mardi 22 janvier 2013

La page blanche. Boulet. Pénélope Bagieu.



Un des articles le plus lu sur mon blog concerne Boulet qui tient un des blogs des plus couru, il est  au scénario dans cette BD de 200 pages dessinée par Pénélope Bagieu autre auteur à succès. 
Le graphisme élégant qui se retrouve souvent dans les magazines féminins permet d’alléger le récit d’une amnésique qui pourrait être angoissant.
A la recherche de son identité, Eloïse, qui est arrivée à retrouver peu à peu son nom, sa maison, porte un regard  distancié sur les bribes de son existence revisitée.
Je m’attendais tout au long de ce parcours à voir surgir des gags qui dénoueraient l’énigme; bien que l’humour aux couleurs tendres soit là, l’histoire débouche sur un questionnement plus profond qu’il n’en a l’air, sur le sens de nos vies. 
La mémoire finalement accessible de son ordi, s’avèrera décevante.
« Et la boite de chez tes parents ?
 Des merdouilles, des bijoux en fer blanc… Rien qui ait une histoire. Ils sont morts et n’ont pas laissé la moindre trace… Moi c’est pire j’ai disparu de mon vivant. »
Moderne solitude d’une vendeuse de la FNAC quand il y avait encore des clients qui cherchaient des livres.

lundi 21 janvier 2013

Les bêtes du sud sauvage. Benh Zeitlin.



Hushpuppy, une petite fille, vit dans le bayou avec son père, elle ne veut pas connaître le reste du  monde « sec et laid ».
Tant de critiques ont été séduit par la poésie de ce film que je m’y suis rendu mais je n’ai pas adhéré à cette fable apocalyptique dont la seule énergie est celle du désespoir.
La petite est contrainte à partager son repas avec les chiens, sa survie serait-elle dans l’animalité ?
Elle a beau porter sur le monde un regard décalé, sa situation est précaire.
Les catastrophes climatiques menacent la planète, elles se déchainent en Louisiane, où se déroulent pourtant des vacances perpétuelles. 
Les enfants  sont laissés à eux-mêmes  par des adultes alcoolisés, quand le père, auquel la petite est attachée, intervient, c’est sur le mode violent. Leur liberté consiste à se laisser dériver sur de pauvres embarcations parmi de photogéniques images de chaos.
Nous sommes plus près de la maltraitance que de l’émancipation.
Oui les contes sont sombres et les parcours initiatiques ne sont pas aisés par définition mais  tant de fange, de fatalisme mènent au renoncement. Il ne sera guère contrarié par des froncements de sourcils tellement mignons.    

dimanche 20 janvier 2013

Dominique A. Vers les lueurs.



La voix est agréable, les mélodies aussi.
De plus en plus, j’ai du mal à la première écoute, sauf pour mon chouchou Souchon, alors j’ai réécouté le neuvième disque d’un auteur longtemps présenté comme le favori de Libé -Télérama, il avait donc tout pour me séduire.
Mais je n’arrive toujours pas à accrocher, je trouve ses images démesurées :
« Des femmes fendaient l'eau sous la chaleur étale
Et donnaient aux marées la saveur du métal,
En rangs serrés glissant comme des parapentes
Les tentations hélaient les bêtes chancelantes »
Pourtant je me suis soumis avec délices au lyrisme de Ferré, même si je trouve que c’est peut être ce qui a vieilli le moins bien chez notre père à tous, en chanson.
« Dans les rues des civières passaient incessamment
Portant des illusions qui perdaient trop de sang
Des brancardiers filaient sous une pluie d'étoiles
Tombant pour soulager ou appuyer le mal... »
Je préfère les écorchés Thiéfaine, Baschung ou l’ironique Bénabar, au garçon sage dont les allégories sont tellement surchargées que je n’arrive pas à les partager :
« Du jardin j'entendais du verre se briser
Et des pleurs d'enfants que la vie instruisait.
Je me voyais partir, dévaler des vallées
Et fuir les cris de verre et les éclats d'enfant. »
Je retrouve comme un air d’exercice que je donnais à mes CM2 en introduction aux compléments de nom, à partir du Prévert d’ « Un vieillard en or avec une montre en deuil, Une reine de peine avec un homme d'Angleterre »
Son « convoi » rappelle le roman « La route » de Cormac McCarthy, et il se trouve que je n’avais pas apprécié non plus les excès charbonneux du livre à succès ; décidément :
« Ils avancent lourdement dans le jour qui surgit
La route s'ouvre comme une plaie
Qui se referme sur leur passage
Qu'ils ouvrent comme une plaie »

samedi 19 janvier 2013

14. Jean Echenoz.



Le livre claque comme le titre,  et nous empoigne sur un sujet pourtant tellement parcouru : la guerre.
« Tout cela ayant été décrit mille fois, peut être n’est-il pas la peine de s’attarder encore sur cet opéra sordide et puant. Peut être n’est - il d’ailleurs bien utile non plus, ni très pertinent, de comparer la guerre à un opéra, d’autant moins quand on n’aime pas tellement l’opéra, même si comme lui c’est grandiose, emphatique, excessif plein de longueurs pénibles, comme lui cela fait beaucoup de bruit et souvent , à la longue, c’est assez ennuyeux. »
Traité avec un ton contemporain qui nous entraine un siècle en arrière avec les poux, les rats et la mort inattendue. Il y a bien sûr l’inhumanité des gradés, l’absurdité de cette boucherie, la sauvagerie mais aussi la rapacité de ceux qui profitèrent de la guerre pour faire monter les prix, les fusillés, quand un bras en moins est une chance.
A travers des détails du quotidien, la fatalité de la tragédie nous saute à la gueule, sans coup de clairon. Les musiciens ont été décimés.
« …et Charles, béant, par-dessus l’épaule affaissée d’Alfred, voit s’approcher le sol sur lequel il va s’écraser, à toute allure et sans alternative que sa mort immédiate, irréversible, sans l’ombre d’un espoir-sol présentement occupé par l’agglomération de Jonchery-sur- Vesle, joli village de la région Champagne-Ardennes et dont les habitants s’appellent les Joncaviduliens. »

vendredi 18 janvier 2013

Ce n’est pas le problème !



Depardieu, le mariage pour tous, les anciens présidents au conseil constitutionnel : il y a plus important objectent ceux « qui ne se font pas avoir ».
Et  pour certains le Mali serait un dérivatif également !
Accoudés au comptoir de l’actualité, ils ne se font pas berner par les débats secondaires, ils savent les remèdes au chômage, au réchauffement de la planète, à la financiarisation des échanges, à la judiciarisation des actes…
Ils savent débusquer tous les leurres.
Pourtant les provocations d’un comédien en déshérence, des milliers de  personnes s’accrochant à un monde immobile le temps d’une promenade dominicale, et des institutions  qui devraient être immuables même pour des progressistes,  peuvent interroger.  
Les femmes maliennes à la face cachée, me concernent.
Celui qui « ne parle qu’en présence de sa vodka » comme dit le Canard est divertissant et cet écho mondial dit beaucoup de notre système médiatique mais aussi de nos passions.
Il est question de justice fiscale : à cet égard le mot de Cahuzac disant que la réforme fiscale était achevée m’a achevé : parce qu’elle avait eu lieu ?
Les niches n’ont pas tremblé, les riches trichent, beaucoup s’en fichent.
Des trains, des cars, dimanche, pour s’élever contre la pauvreté ? Non, nous nous, papa, maman, nounou. Je ne vais pas rejouer à mon tour le coup de « l’essentiel est ailleurs ».
Dans une société minée de solitude où les mono mamans ont les bras qui tombent, que de donneurs de leçons pour les autres ! Sur les sujets de société comme la dépénalisation du cannabis, le vote des étrangers, les éternels contre PACS s’enferment dans l’hypocrisie, le repli entre soi, homonymes, homophones. Leur aversion pour tout ce qui évolue, s’alimente du procès éternel contre une gauche illégitime par nature : les réacs même  colorés en rose layette viennent  en héritiers de ce fond chouan des temps obscurs.
Merci de nous remettre côté lumières, c’est la faute à Copé.
Le temps passe et les réformes institutionnelles tardent. Que n’auraient-ils dit si la réforme du présent conseil constitutionnel avait concerné les Chirac, D’Estaing,  ou le "Teigneux Monarque " (Rambaud est revenu) ?
Refrain : Toujours est-il, régler sans tarder, ce non cumul des mandats, ce n’est pas compliqué et ça redorerait le blason des politiques. Et pis ce qui est dit est dit !
Les brigades internationales se forment en Syrie, au Mali, elles se nourrissent au fanatisme religieux : l’idéal  des combattants compte plus que leur vie.
Nous, nous payons des soldats pour lutter contre l’obscurantisme.



jeudi 17 janvier 2013

Soulages XXIe siècle. Lyon.



Pour le premier samedi des soldes, la rue qui conduit au musée des Beaux- Arts est noire de monde, un monde habillé de noir. Dans le jardin, une mariée noire passe dans sa robe blanche.
Nous nous rendons chez  Soulages, le maître du noir qui expose 26 de ses dernières toiles jusqu’à la fin janvier. Les spectateurs s’y pressent.
« J’aime l’autorité du noir. C’est une couleur qui ne transige pas. Une couleur violente mais qui incite pourtant à l’intériorisation. A la fois couleur et non-couleur. Quand la lumière s’y reflète, il la transforme, la transmute. Il ouvre un champ mental qui lui est propre. »
J’ai beau savoir que ce n’est pas du noir mais de la lumière que peint celui qui peut être considéré comme un sculpteur, j’ai été surpris en regardant mes photographies cadrées en toute liberté. Certaines sont carrément de couleur argentées voire blanches.
Hors du viseur, nous jouons avec les reflets, les textures, les rythmes, mais la mère des couleurs domine notre vision noire. La notification des formats constitue le titre des tableaux.
L’un des plus célèbres peintres contemporains a 93 ans.
A 90 ans il a présenté 90 toiles à Beaubourg, et bientôt va s’ouvrir un Musée qui lui sera entièrement consacré à Rodez sa ville natale. Son atelier est à Sète.
Si j’avais préféré son accrochage de Montpellier sous une lumière naturelle, dans un espace plus aéré,  avec des œuvres tenues par des filins, cette recherche de toute une vie où il a posé désormais le mot « outrenoir », est impressionnante. 
Des touches de blanc de chez blanc sont présentes. La variété des surfaces juxtaposées prend encore de l’ampleur. Les toiles à la matière épaisse sont scarifiées avec des instruments de maçon ou de pâtissier, des bâtons. Il utilise l’acrylique, mais des œuvres acquises par le musée témoignent que le brou de noix, et le goudron sont aussi des matières avec lesquelles il a travaillé.

mercredi 16 janvier 2013

Saint Emilion.



Le village du Libournais n’est pas qu’une appellation prestigieuse, il est remarquable avec ses ruelles en pente (des tertres), reliées par des escalettes, et des édifices religieux aussi nombreux que ses caves. L’ancien ermitage  a conservé ses  remparts.
Sur la carte  des vins qui nous a été proposée pour accompagner une salade sur la place où un arbre de la liberté a été replanté, la bouteille de Château Lafitte Rothschild était à 4800€ ;  sans tomber dans la provocation d’une bière pression nous avons pris du vin au verre.
Il était trop tard pour visiter l’église monolithe (d’une seule pierre) creusée dans la falaise entre le IX° et le XIII° siècle, édifice unique en Europe. Depuis son clocher à 130 m au dessus de la place du marché nous avons une vue magnifique sur les toits ou aucune antenne ne dépasse ni fil électrique : nous sommes  comme dans un amphithéâtre, patrimoine mondial.
 Au moyen âge déjà le vin était qualifié d’ « honorifique » et offert aux souverains. Pendant la guerre de cent ans, la commune fut prise et reprise par la France et l’Angleterre ; Jean sans terre lui donnera un statut particulier avec ses jurats qui vêtus de leur robe rouge (bordeaux) en procession en juin et septembre, jugent de la qualité des productions et ouvrent le ban des vendanges depuis la tour du roi.

mardi 15 janvier 2013

Le fils de l’ours père. Nicolas Presl.



Sombre histoire. Parti pris radical d’un livre sans paroles où tout tient dans un dessin rigoureux.
L’exercice de lecture est stimulant, le récit fluide nous conduit à lire vite, ce n’est qu’après être arrivé au bout, que l’on peut goûter le rythme, la composition élégante, le graphisme tranchant, l’expressionnisme secouant.
Il s’agit d’un conte mythologique où l’animal rencontre l’homme et la femme, où sont questionnées les notions de filiation et de paternité, les racines, les liens, le pouvoir de la peinture. Sur fond de solitude, le désespoir est plus évident que l’amour.
Seule la couverture est pastel, à l’opposé des histoires de nounours : beau et ténébreux.

lundi 14 janvier 2013

Royal affair. Nikolaj Arcel.



Depuis  l’éclairage aux chandelles de Barry Lindon, les films en costume XVII° ont du charme, celui là est séduisant sans rajouter d’effets inutiles.
Pourtant un film qui traite de la folie à la tête du royaume de Danemark, d’une passion amoureuse sans cesse menacée, de la victoire des lumières contre l’obscurantisme, sur fond de manipulations  de cour, risquait de peser un peu.
Pas du tout, c’est passionnant, d’autant plus qu’il s’agit de faits réels.
Les relations des personnages sont complexes, le scénario limpide, les acteurs d’autant plus crédibles que je ne les connaissais pas. La reine aux joues rosissantes est craquante et fraîche. Le médecin du roi est progressiste et puissant. J’ai aimé apprendre que l’avancée des idées d’émancipation ne date pas de notre 1789. 30 ans auparavant du côté de Copenhague des lois établissant une plus grande justice furent signées avant d’être remises en cause ; liberté de la presse, abolition du servage, interdiction de la torture. Le vieux continent commençait à bouger.
L’éternelle question de la liberté depuis le dernier des serfs jusqu’à celui qui a tout le pouvoir dans ses mains, ou comment passer des livres à la réalité : quelques sujets parmi tant d’autres au cœur d’un récit où tous les ingrédients sont réunis pour se laisser séduire. Passion et politique.

dimanche 13 janvier 2013

L’or noir. Arthur H Nicolas Repac.


Il s’agissait de lecture musicale.
Je m’étais emballé trop vite au moment des abonnements pour un spectacle avec Arthur H que je pensais entendre chanter : hé non, il lit des poèmes.
Pour avoir été impressionné par des acteurs qui tiennent seuls la scène avec de longs monologues, j’ai été un peu distant avec ce spectacle. Les poèmes lus alternent avec des contes qui se seraient offerts plus volontiers avec un conteur.
Sa  belle voix grave est toujours aussi évocatrice de mystères, mais la variété des poèmes d’auteurs caraïbes aurait mérité quelques ruptures de ton, un brin d’humour.
 « Je siffle oui je siffle des choses très anciennes
de serpents de choses caverneuses
Je or vent paix-là
et contre mon museau instable et frais
pose contre ma face érodée
ta froide face de rire défait. »
Césaire me transporta jadis, aujourd’hui je le goûte seulement à petites doses, tant ce lyrisme faisant ronfler les mots les éloigne de nos oreilles lassées.
Je préfère les images d’Edouard Glissant parlant de l’amour :
«  quand une femme, un homme, vont pour démarrer sur une motocyclette. Au moment même où le garçon appuie sur la vitesse, la fille entoure son buste de son bras arrondi et elle penche la tête sur son épaule.»
L’accompagnement musical variant les instruments, (sensa, guimbarde, pot, guitare…) est agréable mais n’a rien de résolument nouveau. Quand sont évoqués, « la terre, l’amour, les racines et les rêves, la fièvre et le tremblement, au cœur du monde, du tout-monde » pas facile de contenter tout son monde. Il y a des soirs où la poésie passe mieux dans le silence et la nuit qu’avec une voix fut-elle enjôleuse parfois.

samedi 12 janvier 2013

France Culture papiers numéro 4.



Bookzine de 190 pages avec des pleins et des déliés comme disait la pub de France Inter, jadis, des entretiens poussés et des brèves. La radio s’écrit et les photographies sont superbes : celles au dos de ce numéro avec un pêcheur muni d’une grosse chignole qui part pour percer la glace est symbolique sans ostentation de ceux qui s’acharnent à toujours chercher sous les apparences, sous la pellicule de l’immédiat.
Je n’ai pas tout lu : même avec Woody Allen en spermatozoïde pour illustrer les apprentis sorciers de l’espèce, je n’arrive pas à me former une idée concernant les progrès de la génétique et les enjeux quant à un « eugénisme démocratique » me dépassent.
Par contre Alain Finkielkrault m’est bien plus proche :
« Pendant deux décennies, une grande bataille idéologique a opposé les « pédagogues » et les « républicains ». J’ai participé à cette bataille. Elle est close aujourd’hui, parce que le problème n’est plus de savoir comment enseigner, mais comment tenir sa classe »
Et il y a des revirements encourageants, tel cet élu républicain en Alaska qui se dresse contre l’ouverture d’une mine. Des aspects nouveaux à découvrir chez Attila.
Mazarine Pingeot interrogeant Claude Chirac procure une détente digne des publications habituelles dans les salles d’attente comme l’article consacré aux œuvres censurées de Picasso ou des paroles de supporters du PSG.
Mais il y a des invités qui valent la lecture : William Christie le musicien, un architecte suisse original et tant d’autres rassemblés autour du thème central de cette livraison de cet hiver 2012 : la cuisine. Avec une série de brèves roboratives et d’interviews où l’on apprend que le gingembre était présent dans la cuisine française depuis le moyen âge  et que l’igname est arrivé dans la région Centre en 1845.
Il est question aussi des dimanches, des femmes en Algérie avec quelques morceaux choisis des chroniqueurs habituels de la station tels Jean louis Ezine ou Philippe Meyer qui nous régalent de leurs finesses.

vendredi 11 janvier 2013

Neutralité.



«  Au moment de proposer aux élèves un précepte, une maxime quelconque, demandez-vous vous s'il se trouve à votre connaissance un seul honnête homme qui puisse être froissé de ce que vous allez dire. Demandez-vous si un père de famille, je dis un seul, présent à votre classe et vous écoutant, pourrait de bonne foi refuser son assentiment à ce qu'il vous entendrait dire. Si oui, abstenez-vous de la dire, sinon dites-le hardiment. Vous ne toucherez jamais avec trop de scrupule à cette chose délicate et sacrée qu'est la conscience de l'enfant. »
Jules Ferry dans une lettre aux instituteurs.
Les querelles d’aujourd’hui autour du positionnement de l’enseignement catholique - tiens, on ne dit plus enseignement « libre »- dans le débat concernant le mariage pour tous ne sont pas toujours de ce niveau.
Et devant les hypocrisies d’un Wauquiez jouant les vierges effarouchées : « on veut culpabiliser les catholiques », et tous ces religieux qui « se tiennent par les couilles » car pour le sexe, ils sont à la queue leu leu, la verdeur me monte. Je ne peux m’empêcher de récidiver : « ça bouffe du bon dieu, ça chie le diable ».
La neutralité n’existe pas : le moindre sapin de Noël  est un engagement.
Quand Prévert est au menu de la classe, quand au moment des entretiens du matin viennent des sujets d’actualité, quand Napoléon prend le pouvoir, quand la chèvre de monsieur Seguin se bat : chacun peut reconnaître que « tout est politique » comme dit tout ancien tuitard.
Le précepte de Ferry Jules, j’ai essayé de l’appliquer et je désapprouve trop la grossièreté de certains qui prennent leur estrade pour une tribune vis-à-vis d’un public captif afin de délivrer des leçons qu’ils ne peuvent plus dispenser tant leurs salles de réunions, au soir, sont désertes. Les églises sonnent le vide. La chaire est faible.
Faire porter des pancartes à des enfants est une pratique de plus en plus répandue, elle n’en est pas moins contestable même si l’efficacité médiatique en est augmentée. Mais qui n’a jamais péché ?
A un âge qui me donne du temps pour couper les phrases en quatre, je n’ai pas de position arrêtée sur la PMA, par contre sur le non cumul, si ! Alors un collégien qui ne sait pas  vers où s’orienter l’an prochain, peut-il envisager toutes les dimensions anthropologiques de l’évolution des mœurs dans notre Europe ? Avoir deux mamans vaut mieux qu’une mono parentale. 
L’incertitude ne peut être un dogme, mais je sais aussi que les vérités venues d’en haut titillent heureusement les contradicteurs. Les anticléricaux les plus radicaux ont connu parfois les cléricaux de près.
S’exprimer pour lutter contre des préjugés est un devoir civique, ce n’est pas une opinion équivalente à son contraire : attiser les clivages.  
Aucune nuance, tout serait égal : Copé en est  la caricature décomplexée, lui qui disait que l’extrême droite et le Front de Gauche c’est pareil.
L’épiscopat n’est pas légitime quand il s’occupe de mariage civil,  par contre à mes yeux, c’est le travail de la ministre de la condition féminine Valaud Belkacem de s’exprimer pour défendre les homosexuels.
Il faut bien que notre société soit si peu sûre de ses valeurs pour qu’elle se donne des illusions démocratiques en faisant porter la chicane dans les enceintes scolaires alors que ceux qui apparaissent aux lucarnes n’élèvent pas forcément  le niveau.
Il y a des nuances entre  informer et débattre.
Un éducateur ne doit éluder aucun sujet, mais c’est d’une démagogie à vous décourager de devenir un citoyen responsable que de donner l’illusion à nos prescripteurs en phones qu’ils vont délibérer, alors que nos élus seraient aphones. 
...........
Dans le Canard de cette semaine:

jeudi 10 janvier 2013

C’est ma nature. Muséum de Grenoble.



Le dépliant annonçant l’exposition temporaire « C’est ma nature » jusqu’au 10 mars 2013, placé sous le patronage de Jean Jacques Rousseau était  attractif, le muséum l’endroit idéal pour célébrer le philosophe aimant herboriser.
 Au bout de la visite nous pouvons passer un test de personnalité pour découvrir notre nature : paléo, écolo, homo philo, mercato, voire Rousseau dont la citation : « femme qui pète n’est pas morte » sort des sentiers (botaniques) battus.
Dans les locaux rénovés de l’Orangerie des éléments exposés sont intéressants mais semblent perdus parmi des textes aux lettres dont la taille est envahissante.
En venant de nous régaler dans les collections permanentes qui permettent des approches plus intimes avec de objets judicieusement éclairés, la mise en scène m’a parue un peu tapageuse.
Le bâtiment principal avec sa galerie, ses parquets, ses vitrines, a le charme du XIX°siècle, sans la poussière. Les animaux, de la girafe aux acariens peuvent captiver tous les âges sans submerger les visiteurs qui ont un jardin de ville à l’ancienne à la sortie pour prendre le soleil et faire du vélo dans les allées. La présentation des oiseaux de nos régions avec leurs chants est particulièrement réussie. Des pistes interactives sont proposées en ne comptant pas seulement  sur les dispositifs tactiles trop fragiles.
Des photographies concernant la taxidermie d’aujourd’hui sont instructives : il ne s’agit plus d’empailler.
Comme je n’ai pas répondu que « l’homme est une espèce de trop dans la nature »,
ni que « la seule plante de mon jardin serait du blé pour le vendre au meilleur prix »,
je me suis retrouvé au bout du questionnaire ni deap écolo ni mercato, homo philo :
« Vous percevez la nature avec sensibilité mais sans naïveté ».

mercredi 9 janvier 2013

Montaigne à Saint Michel de Montaigne.



"Qui ne se donne loisir d'avoir soif, ne saurait prendre plaisir à boire."
La tour  construite au XIV° siècle n’a pas brulé comme le château reconstitué au XIX° qui lui fait face.
Depuis cette demeure périgourdine qui n’était point une résidence secondaire, Michel Eyquem se disait  appartenir au monde.
"L'an du Christ 1571, à l'âge de 38 ans, la veille des calendes de mars, anniversaire de sa naissance, Michel de Montaigne, depuis longtemps déjà ennuyé de l'esclavage de la Cour du Parlement et des charges publiques, se sentant encore dispos, vint à part se reposer sur le sein des doctes vierges, dans le calme et la sécurité. Il y franchira les jours qui lui restent à vivre. Espérant que le destin lui permettra de parfaire cette habitation, ces douces retraites paternelles, il les a consacrées à sa liberté, à sa tranquillité et à ses loisirs ".
Ancien maire de bordeaux, conseiller d’Henri III et IV, ami de La Boétie  celui de la servitude volontaire,  il rédigea ici l’œuvre de sa vie : « Les Essais ».
Au plafond de sa librairie parmi tant d’autres sentences gravées :
"Je suis homme, rien de ce qui est humain ne m’est étranger" (Térence).
Il meurt à 59 ans après avoir tant souffert de la gravelle.
"Le vrai miroir de nos discours est le cours de nos vies."

mardi 8 janvier 2013

Moi René Tardi prisonnier de guerre au Stalag IIB. Jacques Tardi.



Après la commune, la guerre de 14, le dessinateur qui vient de refuser la légion d’honneur nous livre un premier volume de l’histoire de la seconde guerre mondiale telle que l’a vécue son père. Retracée d’après les carnets minutieux de René, Jacques se met en scène accompagnant son père, mais cela n’apparait pas comme un artifice narratif. Par ses questions ironiques, répétitives, sa compassion parfois, le gamin qu’il n’était pas encore, rappelle efficacement ces années dérisoires et terribles à nos contemporaines amnésies.
Les cases en format panoramique rendent bien compte de ces jours qui n’en finissent pas, auxquels participent des couleurs grises tranchées une seule fois par le rouge des drapeaux nazis. 
Si les 1 800 000 prisonniers de guerre (PG) français connurent un sort plus enviable dans les stalags que les déportés des camps de concentration, leur situation fut misérable, et celle des russes bien pire. Elle ne devait pas être oubliée.
Trahis par un commandement débile, après une guerre dite « drôle », ces hommes furent méprisés par les vainqueurs de la grande guerre.
Contrairement à d’autres condamnés, ils ne connaissaient pas la durée de leur peine. Dans des baraquements plantés dans le sable près de la Baltique, l’inventivité des hommes qui arrivent à installer un alambic, à capter la BBC, leur petitesse aussi, se trouvent condensées tout au long de ces interminables années où la préoccupation de manger est obsédante.
Ce père ne quitta jamais sa colère.
Dominique Grange la chanteuse des « Nouveaux partisans »(68) a écrit la préface, c’est la compagne de l’auteur qui livre là une œuvre personnelle qui concerne chacun.
Ses travaux sur la guerre de 14 avaient nourri mes cours sur le sujet, cette fois c’est mon fils qui m’a offert ce bel album où  est posée la question des générations.
Nos adolescences qui furent si sûres d’elles mêmes n’en finissent pas de se documenter, nos avis péremptoires ont de quoi se nuancer.
« Et votre évasion, où ça en est ? »

lundi 7 janvier 2013

Argo. Ben Affleck.



Bien que l’on sache l’issue heureuse, le suspens fonctionne.
Argo, était le nom du bateau des Argonautes partis  à la conquête de la Toison d'Or, c’est le titre du film qui sert de prétexte pour sauver six employés de l’ambassade américaine au moment de la révolution Khomeyniste.  
Je craignais le duel  sempiternel  entre grands Satans : cools contre fanatiques, dans le genre de la dernière image où le héros retrouve son fils et sa femme :
« Est ce que je peux entrer ? »
Devant la maison flotte le drapeau étoilé.
Mais en amont c’est du bon divertissement bien qu’il soit question d’otages, d’une sempiternelle actualité.
Au cœur de la tragédie  de 1979 à Téhéran, c’est par le cinéma que vont être sauvés les six américains réfugiés chez l’ambassadeur du Canada.  Et c’est du vrai.
La phrase de  Marx (Karl)  est ressortie avec des variantes:
« Tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois : la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce » à moins que ce  ne soit l’inverse.
Même si le contexte historique est tracé trop rapidement, il est instructif d’apercevoir ce qui se déroule dans les arrières cuisines de la politique internationale avec ses pesanteurs, ses maladresses, ses aveuglements, ses erreurs, ses incompétences et ses courageuses fulgurances individuelles.

dimanche 6 janvier 2013

FCG/UBB



Une paire de sigles permettra de donner l’illusion de faire partie de la famille.
Le Football Club de Grenoble(FCG) c’est l’équipe de rugby qui rencontrait  l’Union Bègles Bordeaux(UBB) en ce joli dimanche à Lesdiguières sur fond de montagnes enneigées.
Pour les matchs c’est encore meilleur quand un pote vous achète le billet et vous emmène dans la foule, celle là comptait ses 10 000 personnes,  nous n’avions pu obtenir une des 20 000 places au stade des Alpes la semaine précédente où Grenoble recevait Toulouse qui a reçu une leçon.
Nous les footeux, depuis le temps qu’on se disait qu’il fallait voir l’équipe qui avait mis à bas Goliath, nous sommes venus jeter un coup d’œil.
L’animateur de stade s’échine en vain à faire hurler les tribunes :
« ici, ici, c’est Grenoble !» calqué sur le Parc des Princes (du pétrole).
Les tifos ne sont pas au point et même si j’ai aperçu quelques jeunes, j’étais dans la moyenne d’âge élevée des spectateurs du rugby.
Plutôt que des chauffeurs de salle, c’est le jeu qui peut emballer la foule. Et cet après midi là, en dehors de quelques phases de jeu à la main, nous sommes restés les mains dans les poches. La maladresse des buteurs Girondins n’a pas permis à leur équipe d’espérer bousculer l’équipe Grenobloise malgré les défauts, en particulier à la touche, des dauphinois d’adoption.
Nous sommes dans le simulacre de rivalités entre cités, alors que la mondialisation est la règle d’une compétition où ici  c’est « le Bosnien, le boss » : Mutaptcic pilier présentement rouge et bleu.
La francophonie y gagne pour les interviews qui font partie désormais de l’après vente et les spectateurs se familiarisent avec les Butonidualevu, Waqaseduadua, et autres Edwards.
19 à 9 pour Grenoble, 23° victoire à domicile. 
J’ai dû me faire expliquer ce qu’est le bonus offensif et défensif.

samedi 5 janvier 2013

XXI. Hiver 2012.



J’apprécie depuis cinq ans cette revue mais ce numéro particulièrement réussi dans sa cohérence, son exigence, redonne du sens au métier de journaliste qui avait tendance pour moi à disparaître derrière l’image d’un Pujadas passant les plats : « merci de votre analyse » après deux diapos et trois chiffres.
Certes on ne ressort pas des 200 pages avec un optimisme débordant : déjà avec les informations ordinaires il y a du souci, alors les récits de la vie dans les prisons russes, américaines ou les trafics d’armes entre le Monténégro et l’Arménie ne sont pas  particulièrement réjouissants.
Pourtant le thème principal de ce trimestre porte sur le courage : trop grand mot que la rédaction de XXI réhabilite comme elle va farfouiller dans des territoires oubliés.
Mohamed Chelali qui a sauvé Chirac d’une tentative d’assassinat ou un criminaliste au Salvador ont des destins plus originaux qu’un condamné américain à perpétuité qu’on a fini par reconnaitre innocent au bout de 26 ans : banalité de l’injustice US.
Des portraits mettent dans la lumière des personnalités qui n’ont pas habituellement les faveurs des magazines et même lorsqu’il s’agit de Platini un recueil de quelques unes de ses déclarations est éclairant. Quant au patron du Crédit Mutuel -CIC et  également d’une part très importante de la presse de province (Le Dauphiné Libéré entre autres) les pages qui lui sont consacrées justifieraient à elles seules les 15,50 € du numéro.
De plus, il y a tant d’autres sujets passionnants : le reportage photos consacré aux bénévoles qui font vivre les associations de Clermont-de-l’Oise, les planches dessinées consacrées à un faux ambassadeur en Centre Afrique, et même le regard porté sur le loup m’a semblé original, alors que la visite de Tronchet auteur de BD en Amazonie est plaisant et essentiel. Même lorsque Sylvie Caster se heurte à l’omerta à Calais autour de la reprise de Sea France, les silences sont éloquents, comme ses pêcheurs chinois au Maroc qui témoignent de la mondialisation nourrissant des hommes et ravageant les mers.   

vendredi 4 janvier 2013

Obsolescence programmée.



La période est fertile en bilans, best off, classements, rétrospectives définitives et prospectives ambitieuses.
Le soulagement de mai 2012 persiste encore quand réapparaissent les Copé, Morano, comme un rappel qu’ils sont hors du jeu, mais pour ce qui est de l’année à venir, je n’ai pas perçu d’étoile à laquelle se fier : peu de marges pour nos mages.
Je mets ma tête sous le robinet d’informations que quelques inhumains éclaboussent de  noirceur.
La Syrie, le Mali sont évidemment les lieux rougeoyants de la perte de toute raison.
A Doha le  règlement des problèmes fondamentaux de notre planète fut « un four ».
Je relève seulement quelques anecdotes dans des feuilles à l’obsolescence dépassée pour user d’un mot usité ces jours, je parlais de journaux en papier.
Un sourire désabusé suffira quand j’apprends avec  beaucoup de retard que le service d’ordre d’un meeting de Chevènement était jadis assuré par les nationalistes corses de la SMS (Société Méditerranéenne de sécurité) : l’intransigeance du Républicain en prend un coup, après coup.
Obama a versé une larme après une nouvelle tuerie dans une école. Les humoristes favorables à l’interdiction des armes, font dire à un personnage armé : « il faut interdire l’école ». Mais la réalité dépasse la caricature, les ventes d’armes ont explosé et aussi la vente des cartables blindés.
Après « vingt deux v’la les flics » le mariage pour tous nous fournit quelques trouvailles :
« vingt trois, v’la l’archevèque ! ».
Dans la polémique Depardieu, tout le monde se défend de « faire la morale ».
Mais pourquoi pas ? Quelle défaite du sens moral !
Près de la moitié des éligibles au RSA n’en font pas la demande.
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Dans une liasse d'images laissée par un de mes amis Facebook:
 

jeudi 3 janvier 2013

Le Caravage et le caravagisme à Montpellier : corps et ombres.



Si l’influence de Michelangelo Merisi da Caravagio dit Caravage a été marquante  au XVII° sur une durée de cinquante ans, aujourd’hui sa  forte notoriété est éclatante.
A Montpellier dans le beau musée Fabre sont exposées neuf toiles de l’italien qui s’arrangea fort bien à se trouver sous juridiction espagnole, alors qu’il était en difficulté avec la loi papale. Une soixantaine d’œuvres de peintres du sud de l’Europe qu’il influença ont rejoint le maître alors que le musée des Augustins à Toulouse se consacrait à ses émules du Nord.
Bien qu’il n’ait pas aimé du tout être copié, des caractéristiques fortes permettent de le reconnaître :
-  utilisation de modèles vivants,
-  le clair obscur,
-  une palette de couleurs restreinte,
-  des cadrages à mi-corps.
L’art religieux devient accessible au commun des mortels. La vérité avance.
Le journal « Le Midi Libre » citait Beckett pour introduire un article sur ses apports… en photographie :
« Elles accouchent à cheval sur une tombe,
le jour brille un instant puis c’est la nuit à nouveau »
Le même journal rapproche les tableaux du lombard avec ceux qui l’ont imité autour de thèmes communs.
Danaé endormie d’Artémisia Gentileschi est sensuelle, magnifique et l’amour endormi du Caravage est bouleversant ; pour la présentation du Christ (« Ecce homo ») Cigoli a beau s’essayer au réalisme : « il n’y a pas photo ».
Entre Saint Jean Baptiste, Holopherne, Goliath, à qui la tête fut décollée et d’autres martyrs, notre visite est éclaboussée de sang.
Ribera, Zurbaran sont puissants et le français Vouet reprend avec virtuosité des sujets populaires avec « une diseuse de bonne aventure », qui nous cause.
Georges De La Tour fait entrer la source de lumière dans ses toiles et la chandelle fuligineuse de Madeleine  nous éclaire encore.
En tapant « Le Caravage »  en haut à droite du moteur de recherche de ce blog vous pourrez lire d’autres articles sur le bougre.

mercredi 2 janvier 2013

Mauriac à Malagar.



« Tant pis ! J’oserai dire ce que je pense : paysage le plus beau du monde, à mes yeux... »
Autour de la maison de maître située sur la commune de Saint-Maixant, des citations de l’académicien ponctuent nos pas. Celle là n’est pas la plus incontestable, elle grave cependant dans le bronze la subjectivité assumée de l’académicien que je jugeais jusque là avec trop de distance.
L’écrivain catholique livrait ses blocs notes au Figaro et à l’Express mais il s’est montré critique vis à avis de l’église, courageux dans ses positions lors de la guerre d’Espagne et celle d’Algérie.
Le panorama qui domine Langon au bord de la Garonne et la forêt Landaise n’est  pas exceptionnel pour le visiteur d’une après midi, mais cette visite est un passage utile pour aller plus loin dans l’œuvre du prix Nobel  de littérature, sous la conduite d’une guide élégante.
Dans ce lieu de villégiature,  dont le nom signifie « mauvaise garenne », nous n’avons pas le sentiment d’être indiscret dans la lumière qui pénètre dans les pièces donnant sur une campagne paisible avec une allée de cyprès aux allures toscanes. 
L’étreinte d’un  « Nœud de vipère », qui fut écrit là, peut se desserrer, ou se donner à lire ou à relire.
La cuisine a le charme des lieux anciens, et  dans le bureau persiste comme une présence qui a eu le temps de prendre consistance avec une exposition  bien fournie en images dans le chai du domaine où se cultivait la vigne : nous sommes en Sauternais.
"Une oeuvre, tant qu'elle survit, c'est une blessure ouverte par où toute une race continue de saigner."
 A proximité un calvaire, situé sur les hauteurs près d’un moulin à vent restauré, ne nous éloigne pas du contexte catholique, surtout si l’on va faire un tour dans la basilique mariale de Verdelais qui faisait partie des arguments attractifs lors d’une revente du domaine. Elle est tapissée  d’émouvants ex-voto de tous les affligés qui y furent guéris.

mardi 1 janvier 2013

Jour de l'an.




 « Tenez dit l’avare : voici un calendrier neuf et qu’il vous fasse toute l’année ! » 
 Jules Renard
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Sur le site de Médiapart: effet miroir