jeudi 2 septembre 2010

Rencontres photographiques. Arles 2010.

Pas d’émotion majeure cette année, hormis Giacommelli qui a beaucoup travaillé le noir et le blanc, le gris apparaissant dans des œuvres plus récentes et plus abstraites. Un témoignage fort par ses sujets, par exemple dans des maisons de retraite, mais aussi graphiquement avec des séminaristes en soutane noires qui jouent dans la neige sous le titre « ll n’y a pas de main pour me toucher le visage ».
Enfant il accompagnait à l’hospice sa mère blanchisseuse, il reviendra pour une série de photographies présentées avec cette phrase ultime de Pavese « la mort viendra et aura tes yeux ».
Peter Klasen le peintre hyper réaliste des arrières de camion est aussi un photographe des univers industriels.
Un voyage en transsibérien n’entretient aucune légende romantique, par contre les photos de Téhéran sont inattendues et Marco Lopez est un vigoureux coloriste argentin dont le pays a été privilégié avec Mori qui apporte aussi une façon originale de proposer des portraits.
J’ai fait l’impasse sur des photos de rockers et passé rapidement dans des salles où des peoples boivent du champagne, les retours sur l’histoire de la photo ne m’ont pas retenu non plus, alors que les collections de Marin Karmitz qui vont au-delà des photographies avec Annette Messager ou Boltanski valent par la diversité des auteurs.
Les paysages comparés de la Savoie au temps des gravures et maintenant avec les pointillés sur les routes sont intéressants comme les cents photos de personnes âgées de un à cent ans : la photo c’est du temps en tranche, sur nos tronches.
Avec le titre du cru 2010 : « Du lourd et du piquant », des mots d’aujourd’hui sont repris, mais est ce parce que cette vigueur n’était pas évidente que l’accroche avait tout de l’illusion publicitaire ? C’était mieux avant, avec plus de politique, de passion, d’inventions, de dérangement…
Il y avait un verrier qui exposait des miroirs au Capitol : il invitait les visiteurs qui se promènent tous avec un appareil dans cette ville forcément photogénique, à envoyer une photo. Pour une fois que ce n’était pas interdit.
« La photographie est une machine docile qui fabrique du souvenir,
le miroir lui est indomptable, il fabrique de l’oubli »

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