Rithy Panh qui
consacre sa vie à témoigner de ces horreurs : « S21, la machine de mort
Khmère rouge », « Duch, le maître des forges de l’enfer »… mêle ses souvenirs
personnels à un nouveau documentaire.
Le réalisateur, alors enfant, ayant été contraint de quitter
la capitale Phnom Penh vidée de
tous ses habitants, sera le seul survivant de sa famille, subissant à la
campagne, dans la jungle, des privations terribles. Alors que la faim est une
préoccupation éliminant toute humanité, une « machine à manger » est
présentée par le pouvoir, sa ressemblance avec la machine de Chaplin dans "Les temps
modernes", ajoute de l’ironie au tragique.
L’association Cinéduc qui avait invité à la cinémathèque
celui qui assure la voix off dans le film, illustrait parfaitement ce soir là,
le thème de sa biennale : « Réinventer au cinéma ».
Face à une révolution qui n’a existé que dans les images,
paradoxalement, la rareté des archives a contraint le cinéaste à reconstituer
ces évènements avec des personnages d’argile non en animation, mais comme des
santons qui ne donnent cependant jamais l’impression d’être statiques. Il ne
s’agissait certainement pas pour l’auteur d’une recherche formelle mais d’une
nécessité,
L’image d’une vague rythmant le film m’a impressionné dans
sa simplicité pour exprimer la difficulté de mettre des images sur l’innommable
comme il en fut question pour les mots face à la shoah. On voit la vague
arriver et la caméra est submergée.
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