vendredi 14 décembre 2018

Le Postillon. N° 48. Hiver 18.

De mieux en mieux !
Plus près de l’actualité avec des angles souvent originaux et malgré des convictions qui tournent parfois à l’obsession, une certaine honnêteté amène les libertaires à la nuance, parfois.
Ainsi leur petit tour à Comboire pour écouter les « Gilets jaunes » présentés avec toutes leurs contradictions et non comme le sel de la terre par des médias qui contrairement au Postillon ont toujours ignoré « les petits » et en les idéalisant, les méprisent.
Leur tour des professions amène les journalistes masqués vers une AESH (accompagnement d’élèves en situation de handicap) qui révèle bien des hypocrisies, des improvisations de l’éducation nationale.
Le reportage à la poste pour un troisième épisode fait part de bien peu engageantes perspectives quant au sens d’un travail déjà mis à mal.
Alors que dans la cuvette où les chroniqueurs voilés adorent postillonner, ceux-ci ne manquent pas de révéler le ridicule, les naïvetés, la langue de bois des technos, cette fois ceux de la MAIF qu’ils font rimer avec intrusif lorsque la compagnie d’assurances vante les mérites de l’IA (Intelligence Artificielle).
Mais le plus charpenté des articles concerne la Métro et son pipeau :
« Notre engagement en faveur d’un développement inclusif, qui ne laisse aucun métropolitain isolé, durable et sobre, dans la continuité de nos engagements pour un territoire décarboné, et résilient, permettant à chacun de disposer de forces pour répondre aux défis de demain, doit être affirmé collectivement, et devra se traduire dans un avenir proche par des orientations fortes et des actions fermes. »
Même si comme pour leur portrait de Yannick Neuder et son projet de fusion entre Saint Etienne de Saint Geoirs et Saint Geoirs, les arguments allant dans le sens d’une plus grande efficacité avec l’intercommunalité n’apparaissent pas. Pourtant diminuer le nombre de communes en France me semblerait souhaitable sans que la proximité avec les citoyens y perde d’autant plus que les riverains sont plutôt prêts à paralyser toute innovation.
Les rédacteurs anonymes pèsent mieux la complexité et les effets pervers d’une zone à faible émission (ZFE) telle qu’elle se dessine à Grenoble.
La salle des audiences du tribunal fournit toujours son lot de théâtre, d’absurdités, de témoignages de la misère humaine. Même si les débats n’ont pas la saveur des manuscrits du XVII° siècle quand trois jeunes bergères ne se sont pas laissé violenter par trois cavaliers  du côté du Gua :
«  Tirez votre chemin, nous ne sommes pas de celles que vous recherchez, j’aimerais mieux être morte cent fois que vous me puissiez baiser. »
De surcroit, j’ai appris le mot « scroller » employé dans deux articles : faire défiler un texte sur un écran, qui vient de l’anglais « parchemin ». De la part de ces allergiques aux technologies nouvelles, c’est remarquable.

1 commentaire:

  1. C'est vrai que j'ai des choses en commun avec nos amis, là.
    Il me semble que... le simple fait d'avoir les convictions fait qu'on est traité d'obsessionnel, ou ayant des obsessions.
    Ça doit être l'effet du tintamarre permanent en faveur de l'ouverture, et de la tolérance qui lui est très... obsessionnel, voyons...
    Pour le mépris derrière l'idéalisation, je crois que la nuance s'impose.
    Je crois que c'est un fait que M et Mme Tout le Monde en ce moment ont un besoin viscéral de se sentir utiles à la société pour exister. Ils ont besoin de sentir qu'ils ont quelque chose de valable, de précieux, même, à transmettre, où qu'ils soient sur l'échelle sociale (ne nous racontons pas trop de bobards, quand même. C'est chic de se raconter combien on est démocrate, et égalitaire, mais combien d'entre nous seraient contents d'apprendre que notre enfant voudrait devenir éboueur ? Combien de nos enfants VEULENT DEVENIR éboueurs, d'ailleurs, où même, faire le ménage, avec ou sans argent en contrepartie ?...Cela veut dire qu'il y a toujours des classes sociales, et qu'elles ne vont pas disparaître non plus.)
    C'est un très grand drame que M ET Mme Tout le Monde croient que la valeur de ce qu'ils peuvent transmettre à la société, et à la postérité doit être mesuré par les chiffres attachés au FRIC dans le travail monnayé. Un très grand drame qui nous pourrit la vie terriblement, et porte atteinte à nos... idéaux de service, entre autres.
    Mais là, je radote...

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