Des millions d' €uros pour Tapie victime d’ « un préjudice
moral » au pays de Descartes (à gratter):
« non mais allo ! quoi
je cauchemarde ! »
Alors que nous devrions demander des indemnités à celui qui
cloua son bec à Le Pen lui que nous avions admis dans notre camp qui était
celui de Jaurès : il nous a trompés grave !
Il fut un premier symptôme de notre effondrement moral et
nous faisons comme s’il avait toujours été pote seulement avec le conférencier
de chez Goldman Sachs.
« La vérité rougit les yeux mais ne les crève pas »
J’ai recopié quelques maximes de la sagesse du Burkina Faso
aux éditions Jouvence pour les intercaler entre quelques humeurs disparates.
« Indignez-vous ! » le livret de Stéphane Hessel a connu le succès une saison
parce que sa forme brève faisait également appel à un sentiment qui use d’une mèche
courte.
Chaque jour nous pouvons sursauter aux injustices, aux
manipulations, aux violences, aux gabegies, à la mauvaise foi. Alors nous
oublions Cahuzac en quelques semaines, Tibéri depuis des années et DSK nous
lasse. Il a eu sa punition : il en est réduit à son entre jambes.
«Si tu ne sais pas où tu vas, sache au moins d’où tu viens »
Le rapprochement avec les années 30 tellement répandu pour
essayer d’éclairer nos années d’avant 14
devrait intégrer quelques circonstances aggravantes.
Les groupes factieux d’alors n’avaient pas encore vu la
concrétisation de leurs idées.
Ils ne pouvaient se faire tatouer « Jedem das
Seine » qui figurait à l’entrée
de Buchenwald : « chacun reçoit
ce qu'il mérite » comme le font quelques skins branchés.
Les extrêmes nous renseignent sur l’état de notre société.
Du côté droit s’ils en sont arrivés à tuer, c’est que le climat de haine envers
la gauche a été travaillé par tant de hauts parleurs.
La gauche remporte la majorité de suffrages à toutes les
élections depuis des années: ça les énerve et ils ne cessent de gueuler à
l’illégitimité de ceux qui ont été élus. Ils ne peuvent croire à leurs cris et
perdent leurs nerfs.
« Ce qui est vieux a été
neuf »
Côté gauche le
mot
charisme est devenu courant dans nos conversations.
Je le préfère prononcé à la François Morel avec le
« cha » comme « chat ».
Depuis le fin fond des âges démocratiques, l’identité de la
gauche s’est forgée dans le refus du pouvoir personnel des rois, des empereurs,
des généraux avec tant de personnalités qui ne se sont guère installées au
pouvoir comme Gambetta ou Mendès France.
Pourtant l’exercice du pouvoir par Hollande passe
aujourd’hui pour de l’effacement coupable alors que l’Omnipotent Azimuté qui l’a précédé lassait même son
camp : nous aimons les chefs pour pouvoir les critiquer, les
vilipender…
Et quand un tribun à la rouge écharpe, en appelle à une
sixième république, lui qui « sait ce qu’il faut faire contre la crise »,
il n’est pas forcément le mieux placé pour se réclamer d’une tradition de
méfiance à l’égard des pouvoirs personnels.
« Qui déteste les étrangers doit commencer par expulser sa
mère »
…..
Dans le canard de cette semaine après un dessin de Politis
en cours d’article.