dimanche 7 janvier 2018

Morituri. Murat.

J’avais tellement aimé le CD précédent
que je n’ai pas hésité quand celui là s’est présenté.
Moins centré sur son  central massif aux échos qui portent pourtant loin, il est question de Tarn et Garonne et de Haute Savoie cette fois, mais peu importe. Ces onze titres nous parlent.
Je n’avais pas entendu les allusions aux attentats parisiens que ces textes avaient précédés mais nous pouvons saisir des pressentiments  funestes à moins que ce ne soient des impressions élémentaires tant nous sommes désormais entre deux bains de sang.
« Aux Dardanelles
A Mayerling
Attends le
Prochain Sarajevo
Pour chialer dans la cuisine »
Quand on entend le mot terrasse :
« Sur la terrasse
Sous les cimes
Après la bidoche
Et le sublime
Sur la terrasse
Sous les cimes
Satan est heureux
Il a une nouvelle famille »
Depuis sa « haute tour » il délivre quelques mots de jadis où vont « tétin » et « fard » :
« Il s’afflige », « sont ce bien là raisons ma mie ? »
Il connait son « french » et a le chic pour choper les mots de tous les jours:
« Mais qu’est ce qui nous a fait ça ? »
«  Ça fait des semaines que la chose traîne »,
 « Que n’aurai-je pas fait ? »
à relever dans les déserts présents où sonnent dans le vide ses bougonneries excessives.
«  Comment va la lyre
Et le tambourin
Farder le langage
Oui l’épervier vient »
Les mots sont rares et précieux, griffés dans la pierre ; il est une seule question qui vaille :
« Le garde chasse s’est pendu
Vers Chambourguet
On l’a retrouvé nu
Bien amoché
Ça va pas là-dessus
Mais quel temps de malade
V’là que le garde chasse
Est mouru »
L’élégance désespérée de ceux qui saluent avant de mourir.

1 commentaire:

  1. J'aime beaucoup ton dernier paragraphe, Guy, avec le garde chasse...
    Disparaîtrait-il avec la paysannerie, pendant qu'on y est ?
    Et "l'élégance désespérée de ceux qui saluent avant de mourir"...
    Oui, oui. Vive cette élégance là.
    Merci.

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