dimanche 5 septembre 2010

Avignon 2010, le off.

Quoi de neuf ? Hugo.
La boutade est usée pourtant c’est bien le propriétaire d’une concession au Panthéon qui dit :
« Apprendre à lire, c'est allumer du feu ; toute syllabe épelée étincelle. Ces pieds nus, ces bras nus, ces haillons, ces ignorances, ces abjections, ces ténèbres, peuvent être employés à la conquête de l'idéal. »

Extrait du tract distribué pendant un spectacle intitulé Les Misérables avec lequel nous pouvons prendre une goulée d’air pour survivre aux discours d’un vint unième asthmatique.
Parmi les dix sept pièces vues sur les mille programmées dans le off d’Avignon, cette cuvée est peu politique, sans regretter toutefois l’absence d’allusion à Bouge-bouge : ça repose.
D’autres auteurs du patrimoine auraient pu permettre de réviser nos bases : ceux qui nous présentaient La Fontaine jouaient dans une bien petite cour. La nuit des rois manquait de profondeur derrière l’énergie des acteurs, pourtant Shakespeare est encore parmi les plus joués.
Ce sont d’autres auteurs qui ont écrit pour le théâtre qui ont emporté nos suffrages. Horowitz en tête, avec une araignée qui vous prend dans ses filets : Le baiser de la veuve. Roger Martin Du Gard et ses inventions langagières avec La gonfle, Maupassant qui dépasse le théâtre de boulevard pour présenter la liberté de la femme dans La paix des ménages. Melville avec Pennac qui lit Bartelby, c’est de l’élémentaire, du bon. L’humour en musique passe bien avec Carrington et Brown, Anne Bacquet. La commedia dell’ Arte nous rafraichit : Arlequin, valet de deux maîtres.
Les retrouvailles avec les compagnies que nous avions tellement aimées avaient un goût de légère déception tant avec Hercub’ : Lonely planet, que les épis noirs dans Fatrasie. Malgré la musique et un décor original Primo Lévy vaut mieux en livre. Je n’aborderai jamais les œuvres complètes de Platon même si la fantaisie qui porte son nom en titre, restera un souvenir agréable. Quant au pauvre Cervantès, la faiblesse de Mais qui est donc Quichotte ? le laisserait indifférent, au mieux.
Quelques jours à passer d’un auteur à l’autre, apprécier des comédiens dont la qualité la plus évidente est l’énergie, ont fait mesurer aussi le temps qui passe. Même l’humour de Francis Blanche a pris un léger voile, et l’évocation de la dernière nuit de Che Guevara ne rallume pas d’étoile : l’espérance passa. Le condor est un rapace.

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