lundi 11 mars 2013

Wadja. Haifaa Al Mansour.



Le nom de Wajda Andrzej m’est revenu quand ce film est apparu à l’affiche.
Au-delà d’une homonymie approximative, le Polonais avait dénoncé bien des silences du temps du communisme et dans ce film tourné aux abords du désert en Arabie Saoudite, il est question aussi d’oppression et de mensonge.
Wajda est une petite fille qui se débrouille pour obtenir la bicyclette qu’elle convoite.
Le mérite de la réalisatrice saoudienne, la seule, est d’avoir obtenu un prix dans un festival  à Dubaï et ainsi de pouvoir faire apprécier cet éloge de la ténacité, du courage, de la liberté, aux premières concernées, aux premiers concernés.
L’histoire est limpide, l’école stricte : interdit de rire, le mari absent envisage de prendre seconde épouse, la maman se rend à son travail en taxi collectif conduit par un homme.
Quand sur le chemin poussiéreux de l’école, les fillettes sont enveloppées dans des voiles, des lacets de couleur peuvent être signe de liberté.
Les contraintes arrivent à imposer le silence jusque dans les moindres recoins des maisons qui ne manquent pas d’écrans larges pour les jeux de papa, alors les résistances les plus dérisoires prennent des allures réjouissantes de victoire. Toutes les femmes ne sont pas complices forcément de leur enfermement et  il arrivera même que la cérémonie de récitation du Coran soit  perturbée par un accès de sincérité.
L’attrait de ce film est de voir confirmée la volonté universelle de vivre libre, mais aussi depuis nos sociétés repues où les enfants ont tellement tout avant d’en avoir l’idée, la conquête d’un objet aussi banal qu’une bicyclette prend des allures d’épopée.
Nous pouvons retrouver des émotions premières quand au pays enveloppé de noir, les idées sortent du simplisme et le petit garçon laisse entrevoir que tout n’est pas perdu quand il a envie de se marier plus tard avec cette sauterelle sympathique dont il sait qu’elle ne se laissera pas dompter.  
La fillette est l’avenir du garçonnet et le vélo le véhicule de son émancipation.

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