Un des libraires du Square avait indiqué sur un petit carton que cette bande dessinée de 280 pages valait le coût. 22€ plus tard : c’est ben vrai.
Howard Zinn, un historien engagé, disparu récemment, qui a rédigé une célèbre histoire populaire des Etats-Unis, est mis en vignettes tout au long d’une conférence contre la guerre en Irak commençant par le massacre de Wounded Knee et se terminant aux tours jumelles. Ce puissant balayage de l’histoire met en lumière la constance des manipulations de l’opinion pour justifier les atteintes les plus grossières à l’indépendance des pays : de Cuba à l’Irak en passant par les Philippines, l’Iran, le Nicaragua, le Viet Nam… et à l’intérieur de leur propre pays pour écraser la classe ouvrière ou les minorités indiennes ou noires.
En parcourant cette période depuis la condition atroce des noirs aggravée par la bêtise la plus déchaînée, l’élection d’Obama apparaît comme miraculeuse, mais l’inculture persistante dans la première puissance de la planète fait toujours craindre le pire. Des anecdotes éclairantes, des aperçus de destins romanesques comme celui de Sandino, ou amusantes, voisinent avec des notations d’autant plus convaincantes qu’elles sont souvent nuancées : « quel enfant qui est aimé sait qu’il est pauvre ? » Une histoire pour les nuls, d’un pays si proche qu’on ne sait pas le voir, où l’oncle Sam tombe le masque.
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