mercredi 24 février 2021

Contours et retour à Avallon.

Une pellicule gluante recouvre la voiture lorsque nous la récupérons, résultat du mélange de sève de tilleul et de pluie séchée par le soleil. 
Nous suivons les bons conseils de J. qui nous a recommandé Saint Père à quelques encablures de Vézelay.
L’église Notre Dame est surprenante avec son porche ciselé en avancée franchement gothique.
Comme à Vézelay, Viollet-Le-Duc s’y intéressa, et déplorant son état de délabrement, s’attaqua à sa restauration.
Les travaux de rénovation  continuent actuellement à l’intérieur plus sobre que le porche.
Cependant les anciens tailleurs de pierre se sont amusés en plaçant par exemple des
dragons mangeant les oreilles d'un avare pour punir le radin d’avoir été sourd aux prières des miséreux.
L’autre intérêt touristique et historique de Saint  Pierre, les fontaines salées  nous oblige à reprendre la voiture. Hors du village, et en pleine campagne les indications pour s’y rendre  n’encombrent pas le paysage. Mais une fois arrivés, tout est fait pour faciliter la visite et la rendre agréable : les entrées acquittées (6 €), un gardien passionné nous fournit un plan avec des numéros identiques à ceux  plantés sur le terrain pour mieux se repérer. 
Nous passons d’abord  par le petit musée, il  nous instruit sur le lieu et les vestiges mis à jour, à l’aide d’objets exhumés et de panneaux explicatifs. 
« Le site des Fontaines salées doit son nom à la résurgence de sources d’eau salée captée il y a déjà 4300 ans au moyen de cuvelages en chêne toujours en place. Les vestiges d’un vaste établissement thermal gallo-romain daté des 1eret 3ème siècles de notre ère, témoignent de l’occupation humaine. »
Ainsi informés, nous nous acheminons vers les ruines désertes.
Nous repérons facilement les puits datant de plus de 2000 ans av JC. Ils sont constitués de troncs d’arbres colmatés avec des algues et enterrés dans le sol. Des plaques de bois les entourent disposées en soleil.
Aujourd’hui, ils servent de terrain de jeu aux grenouilles.  Mais au néolithique, avant d’être réemployés pour les  thermes, quelle fonction avaient- ils ? Faisaient-ils partie d’un sanctuaire de l’eau ? On sait que le sel était extrait en versant de l’eau sur la braise, il en résultait un mélange de sel et de cendres et que l’eau salée voire soufrée était aussi considérée comme curative. Quant aux fondations gallo-romaines, elles  ressortent sur  l’herbe verte et marquent l’emplacement des différentes salles typiques de ce genre de construction: bain chaud, bain froid, bain vapeur, vestiaire, four pour chauffer l’eau... Heureusement, la brochure d’entrée et les panonceaux  in situ permettent de voir autre chose que des tas de pierres.
Nous reprenons la voiture et poursuivons la route jusqu’à Saint-Pierre-Perthuis 
« la Pierre percée »
Ses deux ponts chevauchent  la rivière, La Cure, dans un cadre des plus agréable. Le plus ancien, le pont de Ternos date de 1770, il adopte  une  forme en dos d’âne laissant un étroit passage pavé pour les piétons ou les animaux. Juste derrière lui, le grand pont en plein cintre le domine.
A leur pied, des familles profitent de l’aire de pique-nique, des enfants sages lisent assis sur leur pliant. Des jeunes se baignent et sautent dans les endroits les plus profonds malgré le danger potentiel d’un délestage d’eau. Des canoës rouges glissent tranquillement sans gêner les nageurs. Il règne une ambiance bon enfant bucolique et paisible.
Nous terminons notre circuit par Montréal. Ce village médiéval ne propose aucune infrastructure touristique, seule  une échoppe d’artisanat  apporte un peu de vie et compense le bar fermé en vendant un choix limité de boissons. Pourtant, il y a quelques belles maisons, avec des jardins cachés, certaines  possèdent des fenêtres renaissance.
En haut, Le cimetière repose sous la protection de l’église. Une croix déterrée, cassée sans doute accidentellement et enfouie a été déposée à l’intérieur de l’édifice religieux. Elle ne figurait pas sur l’inventaire établi à la fin du XIX°siècle. 
Sur ses bras, deux anges portent l’un la lune, l’autre le soleil.
Nous consacrons la fin de journée à déambuler dans la vieille ville d’Avallon
http://blog-de-guy.blogspot.com/2021/02/avallon.html à la recherche de terrasses et de jardins annoncés sur le plan touristique de l’Office du tourisme. Ou nous ne les avons pas trouvés, ou ce que nous avons vu nous a paru sans intérêt.
Par contre, l’exposition d’artistes locaux  logée au grenier à grain nous ravit par sa créativité   sa diversité voire son humour : bien plus que certaines œuvres muséales.
En ce dimanche soir, nous n’avons guère le choix du restau et nous dînons à « l’Horloge » où se rabattent tous les touristes : Martini ou Americano, salade César ou tartare « italien »  (avec tapenade) et un rosé de Coulanges. Nous rentrons juste après à Givry ; les veaux beuglent à n’en plus finir, séparés de leur mère depuis ce matin, ils nous tiendront compagnie toute la nuit.

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