Rien que le sous titre : « comment on a
sacrifié les classes populaires » a pu soulever des polémiques : le
terme populaire sentant désormais le soufre !
Après l’exode rural qui s’est déroulé au début de l’autre
siècle, un mouvement inverse s’est opéré
comme un exil urbain. Le mot « rural » a laissé place à «
commune isolée hors influence des pôles ».
Au moment où le mille feuilles administratif semblait bien
bourratif, pour 34.000 communes (sur 36.000), soit 60% de la population
française, l’échelon départemental semble le plus en mesure de défendre cette
France périphérique contre les grandes métropoles.
Si les électeurs
imposent la ligne politique des partis plutôt que l’inverse, ceux-ci continuent à « parler républicain », mais « l’ensemble des partis politiques a en réalité intégré la
question ethnoculturelle à son marketing »
Là où paradoxalement «la critique de l’État-providence ne sera plus portée
par en haut mais par ceux-là mêmes qui en ont le plus besoin. »
C’est que « Imprégnés
d’idéologie mouvementiste, les classes dirigeantes qui ne perçoivent le monde
qu’à partir des métropoles hyper mobiles n‘ont pas encore pris la mesure du
changement culturel qui s’opère dans les périphéries de l’ensemble des pays
développés. Car le monde de la sédentarisation qui vient est aussi celui de la
relocalisation… »
Parmi tant de questions soulevées sans périphrases, d’angles
nouveaux, d’observations pertinentes, d’outils statistiques qui se cherchent,
en un ouvrage de 185 pages nerveuses :
« N’est-il pas temps d'accepter que la
question du village soit au cœur des préoccupations des catégories populaires
ici et ailleurs ? Des montagnes de Kabylie aux grandes villes chinoises,
la question universelle du village raconte, à l'heure de la mondialisation, la
nécessité pour les plus modestes de préserver un capital social et culturel à
l'heure où l'Etat ne protège plus. »
En ne se plaçant surtout pas en donneur de leçons, Guilly
dépasse l’opinion qui se raréfie mais qui a fait du mal, de considérer les
classes populaires comme des mal élevés.
Dans la diversité de ceux qui se penchent sur le mal être
français, qui agacent les dents de la gauche-Clémentine, je vais aggraver mon
incorrection politique, en me précipitant sur le livre de Le Goff « La
fin du village » qui me semble prometteur.
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Ces jours les illustrations sont de Dan Perjovschi en ce moment au Magasin.
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Ces jours les illustrations sont de Dan Perjovschi en ce moment au Magasin.
Cela va te sembler déplacé, peut-être, mais je suis bien placée pour te dire que dans des coins très reculés de Madagascar, des coins où il faut passer la moitié d'une journée en taxi brousse pour y parvenir, sur des chemins à peine carrossables, des coins où les gens sont pauvres comme nous l'imaginons avec difficulté, et où les barbarismes "pole enfance, pole santé" etc etc ne sont pas à l'ordre du jour, tu peux compter les gens sans téléphone portable sur les doigts d'une main.
RépondreSupprimerOui, c'est ce que j'ai dit. Cela semble... invraisemblable, il me semble, mais c'est vrai.
Cela devrait nous faire réfléchir plus que ça nous fait réfléchir, je crois...