mercredi 17 janvier 2018

Nancy, la ville ancienne.

Notre logeuse RB&B Isabelle nous trouve dès notre arrivée, une agence dite «  La Madeleine » pour assurer une visite nocturne de la capitale de la Lorraine.
Les gâteaux moulés comme dans des coquilles Saint Jacques sont originaires de Commercy dans la Meuse (endormeuse).
Nous avons rendez-vous porte d’Héré du nom de l’architecte de la Place Stanislas à la jonction de la ville-vieille et de la ville-neuve, loin de notre Villeneuve de Grenoble.
La  célèbre place témoigne de l’importance de la province qui n’est pas sans raison adjointe désormais à l’Alsace, mais cultive toujours une certaine indépendance.
L’hôtel de ville, en majesté, particulièrement sous les lumières d’un somptueux son et lumière, ferme la perspective constituée par l’hôtel de la Reine, l’opéra, le musée des beaux arts dans une symétrie parfaite.
Six grilles dorées ponctuent l’ensemble de style classique animé par deux fontaines rococo de chaque côté d’un arc de triomphe.
Au centre de la place se trouve la statue de Stanislas Leszczynski  qui avait remplacé celle de Louis XV, son gendre, il pointe avec son doigt le médaillon où figure le Bien Aimé, mal aimé. C’est à cette époque que le duché devint français. On dit qu’il désignerait aussi le quartier des amours tarifiés que le duc connaissait bien.
Les places sont nombreuses et vastes, les parcs sont immenses, celui de La Pépinière, impressionnant par le tohu-bohu nocturne de ses corbeaux, parait classique aujourd’hui,
alors qu’une statue de Rodin représentant Claude Gellée, dit « le Lorrain » fit scandale au moment de son érection.
Les sculptures contemporaines dispersées ça et là sont plus consensuelles comme les affiches de Julien de Casablanca apposées judicieusement dans ces lieux historiques et reprenant des personnages présents dans le musée voisin des Beaux Arts.
La réfection du Palais des Ducs porte les traces des rivalités de deux architectes, accolant par exemple deux gargouilles ou ne donnant pas la même hauteur, ni le même encadrement aux ouvertures…
Ceux qui seraient appelés aux responsabilités se formaient en fréquentant diverses cours princières : une statue équestre au dessus de la porte est inspirée de celle du château de Blois.
Le chardon Lorrain, « Qui s’y frotte s’y pique », y figure aussi et pas seulement sur le maillot de l’équipe où Platini fit ses débuts alors que la croix de Lorraine est floquée sur les poitrines du FC Metz et plus guère ailleurs, mon général.    
Faut-il que le foot soit devenu un des derniers porteurs de mémoire ? 
Parmi les symboles de la région : trois alérions, petits aigles sans bec ni serre traversent sur fond rouge, blasons et drapeaux.
Une petite porte attenante, « porte Masco»,  est baptisée du nom d’un ours, attraction du palais qui épargna un petit ramoneur tombé entre ses pattes. C’était pendant l’hiver 1709,  particulièrement rigoureux. Alors quand au matin les gardes virent le petit endormi dans la cage, celui-ci fut bien vite retiré de là. Mais lavé, parfumé, l’ours ne le reconnut plus, le miracle de la complicité entre le plantigrade et l’enfant ne put se reproduire. Séparés, ils se laissèrent mourir l’un et l’autre.
Sur l’épaisse porte médiévale de la Graffe à l’extrémité des fortifications, figure René II qui vainquit Charles le Téméraire dont le cadavre ne fut reconnu que quelques jours après la bataille à ses ongles longs et à un de ses anneaux.
« Gentil duc de Lorraine
Prince de grand renom
Tu as la renommée
Jusque delà les monts
Et toi et tes gendarmes
Et tous tes compagnons
Du premier coup qu'il frappe
Abattit les donjons
Tirez tirez bombardes
Serpentines et canons. »
Il est toujours bon pour le touriste d’un week-end d’être renseigné par un guide qui sait mêler anecdotes et enjeux historiques. Ainsi la dénomination « Rue du Maure qui trompe » n’a aucune connotation péjorative, elle rappelle qu’ici un étranger soufflait dans sa trompette.
 Nous  savons désormais y repérer d’anciennes maisons closes à un cœur figurant sur une fenêtre ou une porte. Nous n‘aurions pas su que La Basilique Saint-Epvre reconstruite dans le style néo gothique genre Violet Le duc comportait quelques innovations gênantes pour les traditionalistes avec la présence sur la façade à quatre reprises des quatre évangélistes dont l’aigle représentant Jean qui pouvait prêter à confusion avec l’aigle impérial de Napoléon. De surcroît le Saint Esprit est représenté au dessus de Dieu lui-même !

2 commentaires:

  1. Très intéressant, merci.
    Avez-vous mangé à la belle brasserie, aux nappes blanches, avec un Gewürztraminer Vendanges Tardives exceptionnel ? Momentanément son nom m'a déserté.
    L'été dernier j'ai découvert Nancy, pour mon plus grand plaisir, lors d'un stage musical où nous retournerons cet été. Une ville chaleureuse, sympathique..

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    1. "L'Excelsior",oui: ce sera pour la semaine prochaine avec l'art nouveau.

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