J’en étais resté aux mamans mono parentes qui ne savaient
plus quoi faire de leurs mômes et qui attendaient que l’école les éducasse.
Dans un ciel vide, à quel saint se vouer ?
Et voilà qu’au XXI° siècle - cachez ce sein - réapparait la
vieille méfiance envers l’éducation nationale, ministère dit de l’instruction
publique jusqu’à Edouard Herriot.
Nous en sommes là : le terme instruction est employé
essentiellement dans le champ judiciaire, rarement pour caractériser le travail
à l’école. Le mot « savant » est devenu lui aussi obsolète, … et il
n’y a plus d’argent pour chauffer des salles en fac.
J’exerçais du temps où les enfants disaient : « la maîtresse en maillot de
bain » et à la fin de l’année : « les cahiers au feu et le maître au milieu », la
confiance régnait.
Aujourd’hui il faut des kits, des programmes, des
instructions, pour apprendre l’égalité, tout un catéchisme qui aura autant de
pouvoir de persuasion que le clérical, s’il n’est ancré dans la vie de la
classe. Regardez la sortie d’un établissement scolaire après les dispositifs
bien pensés de la prévention routière où tout le monde a son diplôme :
ralentissez !
Pas facile d’éduquer : une visite au Musée de la Résistance peut être une
occasion de déconner pour certains collégiens, mais quand même tout le monde ne
« fait pas la quenelle » à Auschwitz.
La mode du « principe de précaution » alliée au
conformisme conduit l’école au politiquement insipide : conjuguons le
verbe pouvoir au passé simple et qu’on rigole !
Les planches anatomiques dans les dictionnaires sont au
complet depuis un moment, mais les enfants attendront d’être en médecine pour
fourrer une paire de testicules dans les poches des copines.
Que de complications !
Tout le monde semblait d’accord pour une réforme des rythmes
scolaires : eh bien une demi-journée de plus le mercredi, avec les autres
jours de 6h apaisés, utiles, dynamisés
par des intervenants extérieurs et une maîtresse à bord, c’était trop
simple!
Les rares porteurs de soutanes - d’autant plus virulents
qu’ils sont rares – et imans à barbe poussée de frais se donnent la main contre
l’école des mécréants qui n’émet plus guère et n’émeut pas plus. « Ecole
des mécréants », je viens d’entendre cette expression archaïque de la part d’une adolescente qui a rejoint les brigades
internationales en Syrie. Elle réactive une question lancinante : comment
se fait-il que ces jeunes qui malgré les aléas ont été accompagnés dans leur
scolarité avec bienveillance, vomissent notre école, pour aller vers des
milieux des pires contraintes où « la mort est une récompense »
d’après un autre djihadiste venu de nos banlieues ?
PISA prend-il en compte ces échecs ? De la même façon
que des pédagogues pionniers ont été interpelés par les élèves indociles, y
aura-t-il un ressaisissement des acteurs de l’école qui ont de meilleurs rôles
à jouer pour des responsables parents que celui du procureur ou pour les
enseignants celui de l’enfermement corporatiste ?
Pieuses paroles, mais puisqu’il est question de
professionnels : qu’ils enseignent en assumant des choix, le reste sera
donné de surcroit.
Pour commencer, en haut de la page : « Veuillez
bien écrire la date.»
Bien qu’aux Etats Unis on n’apprenne plus à écrire et euh … 2013 ou 1435 ?
« Et pour cet art
de connaître les hommes, qui vous sera si important, je vous dirai qu'il se
peut apprendre, mais qu'il ne se peut enseigner. » Louis XIV au
dauphin (Louis croix bâton vé)
.....................
Dans "Le Canard" de cette semaine:
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire