Dans les vastes
forêts des Adirondack au nord de New York, bien des surprises nous sont offertes
dans le microcosme des privilégiés qui
habitent « La réserve » du parc national.
« Une batterie de fusées sifflantes envoyait dans l’obscurité
de grands arcs flamboyants, rouges, jaunes et bleus, semblables à des éclairs
lancés contre les dieux. Très haut dans le ciel au-dessus de la Réserve, les
fusées finissaient leur ascension, perdaient de la force et flottaient un
instant avant d’exploser les unes après les autres dans un éclair- gigantesques
fleurs de lumière aussitôt éteintes, froissées et dissoutes dans la
nuit. »
Un artiste
rencontre une riche et belle héritière, « pauvre petite fille
riche » : passion et folie.
L’écriture est
précise, jamais laborieuse.
« Si à l’âge adulte, ses fils souhaitaient utiliser
leur deuxième prénom - lequel, dans un esprit de compromis, avait été pris chez
les ascendants familiaux d’Alicia et de Jordan - il n’y trouverait rien à
redire. Mais il était certain que cela ne se produirait pas. A cet âge-là, ils
sont devenus leur nom, affirmait-il. ».
Les portraits des
protagonistes sont vivement tracés et les évènements d’avant la seconde guerre
mondiale, traversés par un immense et luxueux zeppelin craignant la moindre
étincelle, nous étonnent tout au long des 380 pages.
« Les secrets ne
sont pas comme les mensonges. Ils sont plutôt comme une opération au cerveau.
Ils tuent votre âme. Le mensonge n’est qu’une technique pour conserver des
secrets. »
Sans leçon insistante, se précisent les caractères où la
candeur rejoint la perversité, l’authenticité rencontre les contre-vérités.
« Pour Vanessa,
la vérité était comme un oiseau qui vole d’arbre en arbre, de sorte que la
proposition « sur l’arbre est perché un oiseau » se rapportait à
cet arbre-ci tout proche puis à un autre dès que l’oiseau s’envolait sur
l’arbre suivant, puis à encore un autre, et ainsi de suite jusqu’à ce que toute
la forêt y passe. »
Ça me donne un peu envie, mais si je le lis, ça sera en anglais.
RépondreSupprimerCe que Banks/toi écrit sur le secret me renvoie au fait que pour la première fois depuis longtemps, je vais me coltiner la nécessité de conserver un secret, et de vouloir convaincre un autre de la nécessité de cela dans un contexte où globalement nous nous gargarisons de transparence et d'authenticité du matin au soir, sans nous poser la moindre question. C'est affligeant, tous ces tambours qu'on bat, même.
Et puis... je vais consulter, sous le sceau du secret, en sachant que pour le coup, ce secret sera respecté par la personne que je vais voir, ce qui n'est pas forcément le cas depuis que nos gouvernants carburent... à la transparence, toute la transparence, rien que la transparence... pour notre bien, bien sûr, et que le corps médical a de plus en plus de mal à garder... son âme, son indépendance.