Je les apprécie tous les deux : peut-on être indécis à ce point ?
Comme on peut être mélancolique et aimer
rire, passer de la nostalgie à la positive attitude, sacraliser la France et
l’Europe…
J’ai été soulagé du respect qui passe entre
les deux interlocuteurs et que le philosophe tant assailli ne soit pas «
monté dans les tours » où sa passion l’entraine souvent.
Le chroniqueur d’Europe 1, qui sait y faire, a beau souligner
son âge pour répondre à la sempiternelle question de Pujadas de sa candidature
à la présidentielle, il reste le plus vert, même quand des politiques sensés
promouvoir une autre politique, l’adjointe de Juppé et le maire de Montpellier,
se présentent en fin d’émission, sans apporter de probante nouveauté.
Je suis las des amalgames qui mettent dans le
même panier (de son) l‘animateur de « Répliques » et Zemmour, mais
venant de Libé qui étiquette à droite, voire pire, toute parole critique à
l’égard de la réforme du collège, je n’attends plus guère de nuance.
Le pamphlet
de Lindenberg « Le rappel à l’ordre » datant de 2002,
ressorti des oubliettes, faisait la une
du journal de Drahi sous le titre : « affreux, réacs et
méchants » jour d’hommage à Scola, et la tête de l’auteur de « La
Seule Exactitude » figurait en bonne place, dans un trou.
Les généralisations hâtives entre Islamistes et Islam ont
été évitées ce jeudi soir. Le refus de l’essentialisation devrait valoir pour
tout débat et s’appliquerait la formule qui tiendrait en un tweet :
« ne fais pas à autrui… »
Attristés et littéraires, comme le philosophe, oubliant des mots mais
pas d’où nous venons, nous tricotons peut être le chanvre de notre corde, en
trouvant bien futiles ceux qui n’estiment pas la cruauté de la période. La
flamme bleue de L’Europe que Cohn-Bendit essaye de rallumer va
pourtant chercher dans les mêmes profondeurs.
Un tel échange qui laisse percevoir la vérité
des corps, la sincérité des acteurs, n’a pas la profondeur d’un livre ou même d’un
article. La jeune prof de banlieue qui avait préparé son intervention
insultante contre Finki sans écouter un mot de ce qui avait été dit, m’a parue
insupportable mais révélatrice des difficultés de nouer un
dialogue : « il n’est pire sourd… »
Et la
démarche passant par des « médiateurs » proposée par Dany pour
protéger les femmes qui souffrent des fondamentalistes islamistes à la RATP ne
me semble pas répondre à la question du syndicaliste passé inaperçue des
blablas des usagers des réseaux sociaux finalement assez moutonniers qui se sont dispensés souvent d'avoir vu l'émission, sans parler de lecture de la moindre ligne ou page des personnages exposés ce soir là .
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Le dessin du « Canard enchaîné » de
cette semaine :