« Elle s'emmerde, vous dis-je
Au lieu de s'écrier: " Encor ! Hardi ! Hardi ! "
Elle déclame du Claudel, du Claudel, j'ai bien dit
Alors ça, ça me fige ! »
J’étais dans le camp de Brassens.
J’ai pris cependant mon ticket à la MC 2 pour deux heures et demie avec l’illuminé de derrière le pilier de Notre Dame pour voir au-delà de mes rejets datant des années soixante où Claudel et Péguy figuraient en bonne place au menu de la terminale laïque.
J’ai compris ce soir, pourquoi ce natif d’un autre siècle de cet autre siècle avait traversé les années.
Nous sommes bien dans notre temps, puisque l’ échange concerne deux couples avec une liasse de dollar posée sur la table, sous un écran qui enregistre la course du soleil tout au long d’une journée où il sera aussi question d’étoiles.
Sur une aire où ils ont posé leur caravane, un jeune couple amoureux en transit est sous l’emprise d’un autre couple, une actrice et un businessman.
Il sera question de liberté, d’amour, d’absolu, de feu. Le début me semble laborieux, descriptif, mais les interprètes quelque peu monotones vont s’animer et participer à la montée en intensité d’une pièce qui ne perdrait portant rien en étant compressée. La poésie est fluviatile, surprenante, nourrie de références au nouveau monde et à la singularité indienne en symbiose avec la nature, mais nous avons appris à user modérément des symboles, des rêves.
Quand l’actrice est- elle en répétition ? Dans sa robe très art nouveau, qui enveloppe sa beauté fatale, elle sera motrice du drame et le métis qui apparaissait nu et volubile va s’effacer.
« Moi je connais le monde. J'ai été partout. Je suis actrice, vous savez… Il y a la scène et la salle. Tout étant clos, les gens viennent là le soir, et ils sont assis par rangées les uns derrière les autres, regardant... Ils regardent le rideau de la scène. Et ce qu'il y a derrière quand il est levé. Et il arrive quelque chose sur la scène comme si c'était vrai. »
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