des registres de l’humour sont utilisés : burlesque,
grotesque, caricature, malice et spontanéité.
Appliqué à une situation où les « Camarades »
n’ont pas vraiment le beau rôle entre ridicule et tyrannie sanglante, je touche
du doigt que c’est finalement assez inhabituel que l’on nous présente Peppone
massacrant son peuple. J’ai beau savoir les horreurs derrière les rideaux de
fer, les accents de l’Internationale n’arrivent pas à me glacer, ils font
partie d’un rêve jamais éteint, pourtant…
Le peuple se détourne d’un « chef d’œuvre » fourni
par la propagande, il résiste avec ingéniosité, oppose son appétit, sa soif de
vivre, d’aimer, sa fraternité, son insolence aux fantoches voulant les asservir
qui parlent de paix mais ne la laissent pas à ceux qu’ils prétendent
représenter.
Le rire contre la mort.
La mariée en robe blanche est devenue un fantôme noir errant
dans les ruines.
« Pourquoi le
Roumain est content ?
Parce qu'il aime être
content et qu'il est Roumain. »
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