4500 participants ont défilé à Lyon devant plus de 300 000 spectateurs avec de la musique et des costumes, selon la police. Combien d’après les organisateurs ? A qui se fier ?
Des petits bouts de papier et de grandes affiches disaient « ensemble avec nos différences » et c’était bien vrai parce qu’il y en avait des jeunes et des jaunes, des ridés et des frisés, des chauves et des noirs, des rides et des rires, des roses.
« Quand il me prend dans ses bras
Il me parle tout bas
Je vois la vie en rose
Il me dit des mots d'amour
Des mots de tous les jours »
« Oh la la la vie en rose
Le rose qu'on nous propose
D'avoir les quantités de choses
Qui donnent envie d'autre chose
Aïe, on nous fait croire
Que le bonheur c'est d'avoir
De l'avoir plein nos armoires
Dérisions de nous dérisoires »
Puisque les rues étaient envahies de musique, Piaf et Souchon obstinément couraient dans nos têtes, pour nous ressasser la quête d’absolu en gardant- bien sûr- nos regards lucides.
Les orchestres battaient pour aller au-delà d’illustrations paresseuses de la thématique de cette année qui imposait « la vie en rose ! ». Les jeux de mots n’ont pas manqué : « bleu blanc rose », « rose désir », et « la rose des fables »… Mais le génie de cette parade est de fédérer une quinzaine de groupes avec des citations communes, qui créent un rythme, une cohérence tout en laissant une grande diversité s’exprimer. Pour cette huitième édition, j’ai apprécié justement les ponctuations entre les formations dont certaines plus denses emportaient plus facilement l’adhésion du public emballé par des formes qui deviennent pourtant familières telles que les personnages sur échasses ou le hip hop, mais l’investissement des participants emporte le morceau à tous coups.
Encore une grande année pour un évènement populaire où la participation n’est pas un attrape- nigauds mais un processus exigeant qui allume des sourires des deux côtés des barrières.
« Rien n’est plus beau qu’un rassemblement populaire » c’est François Marie Banier qui l’a dit à propos des manifs contre les retraites Woerth.
Ils veulent tout saloper, mais on s’en fout, c’était beau et plein de santé.
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