lundi 25 décembre 2017

Faire le sapin.

Quand Noël en saison revient, il convient d’aller chercher quelque conifère en devenir sur les parkings périphériques et d’empaqueter le résineux afin que la maisonnée sente le sapin.
Le rite est devenu si commun que nous en perdons le sens et lui quelques aiguilles.
Une occasion pour les enfants de se relier, se rallier aux ancêtres qui agirent pareillement.
Les gônes participent à leur tour à l’habillage de la maison, à sa conversation, au roman familial.
Un peu de chlorophylle surnuméraire arrive devant le canapé avec un brin d’histoire.
« Quand par l'hiver, bois et guérets
Sont dépouillés de leurs attraits
Mon beau sapin,
Roi des forêts
Tu gardes ta parure. »
La poésie n’est pas condamnée aux pompes funèbres et ce beau sapin mérite d’être chanté. Encore vert le bougre dans cette nuit d’hiver qui commence à rapetisser.
La répétition annuelle n’est pas fatalement sciante et les petits ne connaissent pas forcément la chanson, alors les vieux peuvent tenir leur place de transmetteur au moment où chacun quitte sa tablette pour se mettre à table.
La plus value Coca Cola est indéniable pour le bonhomme Nicolas Noël dont le succès planétaire ne tient pas seulement aux sortilèges capitalistes. Une même mécanique est à l’œuvre  qui a vu une religion nouvelle se nourrir de la précédente, une chapelle s’installant près d’une source fréquentée par d’archaïques fées. Le pansu a pris la relève de l’enfant qui n’est plus roi en sa crèche.
Derrière ces vitrines bien éclairées, quand réel et imaginaire se combinent, nous pouvons réviser quelques leçons et saisir l’occasion pour soulever le film recouvrant les apparences.  
Avant que tous ces papiers-cadeaux soient déchirés, se posent quelques questions, dont celle qui met sommairement les religions au niveau des croyances enfantines sans épuiser toutefois notre besoin de croire en un monde plus juste, plus fraternel.
« Pour préparer un arbre de Noël, il faut trois choses, outre les ornements et l’arbre, la foi dans les beaux jours à venir. » Zahrad, poète arménien.

1 commentaire:

  1. Cette année, j'ai décoré mon arbre de Noël pas totalement seule, mais bien après le départ de mon mari.
    Il n'y a pas de petit enfant pour mystifier chez nous, et pas un petit enfant même en perspective, même.
    C'était l'occasion pour moi de prendre bien le temps, et sortir des décorations accumulées depuis des années, certaines que j'avais faites seule, ou avec les enfants, et faire un effort pour les accrocher partout sur l'arbre, et pas seulement dans les endroits bien visibles de tous.
    En allant derrière, en bas, à droite ? à gauche ? (avant j'aurais dit à gauche, maintenant, je n'en suis plus sûre...), j'ai lutter contre cette éternelle tentation de bâcler le travail, tentation qui est si mortifère pour l'Homme...
    Pourquoi décorer dans des endroits que personne ne verra ?...
    Eternelle question, mais c'est résolu pour cette année, l'arbre est beau partout.
    Bonnes fêtes à-venir.

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