Pas de pluie mais des nuages. Nous faisons route vers le nord.
Arrêt à Shizou proche du premier méandre du YanTsé Kiang. Peu de monde pour visiter le charmant pont suspendu en planches où passa l’armée rouge lors de la longue marche. Deux musiciens, jouant d’un instrument à cordes et d’une flûte, ajoutent un caractère nostalgique et tranquille au décor. Des paysannes traversent chargées de paniers sur le dos. Youizou, notre guide, nous laisse nous promener et se rassasie de gelée de lentilles.
Nous nous rendons aux gorges du saut du tigre sur le Yang-Tseu-Kiang ou Chang Jiang, Yangzi Jiang, le "fleuve bleu", c’est le plus long fleuve de Chine, 6300 km.La route que nous devions prendre s’avère bouchée par les cars de touristes, alors le chauffeur propose de passer par l’autre rive. La marche pour accéder à la gorge sera en terrain plat au lieu de s’effectuer par les marches. Nous prenons un repas devant un parking à l’entrée du site. Nous effectuons l’aller et le retour au pas de course, effrayés quelque peu par un bloc de rocher que nous voyons se détacher au-dessus du chemin et plonger dans les flots tumultueux, ainsi que par des surveillants postés tous les 100 m avec des mégaphones pour avertir le public des dangers. Mais l’aventure en vaut la peine, une statue de tigre indique le point spectaculaire.
Nous sommes face au fleuve de couleur brune, puissant, tonitruant, crachant ses embruns.
Il frappe la roche à l’endroit où un torrent de jade le rejoint. Dans la région de d’or est présent dans le sable. Le soleil déchire les nuages. On reprend la voiture : les paysages sont magnifiques, mais la pluie reprend sa place, parfois violente.
Nous tombons sur une « kermesse » de Yi noirs. Stop. Extraordinaires costumes chatoyants vert fluo, rouges et coiffes noires encombrantes en velours. Les habitants s’affairent à des jeux d’argent avec des dés, un marché aux vêtements étale ses couleurs. Un triste lion en cage, un chameau et un photographe rappellent les petits cirques de chez nous, autrefois. Nous nous noyons facilement dans la foule. Youizou nous met en garde contre les voleurs et nous rabat peu à peu vers la voiture. L’habitat change: des maisons rustiques en planches ou en rondins laissent place à des maisons plus cossues, plus grandes dont un des murs de torchis, percé de deux fenêtres colorées, penche. Aux alentours des cochons noirs circulent ainsi que des sortes de yack aux poils noirs à la queue fournie.Le terme de notre voyage d’aujourd’hui est Zhongdian (en chinois Shangrila) moderne et laborieuse avec de nombreux chantiers sous la pluie. A l’hôtel « Diqing sight seeing » nous attend notre guide anglophone qui nous accompagnera demain. Nous prenons nos quartiers et nous tentons une sortie après la pluie. Je m’achète une veste de pluie dans un des magasins d’équipements de montagne qui ne manquent pas dans la ville très européanisée. Le marché local est désert. Nous arpentons un peu la vieille ville mais la pluie nous chasse au « Tibet bar » recommandé par notre guide. L’adresse est bonne : 2 soupes, yack fried ou en kebab, champignons, riz frit. C’est bon. Le rhume poursuit ma compagne et peut être que nous allons devoir nous servir de la machine à oxygène de la chambre. Nous sommes à 3200m d’altitude.
mercredi 25 mai 2011
mardi 24 mai 2011
George Sprott. Seth.
Cette bande dessinée des éditions Delcourt est un livre d’art non pas celui qui reste muet sur la table basse avec ses pages en papier couché, mais à offrir, à revoir, tant l’invention, l’élégance éclatent dans cet album somptueux.
La forme inspirée de l’art nouveau, une ligne claire avec des planches très fournies et des plans uniques apportent au récit une dimension universelle.
Pourtant la vie d’un présentateur de télévision locale, qui continue pendant des années à ressasser ses histoires de voyage dans le Grand nord, peut nous être indifférente, surtout que le personnage enfermé dans ses habitudes manque de dynamisme, de chaleur.
Ce qui est fort, c’est que nous pouvons nous sentir concerné par des questions qui se posent tout au long des 96 pages sur le sens de la vie : le temps, la mémoire, la mort. Les regards croisés des personnages secondaires permettent peu à peu avec humour et lucidité de faire connaissance avec George Sprott. Cet homme pathétique et attendrissant, a consolé des solitudes et usé des proches. Le récit en forme d'enquête est vibrant, poétique, honnête pour un personnage fictif dont les maquettes des théâtres de sa vie figurent dans cet ouvrage tout en aller-retour limpides.
On aimerait laisser un exemplaire du récit d’une vie tel que celui-ci, tout en nuances, en complexité, où le lecteur forme ses idées en toute liberté, un kaléidoscope où sous la légèreté se devine l’épaisseur.
La vie après la mort : « Peut être pourrons nous la revivre, mais cette fois en sachant clairement le sens de nos actes. »
L’enfer : « Ce que je disais sur le fait d’observer sa propre vie avec une grande clarté, c’est peut être ça l’enfer. »
La forme inspirée de l’art nouveau, une ligne claire avec des planches très fournies et des plans uniques apportent au récit une dimension universelle.
Pourtant la vie d’un présentateur de télévision locale, qui continue pendant des années à ressasser ses histoires de voyage dans le Grand nord, peut nous être indifférente, surtout que le personnage enfermé dans ses habitudes manque de dynamisme, de chaleur.
Ce qui est fort, c’est que nous pouvons nous sentir concerné par des questions qui se posent tout au long des 96 pages sur le sens de la vie : le temps, la mémoire, la mort. Les regards croisés des personnages secondaires permettent peu à peu avec humour et lucidité de faire connaissance avec George Sprott. Cet homme pathétique et attendrissant, a consolé des solitudes et usé des proches. Le récit en forme d'enquête est vibrant, poétique, honnête pour un personnage fictif dont les maquettes des théâtres de sa vie figurent dans cet ouvrage tout en aller-retour limpides.
On aimerait laisser un exemplaire du récit d’une vie tel que celui-ci, tout en nuances, en complexité, où le lecteur forme ses idées en toute liberté, un kaléidoscope où sous la légèreté se devine l’épaisseur.
La vie après la mort : « Peut être pourrons nous la revivre, mais cette fois en sachant clairement le sens de nos actes. »
L’enfer : « Ce que je disais sur le fait d’observer sa propre vie avec une grande clarté, c’est peut être ça l’enfer. »
lundi 23 mai 2011
Festival de Cannes 2011.
J’ai découvert 22 films cette année à la Bocca, quartier de Cannes, où les abords de certaines salles sont vraiment délaissés par une municipalité qui préfère cirer sempiternellement les pompes des pompeux pailletés en bord de Croisette.
Si je n’ai pas remarqué de film exceptionnel, je n’en ai quitté aucun avant la fin.
Avant de déposer, en ce blog, chaque lundi, mon grain de sel sur les films lorsqu’ils passeront en salle pendant l’année à venir, je m’amuse une nouvelle fois à repérer quelques traits communs parmi un concentré de productions rarement légères mais portées par la passion. J'’ai eu le privilège d'en déguster parfois dès neuf heures du matin et à c' theure c'est encore meilleur !
- Parmi les films présentés, les forêts ont été des décors puissants dans « Le grand tour », « La fin du silence » et au début des « Acacias ».
- La fumée a envahi les écrans et pas que celle du tabac : Stone Bros.
- Les armes furent encore les plus bavardes, alors que certains films silencieux ont économisé sur les sous titres.
- La violence est omniprésente
en particulier dans le milieu familial de « Eldfjall », « Les vieux chats », « The slut », « Blame », « Martha Marcy May Marlène », « Predicament », « Ave »,
de Mexico : « Dias de Gracia », en Australie : « Snow Town », du Caire : « La nuit, elles dansent », à Tanger : « Sur la planche ».
- Par contre c'est dans les conditions les plus précaires que s’exprime l’amour dans une famille monoparentale paternelle : « Je ne peux vivre sans toi » et bien sûr dans « Les neiges du Kilimandjaro » où une vision optimiste du monde tranche avec tellement de férocité universelle.
- La façon de manger renseigne sur l’humeur des personnages et les repas, conviviaux chez Guédiguian, le sont aussi chez Cavalier : « Pater » avec du poisson au menu dans « Eldfjall » et « Arirang ».
- Les récits se construisent autour de rédemptions en cours et de cuirasses en voie d’être fendues. Des voiles couvrent des têtes mais l’énergie des femmes, leur liberté, redonnent espoir : « La nuit elles dansent » et « Sur la planche ».
- Quant aux vaches de « Bovines », elles ruminent, et le chien de « The Artist », bien que facile, n’est pas le plus cabot.
Nous sommes étourdis de tant de variétés, et partageons des problèmes et des émotions universelles avec l’éternelle question :
- Quelle est la part de l’écriture dans ce documentaire ?
- Cette histoire incroyable relate des faits qui se sont passés dans la réalité ?
- Est-ce que c’est vrai ?
« NNNooon ! C’est pas vrai ! »
Le mot de la semaine était : « sidération »
Si je n’ai pas remarqué de film exceptionnel, je n’en ai quitté aucun avant la fin.
Avant de déposer, en ce blog, chaque lundi, mon grain de sel sur les films lorsqu’ils passeront en salle pendant l’année à venir, je m’amuse une nouvelle fois à repérer quelques traits communs parmi un concentré de productions rarement légères mais portées par la passion. J'’ai eu le privilège d'en déguster parfois dès neuf heures du matin et à c' theure c'est encore meilleur !
- Parmi les films présentés, les forêts ont été des décors puissants dans « Le grand tour », « La fin du silence » et au début des « Acacias ».
- La fumée a envahi les écrans et pas que celle du tabac : Stone Bros.
- Les armes furent encore les plus bavardes, alors que certains films silencieux ont économisé sur les sous titres.
- La violence est omniprésente
en particulier dans le milieu familial de « Eldfjall », « Les vieux chats », « The slut », « Blame », « Martha Marcy May Marlène », « Predicament », « Ave »,
de Mexico : « Dias de Gracia », en Australie : « Snow Town », du Caire : « La nuit, elles dansent », à Tanger : « Sur la planche ».
- Par contre c'est dans les conditions les plus précaires que s’exprime l’amour dans une famille monoparentale paternelle : « Je ne peux vivre sans toi » et bien sûr dans « Les neiges du Kilimandjaro » où une vision optimiste du monde tranche avec tellement de férocité universelle.
- La façon de manger renseigne sur l’humeur des personnages et les repas, conviviaux chez Guédiguian, le sont aussi chez Cavalier : « Pater » avec du poisson au menu dans « Eldfjall » et « Arirang ».
- Les récits se construisent autour de rédemptions en cours et de cuirasses en voie d’être fendues. Des voiles couvrent des têtes mais l’énergie des femmes, leur liberté, redonnent espoir : « La nuit elles dansent » et « Sur la planche ».
- Quant aux vaches de « Bovines », elles ruminent, et le chien de « The Artist », bien que facile, n’est pas le plus cabot.
Nous sommes étourdis de tant de variétés, et partageons des problèmes et des émotions universelles avec l’éternelle question :
- Quelle est la part de l’écriture dans ce documentaire ?
- Cette histoire incroyable relate des faits qui se sont passés dans la réalité ?
- Est-ce que c’est vrai ?
« NNNooon ! C’est pas vrai ! »
Le mot de la semaine était : « sidération »
dimanche 22 mai 2011
L’échange de Paul Claudel. Bernard Lévy.
« Elle s'emmerde, vous dis-je
Au lieu de s'écrier: " Encor ! Hardi ! Hardi ! "
Elle déclame du Claudel, du Claudel, j'ai bien dit
Alors ça, ça me fige ! »
J’étais dans le camp de Brassens.
J’ai pris cependant mon ticket à la MC 2 pour deux heures et demie avec l’illuminé de derrière le pilier de Notre Dame pour voir au-delà de mes rejets datant des années soixante où Claudel et Péguy figuraient en bonne place au menu de la terminale laïque.
J’ai compris ce soir, pourquoi ce natif d’un autre siècle de cet autre siècle avait traversé les années.
Nous sommes bien dans notre temps, puisque l’ échange concerne deux couples avec une liasse de dollar posée sur la table, sous un écran qui enregistre la course du soleil tout au long d’une journée où il sera aussi question d’étoiles.
Sur une aire où ils ont posé leur caravane, un jeune couple amoureux en transit est sous l’emprise d’un autre couple, une actrice et un businessman.
Il sera question de liberté, d’amour, d’absolu, de feu. Le début me semble laborieux, descriptif, mais les interprètes quelque peu monotones vont s’animer et participer à la montée en intensité d’une pièce qui ne perdrait portant rien en étant compressée. La poésie est fluviatile, surprenante, nourrie de références au nouveau monde et à la singularité indienne en symbiose avec la nature, mais nous avons appris à user modérément des symboles, des rêves.
Quand l’actrice est- elle en répétition ? Dans sa robe très art nouveau, qui enveloppe sa beauté fatale, elle sera motrice du drame et le métis qui apparaissait nu et volubile va s’effacer.
« Moi je connais le monde. J'ai été partout. Je suis actrice, vous savez… Il y a la scène et la salle. Tout étant clos, les gens viennent là le soir, et ils sont assis par rangées les uns derrière les autres, regardant... Ils regardent le rideau de la scène. Et ce qu'il y a derrière quand il est levé. Et il arrive quelque chose sur la scène comme si c'était vrai. »
Au lieu de s'écrier: " Encor ! Hardi ! Hardi ! "
Elle déclame du Claudel, du Claudel, j'ai bien dit
Alors ça, ça me fige ! »
J’étais dans le camp de Brassens.
J’ai pris cependant mon ticket à la MC 2 pour deux heures et demie avec l’illuminé de derrière le pilier de Notre Dame pour voir au-delà de mes rejets datant des années soixante où Claudel et Péguy figuraient en bonne place au menu de la terminale laïque.
J’ai compris ce soir, pourquoi ce natif d’un autre siècle de cet autre siècle avait traversé les années.
Nous sommes bien dans notre temps, puisque l’ échange concerne deux couples avec une liasse de dollar posée sur la table, sous un écran qui enregistre la course du soleil tout au long d’une journée où il sera aussi question d’étoiles.
Sur une aire où ils ont posé leur caravane, un jeune couple amoureux en transit est sous l’emprise d’un autre couple, une actrice et un businessman.
Il sera question de liberté, d’amour, d’absolu, de feu. Le début me semble laborieux, descriptif, mais les interprètes quelque peu monotones vont s’animer et participer à la montée en intensité d’une pièce qui ne perdrait portant rien en étant compressée. La poésie est fluviatile, surprenante, nourrie de références au nouveau monde et à la singularité indienne en symbiose avec la nature, mais nous avons appris à user modérément des symboles, des rêves.
Quand l’actrice est- elle en répétition ? Dans sa robe très art nouveau, qui enveloppe sa beauté fatale, elle sera motrice du drame et le métis qui apparaissait nu et volubile va s’effacer.
« Moi je connais le monde. J'ai été partout. Je suis actrice, vous savez… Il y a la scène et la salle. Tout étant clos, les gens viennent là le soir, et ils sont assis par rangées les uns derrière les autres, regardant... Ils regardent le rideau de la scène. Et ce qu'il y a derrière quand il est levé. Et il arrive quelque chose sur la scène comme si c'était vrai. »
samedi 21 mai 2011
Les nouveaux cons. Etienne Liebig.
Je me suis conduit comme un con de base quand j’ai choisi sur le présentoir de la librairie, ce livre de 250 pages plutôt que le dernier Guillebaud.
J’avais espéré de la verve chez l’auteur d’un « Comment draguer la catholique sur les chemins de Compostelle », mais à l’usage je me suis senti pris à un piège destiné à mes semblables qu’il répertorie : les militants, les illuminés, les arrogants, les jargonneux, les planqués, les conservateurs, les médiatiques, les minoritaires, les martyrs...
Le portrait du nouveau retraité est excellent mais celui du nouveau prof est bafouilleux et comme il s’agit d’un nouveau, alors je ne vois pas de qui il peut parler,
pour ce qui est du vieux gauchiste, il y a du vrai et chez le néo colonialiste, il y a de ça.
Mais finalement il y a peu de néos cons’ ; cons’ signifiant conservateur.
L’intervenant aux « Grandes gueules de RMC » découvre quelques inattendus et c’est là où il est le plus inspiré:
Avec les nouveaux anthropologues qui estiment que
« Les mômes de banlieue n’ont pas de difficultés par désintérêt de la chose scolaire ou manque de pédagogie des enseignants, mais parce qu’ils sont originaires d’une culture orale en délicatesse avec l’écriture. »
Le nouveau travailleur social dont l’objectif est
« ressembler comme deux gouttes d’eau à une boîte privée qui gère des voyages, des ordures ménagères ou des services clients »
Quant au bloggeur:« Ce nouveau con se considère comme un homme de média parce que, chaque jour, il écrit trois idées ringardes sur son blog ou sur Facebook:
« Aujourd'hui, j'ai descendu la poubelle et j'ai croisé mon voisin, il ressemble à PPDA »
Bien que l’ancien intervenant social ait le bon goût de ne citer aucune des têtes de turc habituelles, il lui arrive de se répéter, de tirer à la ligne, de paresser : un format court aurait été préférable pour un contenu qui ferait bien sur Rire et chansons où quand lassé de France culture il fait bon régresser grassement.
J’avais espéré de la verve chez l’auteur d’un « Comment draguer la catholique sur les chemins de Compostelle », mais à l’usage je me suis senti pris à un piège destiné à mes semblables qu’il répertorie : les militants, les illuminés, les arrogants, les jargonneux, les planqués, les conservateurs, les médiatiques, les minoritaires, les martyrs...
Le portrait du nouveau retraité est excellent mais celui du nouveau prof est bafouilleux et comme il s’agit d’un nouveau, alors je ne vois pas de qui il peut parler,
pour ce qui est du vieux gauchiste, il y a du vrai et chez le néo colonialiste, il y a de ça.
Mais finalement il y a peu de néos cons’ ; cons’ signifiant conservateur.
L’intervenant aux « Grandes gueules de RMC » découvre quelques inattendus et c’est là où il est le plus inspiré:
Avec les nouveaux anthropologues qui estiment que
« Les mômes de banlieue n’ont pas de difficultés par désintérêt de la chose scolaire ou manque de pédagogie des enseignants, mais parce qu’ils sont originaires d’une culture orale en délicatesse avec l’écriture. »
Le nouveau travailleur social dont l’objectif est
« ressembler comme deux gouttes d’eau à une boîte privée qui gère des voyages, des ordures ménagères ou des services clients »
Quant au bloggeur:« Ce nouveau con se considère comme un homme de média parce que, chaque jour, il écrit trois idées ringardes sur son blog ou sur Facebook:
« Aujourd'hui, j'ai descendu la poubelle et j'ai croisé mon voisin, il ressemble à PPDA »
Bien que l’ancien intervenant social ait le bon goût de ne citer aucune des têtes de turc habituelles, il lui arrive de se répéter, de tirer à la ligne, de paresser : un format court aurait été préférable pour un contenu qui ferait bien sur Rire et chansons où quand lassé de France culture il fait bon régresser grassement.
jeudi 12 mai 2011
Tous cannibales ! La Maison Rouge.
C’est Levi Strauss qui le dit : « Nous sommes tous des cannibales. Après tout, le moyen le plus simple d’identifier autrui à soi-même, c’est encore de le manger ».
On a beau savoir : les sorcières, le loup garou, les ogres, les vampires, « Prenez et mangez car ceci est mon corps. Buvez- en tous, car ceci est mon sang », la culture les avait mis à distance. Et puis, les retraites de Russie et des jésuites qui finissent à la casserole, les transplantations d’organes, malgré les métaphores, les symboliques, après cette exposition, ma mémoire fait des impasses.
Trop de sang et de viande à la Maison rouge près de la Bastille.
Des chairs sortent d’un mur, et des portraits d’albinos dont des organes sont recherchés pour des potions sont exposés, des pièces montées sont garnies de langues et autres organes, un artiste sert son sang en boudin lors d’une performance, une japonaises se mange le sein… ce n’était qu’un melon. Je me suis arrêté devant une grande photographie où Vik Muniz a tracé, parmi des objets en ferraille, la silhouette du Saturne de Goya dévorant ses enfants, encore détourné par ailleurs.
Je me suis dit : « ah oui c’est la robe de Lady Gaga » quand j’ai vu un mannequin couvert de viande ; la peau d’un homme tatoué est traitée en carpette comme le plus vulgaire des tigres du XX° siècle. Bettina Rheims a remplacé le lait d’un sein maternel par du sang, heureusement le bonhomme en spaghetti qui clôt la visite semble plus jovial avec son allure de Shreck.
Les installations de Chiharu Shiota, qui n’ont rien à voir avec la thématique principale qui peut accabler, nous apaisent avec des robes disposées dans une pièce traversée par un dense réseau de fils noirs qui forme comme une grotte inquiétante, légère et magnifique. Déjà vues dans le genre chez Boltanski, ses valises entassées sont moins surprenantes.
On a beau savoir : les sorcières, le loup garou, les ogres, les vampires, « Prenez et mangez car ceci est mon corps. Buvez- en tous, car ceci est mon sang », la culture les avait mis à distance. Et puis, les retraites de Russie et des jésuites qui finissent à la casserole, les transplantations d’organes, malgré les métaphores, les symboliques, après cette exposition, ma mémoire fait des impasses.
Trop de sang et de viande à la Maison rouge près de la Bastille.
Des chairs sortent d’un mur, et des portraits d’albinos dont des organes sont recherchés pour des potions sont exposés, des pièces montées sont garnies de langues et autres organes, un artiste sert son sang en boudin lors d’une performance, une japonaises se mange le sein… ce n’était qu’un melon. Je me suis arrêté devant une grande photographie où Vik Muniz a tracé, parmi des objets en ferraille, la silhouette du Saturne de Goya dévorant ses enfants, encore détourné par ailleurs.
Je me suis dit : « ah oui c’est la robe de Lady Gaga » quand j’ai vu un mannequin couvert de viande ; la peau d’un homme tatoué est traitée en carpette comme le plus vulgaire des tigres du XX° siècle. Bettina Rheims a remplacé le lait d’un sein maternel par du sang, heureusement le bonhomme en spaghetti qui clôt la visite semble plus jovial avec son allure de Shreck.
Les installations de Chiharu Shiota, qui n’ont rien à voir avec la thématique principale qui peut accabler, nous apaisent avec des robes disposées dans une pièce traversée par un dense réseau de fils noirs qui forme comme une grotte inquiétante, légère et magnifique. Déjà vues dans le genre chez Boltanski, ses valises entassées sont moins surprenantes.
mercredi 11 mai 2011
Touristes en chine 2007. # J 16. Campagne.
Après le petit déjeuner au « Chivas » bar nous partons pour le village de Baisha,
Youizhou, notre guide, nous propose une entrée du village différente de l’entrée touristique. Nous accédons à pied, côté campagne, avec des maisons en briques de pisé au dessus d’un sous bassement de pierre.Les paysans(es) s’activent, les cochons que l’on verra repasser une fois égorgés dans un tracteur camionnette, braillent à fendre l’âme. Ça sent le fumier. Les chiens, sans agressivité, n’aboient pas. Les enfants sont nombreux dans ce paysage pittoresque parmi les coqs et des grenouilles. Nous croisons des paysans portant une charrue sur l’épaule ou conduisant des bœufs attelés.
Les fresques religieuses, d’un ancien temple seigneurial ont échappé au massacre des gardes rouges grâce à l’astuce d’un Naxi qui fit coller par-dessus des pages du « Quotidien du peuple » sur lesquelles figurait le portrait de Mao. Il était impensable de mutiler l’image du grand homme. A la sortie du temple, nous marchandons pour trois tableaux de bois sculptés avec oiseaux (claustras). Plus loin de vieux musiciens exécutent de la musique Naxi en continu, acceptant une obole pour la perpétuer.Musée Dogba (chaman), 3 salles avec des pictogrammes particuliers, des vêtements, des objets, quelques armures, des instruments de musique (conques), des jouets et une grande maquette de la région avec une sorte de B.D en long : du nirvana aux enfers.
Notre repas est encore original : viande de yack ( ?), haricots en grains verts, poulet, nouilles translucides et gluantes. Puis nous écrivons ou lisons sous la galerie de la cour intérieure face à la pluie qui alterne avec un timide soleil. Nous essayons une maison du thé. La vendeuse verse de l’eau bouillante sur une sorte de résine de 5 ans d’âge dans la passoire de la théière et remplit trois mini tasses dont elle jette le premier contenu. Elle réitère l’opération puis nous invite à les boire. Nous ne ferons pas affaire : nous ne sommes pas assez connaisseurs et puis c’est cher. Nous nous retrouvons, la bande des cinq, en sortant de la boutique qui avait adopté comme toutes ces boutiques la table de présentation en forme de souche torturée. Nous achetons une théière métallique en forme de canard (150Y).
Nous dégustons notre repas du soir dans une ruelle tranquille et familiale, nous nous offrons un nouveau massage des pieds.
Youizhou, notre guide, nous propose une entrée du village différente de l’entrée touristique. Nous accédons à pied, côté campagne, avec des maisons en briques de pisé au dessus d’un sous bassement de pierre.Les paysans(es) s’activent, les cochons que l’on verra repasser une fois égorgés dans un tracteur camionnette, braillent à fendre l’âme. Ça sent le fumier. Les chiens, sans agressivité, n’aboient pas. Les enfants sont nombreux dans ce paysage pittoresque parmi les coqs et des grenouilles. Nous croisons des paysans portant une charrue sur l’épaule ou conduisant des bœufs attelés.
Les fresques religieuses, d’un ancien temple seigneurial ont échappé au massacre des gardes rouges grâce à l’astuce d’un Naxi qui fit coller par-dessus des pages du « Quotidien du peuple » sur lesquelles figurait le portrait de Mao. Il était impensable de mutiler l’image du grand homme. A la sortie du temple, nous marchandons pour trois tableaux de bois sculptés avec oiseaux (claustras). Plus loin de vieux musiciens exécutent de la musique Naxi en continu, acceptant une obole pour la perpétuer.Musée Dogba (chaman), 3 salles avec des pictogrammes particuliers, des vêtements, des objets, quelques armures, des instruments de musique (conques), des jouets et une grande maquette de la région avec une sorte de B.D en long : du nirvana aux enfers.
Notre repas est encore original : viande de yack ( ?), haricots en grains verts, poulet, nouilles translucides et gluantes. Puis nous écrivons ou lisons sous la galerie de la cour intérieure face à la pluie qui alterne avec un timide soleil. Nous essayons une maison du thé. La vendeuse verse de l’eau bouillante sur une sorte de résine de 5 ans d’âge dans la passoire de la théière et remplit trois mini tasses dont elle jette le premier contenu. Elle réitère l’opération puis nous invite à les boire. Nous ne ferons pas affaire : nous ne sommes pas assez connaisseurs et puis c’est cher. Nous nous retrouvons, la bande des cinq, en sortant de la boutique qui avait adopté comme toutes ces boutiques la table de présentation en forme de souche torturée. Nous achetons une théière métallique en forme de canard (150Y).
Nous dégustons notre repas du soir dans une ruelle tranquille et familiale, nous nous offrons un nouveau massage des pieds.
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