lundi 20 juin 2011

Une séparation. Asghar Farhadj.

Je joue souvent avec certaines personnes de mon entourage à celui qui goûte avant tout les films lusitaniens sous titrés en khmer (vert), mais sur le créneau film en farsi je ne me distinguais pas cette fois à attendre à l’entrée: la rue du Club était pleine d’aficionados.
D’ailleurs quand l’ouvreuse demanda s’il y avait des candidats pour « Le gamin au vélo », il y en eu bien un dans la file d’attente pour faire remarquer qu’il y avait effectivement « un homme à la moto » qui ne pouvait passer.
Une bonne occasion de soulever les voiles, sortir des préjugés sur une société que je connais mal.
Prêter serment sur le Coran est un acte tellement solennel que ça en est troublant voire enviable.
La belle actrice principale Leila Hatami invitée sur un plateau de la télévision française avec son seyant foulard disait que dans son pays, « elle ne vivait pas sous le ciel » : pas de balcons, pas de terrasses aux cafés, tout se passe à l’intérieur des maisons.
Alzheimer est là bas aussi un passager encombrant mais choyé. C’est l’occasion d’une belle séquence, parmi tant d’autres, lors d’une partie de baby foot. Les préceptes religieux commandent les moindres gestes: ainsi le téléphone peut servir à la dame, qui s’occupe d’un pépé incontinent , à savoir si elle peut lui changer le pantalon.
Nous sommes invités par un scénario habile à modifier nos appréciations concernant les protagonistes d’une intrigue en milieu urbain. Dans ce que nous avons vu, une justice sans apparat m’a semblé proche des citoyens. Entre La foi et la mauvaise foi il s’agit toujours de rechercher la vérité. Les rapports entre le papa et sa fille ne sont pas très tactiles et les effusions sont rares, mais les culpabilités, les fiertés, les arrangements avec les mensonges sont universels et les femmes fortes, les hommes dignes, la fin de l’enfance émouvante. La désunion du monde ne passe pas facilement et la tragédie est bien un engrenage. La complexité des sentiments rencontre les susceptibilités de classe. Quand la politique croise ainsi l’intime, le régal est secouant, comme j’aime.

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