Joli livre broché à glisser dans un sac de voyage, avec des histoires
variées où l’on apprend enfin pourquoi «
l’homme de bien est souvent l’époux d’une femme sans mérite et la femme
vaillante l’épouse d’un bon à rien ».
Lorsque hyène père entre en scène, l’issue ne sera pas forcément gentillette,
pas plus que le début du récit du « roi qui voulait tuer tous les vieux »,
où un jeune inconscient apprendra que « nul ne peut voir tout seul le
sommet de son crâne ».
L’écrivain ethnologue malien, à qui l’on doit la formule « chaque fois qu'un vieillard meurt,
c'est une bibliothèque qui brûle »,
a recueilli ces contes essentiellement peuls. Il est mort en 1991.
Pour parler du conflit israélo palestinien, il s’était servi,
depuis une tribune internationale, de l’histoire de deux lézards qui en se
querellant ont mis le feu à la case et entrainé bien des malheurs; les
protagonistes qui n’ont pas voulu intervenir à temps sont tellement
emblématiques des renoncements diplomatiques.
On peut être indifférent à la généalogie de Njeddo Dewal mais
apprécier les dialogues quand Satan s’en mêle :
« Espèce de
mégère aux fesses disproportionnées et puantes, ferme la mangeoire qui te sert
de bouche ou je vais avec ce bracelet qui vaut plus que ton prix, réduire tes
dents en grumeaux de couscous »
S’il est assez
habituel que les fous instruisent les rois, il est moins fréquent qu’une baffe
les remette dans le droit chemin, mais tout au long de ces 130 pages illustrées
de beaux objets chargés de magie, nous aurons pu apprendre le prix d’une
poignée de poussière. La sagesse se mêle
à la folie : les secrets de l’humilité se révèlent au bout de longues
quêtes et parfois au pied du coteau
rouge dans la plaine des « fous lucides » peut se tenir une « foire
catastrophe ».
Nous savons aussi que le mensonge peut devenir vérité, quand
une autre hyène nous le rappelle dans une brève à la construction originale
comme dans d’autres fables où la morale n’est pas forcément assénée.