Du XII° au XVII° siècle, l’association des marchands de la Baltique assoit la puissance de villes comme Lubeck, Wismar, Stralsund. Relativement épargnées par les bombardements de 1942 et préservées de modernisations intempestives par l’assoupissement économique de ces cités après la guerre de 30 ans, les vieilles villes gardent leur caractère moyenâgeux.
Daniel Soulé, le conférencier aux amis du musée, aurait pu prévoir une carte pour appuyer son propos érudit sur cette période faste, de même qu’il a évoqué le portrait d’un marchand par Holbein qui aurait pu rendre plus chaleureuse l’évocation de ces années. Il nous promène dans les rues qui descendent vers la Trave, le fleuve de Lubeck, la ville aux sept tours. Les pignons variés témoignent des différentes époques de construction en gardant une cohérence harmonieuse. Les marchandises s’entreposaient sous les toits près des quais, et dans des caves pour les maisons sur les hauteurs de la ville. Il subsiste des rez-de-chaussée aux volumes considérables et entre deux opulentes maisons patriciennes, des habitations modestes qui accueillaient alors les veuves et les filles ne pouvant aller au couvent, s’ordonnent de part et d’autre de couloirs à ciel ouvert.
Le sel, l’ambre, les fourrures, les œuvres d’art, le vin de Bordeaux, étaient commercialisés dans cette partie septentrionale de l’Europe jusqu’à l’intérieur des terres et vers des comptoirs à Bruges, à Londres, Novgorod qui ouvrira la route vers l’Orient. La brique est reine jusqu’aux arcs-boutants pourtant inutiles pour de gigantesques cathédrales, mais aussi dans l’architecture des hôtels de ville, un hospice splendide : du gothique allemand. Des retables, des polyptyques, des sculptures magnifiques ont échappé aux rigueurs du luthérianisme triomphant.
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