Sur les chemins du baroque, l’église de Champagny en Savoie reconstruite en 1635, comporte un retable(derrière la table) d’autant plus remarquable que le guide de la fondation FACIM nous en a bien fait remarquer les richesses. Entre les colonnes torses symbolisant l’élévation vers le ciel, 160 angelots tous différents animent les panneaux. Les statues les plus remarquables sont taillées dans le pin cembro dont la résine a éloigné les insectes xylophages qui auraient pu être tentés par les volutes, les drapés, les pompons, les balustres et autres caractéristiques d’un art théâtral.
D’ailleurs la limite de mille mètres d’altitude qui restreignait l’apparition des termites est en train de reculer avec le réchauffement climatique.
Si un Dieu bonhomme est au plus haut, c’est la vierge qui est en majesté ainsi que les évêques et les saints qui réaffirment la doctrine catholique mise à mal par les succès du protestantisme. Le tabernacle renfermant le corps du christ sous forme d’hosties revient en bonne place. Sur un côté, une statue de Saint Michel au curieux regard, de l’autre un tableau représentant Saint Dominique (Domi canis) accompagné de son chien. Il était chargé des âmes du purgatoire, rappelant ainsi les paroissiens à leurs indulgences. Saint Sigismond qui donne son nom à cette église est saisi dans son extase expressive à l’apparition de Marie.
Le bâtiment à l’extérieur aussi sobre que l’intérieur est flamboyant est flanqué d’un clocher à l’air penché. C’est que le lieu de culte est construit sur une élévation en schiste qui ne reste pas imperturbable à l’eau, il n’avait pas d’emprise sur les champs alors cultivés et se situait en terrain neutre pour les habitants des différents hameaux qui ont du céder un alpage pour financer les réfections et les riches panneaux dorés terminés en 1710.
« Le culte s’est construit sur l’inculte »
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