A la source de la vie : l’eau. La conférencière devant
les amis du Musée de Grenoble n’a pas été avare en images dont la première, « La
nymphe de la source » de Cranach incarne l’innocence de la nature.
« N’interrompez
pas le sommeil de la nymphe de la source sacrée, je me repose »
G. Campani.Cupidon, de ses bras moelleux, agite l'eau contenue dans le
solide sarcophage pour faire le lien entre « Amour sacré et Amour
profane » du Titien; d’un côté Vénus terrestre incandescente,
de l’autre la céleste nue, tout en courbes.Rubens peint Cybèle et sa corne d’abondance face à
Neptune dans «
L'Union de la Terre et de l'Eau » manifestant son espoir de
levée du blocus en 1618 par les hollandais sur l’Escaut pour retrouver la prospérité
d’Anvers.Quatre tableaux de Thomas Cole repris en de multiples gravures
détaillant « Le voyage de la vie » ont eu un grand succès. L’immensité des possibles
s’ouvre devant le bambin, le jeune tient le gouvernail, puis face aux
déchaînements qui attendent l’âge mûr, la prière est le seul recours, alors que
le vieillard est rejoint par son ange gardien.Au dessus d’une surface horizontale apaisante,
les
prodigieux nuages se cabrent lors du strident « Coucher de soleil »
de Church.Dans les récits de la nature,
les métamorphoses de
l’eau se célèbrent dans « La mer de glace » de Gabriel Loppé.Avec « Retour du bois » de Segantini, dans une palette chromatique réduite, le
« parfum transparent » de la neige silencieuse nous parvient.Le fracas des « Chutes du Niagara » de Church
a été entendu par de nombreux américains.Friedrich nous permet d’envisager le
mystère :
« Brouillards du matin dans la montagne ».La musique et la peinture vont d’une rive à l’autre, les
reflets sont comme l’écho chez Kupka : « Les Touches de piano. Le Lac ».« Saint
Christophe » par Konrad Witz respire la tranquilité.La peinture américaine, comme la russe avec Isaac Levitan,
« Paix
éternelle », sait bien dire la nature grandiose et Vassily
Kandinsky la musicalité : « Chant de la Volga ».Il y a une silhouette verte à retrouver parmi la diversité
de tous ces verts dans « Étang envahi par les herbes » de Vassili Polenov. Après fleuves et ruisseaux : « Une frange de fleurs à sa robe de soie. » comme disait Albert
Samain, suivent les fontaines au bord desquelles l’amour courtois s’abreuve.
Réservée aux femmes majeures, le temps de traverser « La
Fontaine de jouvence » de Cranach, et voilà la jeunesse retrouvée.Dans l’histoire de l’art et de la religion qui pendant
longtemps coïncidèrent, abondamment documentés en liquide, de pêche miraculeuse en
noces où l’eau se transforme en vin et baptême dans le Jourdain, je retiendrai
au bord d’un puits « Le Christ et La Samaritaine » de Duccio
lorsqu’il lui propose « l’eau vive
qui deviendra en elle source jaillissante en vie éternelle ».
Je ne reviendrai pas sur les larmes de Marie, sur le lac de
l’Eychauda, et ne rouvrirai pas les parapluies de Caillebotte, présents en d’autres
pages de ce blog… Bonnard et Cassat ... https://blog-de-guy.blogspot.com/2021/10/autour-de-rogier-van-der-weyden-gilbert.html
https://blog-de-guy.blogspot.com/2021/09/gustave-caillebotte-fondation-gianadda.html
« Lavabo et miroir » Antonio Lopez Garcia nous ramènent à des préoccupations quotidiennes, tandis que la « Grisonne à la fontaine » de Segantini permet de conclure une conférence où notre soif a été étanchée. Surtout quand Hugo vient mettre son grain de sel :
« Lavabo et miroir » Antonio Lopez Garcia nous ramènent à des préoccupations quotidiennes, tandis que la « Grisonne à la fontaine » de Segantini permet de conclure une conférence où notre soif a été étanchée. Surtout quand Hugo vient mettre son grain de sel :
« Mauvais éloge d'un homme que de dire : son opinion politique n'a
pas varié depuis quarante ans. C'est dire que pour lui il n'y a eu ni
expérience de chaque jour, ni réflexion, ni repli de la pensée sur les faits.
C'est louer une eau d'être stagnante, un arbre d'être mort ; c'est préférer
l'huître à l'aigle. »