Venu du vocabulaire militaire, le mot «
blockbuster (bombe de gros calibre à faire exploser le quartier) »
signifie « film à gros budget » comme l’explique le journal de salle
de la MC2. L’utilisation de ce mot qui claque entre en contradiction avec le
texte se déroulant à la fin du film bruité par une dynamique troupe belge. Le
propos dénonçait, entre autres, l’appauvrissement de notre langue par les mots
de l’ordre néo capitaliste, tels que « merchandising, marketing, jogging ».
Cette confusion n’est pas la moindre des difficultés de ce
spectacle qui aux yeux de certains est apparu comme « le spectacle de
l’année ».
Il est bien difficile de contenter un public savourant toute
critique acerbe envers de cyniques fauteurs d’injustices et ceux qui pourraient
apprécier tous les clins d’œil à une cinématographie exclusivement américaine. Le
manichéisme anarchiste, dont les dialogues se plaquent sur des images
hollywoodiennes de 180 films, en épouse en miroir le ridicule simplisme.
Est-ce du théâtre ? Ce film en mode
« mashup » détourne des images comme l’avaient fait les
situationnistes en 1973 avec « La dialectique peut casser des briques »
qui exposait des thèses révolutionnaires sur des images de Kung-fu.
Nous voyons sur le plateau des comédiens, excellents, prêter
leur voix à Sylvester Stalone, Julia Roberts, Michaël Douglas, Brad Pitt, etc, bruiter poursuites en voiture, portes qui
claquent et accompagner en musique des transitions didactiques très « Nuit
debout ».
Au début du spectacle, le public est invité à scander :
« tous ensemble, tous ensemble, houai !» afin d’alimenter la bande
son du spectacle. Mais après avoir
craint un conditionnement lourdingue, j’ai adhéré au dispositif car l’humour
était au rendez-vous. Nous avons été amenés à démêler les différents degrés
entre ce qui est dérision ou apocalyptiques prophéties. L’exercice peut être
stimulant quand les caricatures esquissées ne sont pas si loin de la réalité.
Dans tous ces programmes, non pas ceux du théâtre où
flamboient les belles paroles, mais avec ceux des politiques, les constats peuvent
être partagés mais les moyens envisagés sont parfois très contestables et les
solutions peu crédibles. Reste à ne pas oublier dans ces soirées promettant le
grand soir, depuis la nuit des temps, que chaque matin acuche* des nouvelles des défaites de la planète. Alors :
« Que faire ? » comme disait Lénine.
* Acucher du patois dauphinois : mettre en tas (en cuchons).
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Le dessin est du journal "Le Point "
Hier soir, avec mon mari, nous avons regardé un DVD de "Don Juan" de la Comédie Française de 2002, mise en scène par Jacques Lassalle.
RépondreSupprimerC'est fou combien "Don Juan" est d'une actualité plus que brulante...
C'est fou combien la plupart de mes contemporains ne sont pas fichus de voir combien "Don Juan" est d'une brulante actualité...
A vrai dire, je ne sais pas quoi faire de ça.
Il y en a ceux, et celles, avec de très bonnes intentions, qui me disent que... je fais fausse route (le sens étymologique du mot "péché, en passant), et qui soutiennent qui puisque tant de personnes voient une chose, c'est donc qu'elle est.. vraie...
Personnellement, j'ai toujours eu du mal avec ce raisonnement...
Je me demande pourquoi...
Tout compte fait, je trouve que notre époque pourrait donner un nouveau souffle pour infléchir le sens du mot "collaborer"...
A vérifier... avec le temps, bien entendu.