dimanche 10 février 2013

Que la noce commence. Didier Bezace.



En lien avec la MC2 salle Juliet Berto, était proposé le film de Horatiu Malaele « Au diable Staline, vive les mariés ! ».
Cette comédie dramatique de 2008 a inspiré Didier Bezace qui  nous procure avec dix huit acteurs un bon moment de théâtre populaire.
Je pensais enrichir mon plaisir, j’ai terni la pièce vue dans la foulée du film qui avait le mérite de porter un regard original sur la résistance d’un village roumain aux ordres bureaucratiques.
Avec les couleurs, les sons, on ne peut s’empêcher de penser à Kustorica,  dans les deux propositions.
Mais à mon avis, les nuances entre les deux  formes de récits sont trop rares.  
La noce condamnée au silence, car Staline vient de mourir, offre des moments très drôles,  avec sur scène une dimension poétique supplémentaire : un hommage au théâtre justement.
Et la pirouette avec le matériel volé des reporters donne au dénouement un rythme qui a été défaillant à d’autres moments des deux heures et demie.
Bien des registres de l’humour sont utilisés : burlesque, grotesque, caricature, malice et spontanéité.
Appliqué à une situation où les « Camarades » n’ont pas vraiment le beau rôle entre ridicule et tyrannie sanglante, je touche du doigt que c’est finalement assez inhabituel que l’on nous présente Peppone massacrant son peuple. J’ai beau savoir les horreurs derrière les rideaux de fer, les accents de l’Internationale n’arrivent pas à me glacer, ils font partie d’un rêve jamais éteint, pourtant…
Le peuple se détourne d’un « chef d’œuvre » fourni par la propagande, il résiste avec ingéniosité, oppose son appétit, sa soif de vivre, d’aimer, sa fraternité, son insolence aux fantoches voulant les asservir qui parlent de paix mais ne la laissent pas à ceux qu’ils prétendent représenter.
Le rire contre la mort.
La mariée en robe blanche est devenue un fantôme noir errant dans les ruines.
« Pourquoi le Roumain est content ?
Parce qu'il aime être content et qu'il est Roumain. »

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