Le milieu de la mode dans une Angleterre so chic en mode
pervers : sous l’élégance la violence. Les histoires d’amour peuvent être
cousues d’un fil vénéneux.
Alors que « balance ton hastag» n’était pas né, dans
les années 50, les jeux de séduction ne se terminaient pas forcément à
poil: quand un couturier ravissait une serveuse et l’amenait dans son cottage, il
l’habillait.
Quel beau travail quand est magnifiée une jeune femme qui ne
répond pas tant que cela aux canons des beautés éclatantes dans ce milieu, mais
rougit facilement. Loin des poses hiératiques et glacées, la couture peut être
comme la littérature qui avec les mots bien taillés transfigure un crapaud en
légende. Une scène est très forte, lorsqu'une cliente fortunée aurait pu se mettre
en valeur mais n’est pas dupe de sa laideur.
Ce film classique tout en tensions est traversé de lumières
magnifiques, avec des cadrages délicats de matières où les tissus paraissent
plus sensuels que la peau et des acteurs au plus haut. Le scénario parfaitement
taillé explore les labyrinthes des sentiments habilement : la jeune femme
sous la coupe du grand maître gagne une part de liberté que le dandy
insupportable n’atteindra jamais.
Et bé... on n'a pas vu le même film.
RépondreSupprimerQuand même, c'est un comble j'ai plus de tendresse pour le sexe fort que toi. Normal, peut-être ?
Pas trop par les temps qui courent.
Le critique dans les Cahiers du Cinéma et moi partageons une vision où l'homme et la femme ici, lui un vieux garçon très rodé dans ses habitudes, avec une peur panique de la surprise, doit apprivoiser sa vulnérabilité afin de vivre une vraie histoire d'amour, ce qu'il VEUT vivre, puisqu'il arrive dans cet hôtel, et pour la première fois se choisit une femme qui n'est pas une de ses créations.
Pour la patronne "laide", et bien, elle n'est pas tant laide qu'indigne, comme fait finement remarquer Alma, l'âme du créateur.
Elle se comporte comme un porc dans les robes de Reynolds...
Je n'ai pas vu de perversion dans ce film, mais surtout deux êtres qui se cherchent et cherchent à s'apprivoiser.
Plus on vieillit, plus c'est dur.