jeudi 6 février 2014

Diodore Rahoult.

L’affiche qui annonce l’exposition du peintre dauphinois montre habilement deux aspects du talent de l’auteur de 6000 dessins dont on en retrouve 150 à la Bibliothèque d'étude et d'information de Grenoble, face au cinéma Chavant et 70 huiles et aquarelles au Musée de l'Ancien Évêché.
Nous pouvons désormais en savoir plus sur l’artiste, quand nous empruntons la rue qui porte son nom en direction de la place de Gordes.
Diodore est né à Grenoble en 1819 dans une famille de confiseurs, il apprend à peindre chez Horace Mollard, avec son ami Henri Blanc-Fontaine. La ville lui paye la poursuite de ses études à Paris chez Léon Cogniet qui a formé Delacroix et Géricault.
Il fait ensuite son « grand tour » en Italie.
Sa production soignée, méticuleuse, fine, est variée. Même ses caricatures ne sont pas outrées. Ses œuvres d’une facture classique où transparait le romantisme prennent bien la lumière.
L’intitulé de l’exposition « Paroles de palette » vient de son enthousiasme pour la beauté de la région qu’il a su bien rendre : 
                                              « quelle est belle, parole de palette ! » 
Au café Cartier, disparu aujourd’hui, il livra des panneaux illustrant les quatre saisons qui allaient alors bien au-delà de considérations météorologiques mais invoquaient les mythes et les déesses et multipliaient les point de vues à partir d’un Dauphiné des lacs, des montagnes, des collines.
Il peut vivre de sa peinture en réalisant par exemple le décor de la bibliothèque du Musée de la place Verdun.
Rahoult, humaniste franc maçon, excelle dans les scènes de genre : le procès de Casimir Périer est très vivant, sa partie de boules acharnée, le regard de celui qui regarde les lavandières est coquin, les commères sont pittoresques, les villageoises en bleu de Gènes charmantes, le repas de chasse d’une grande vérité... Il  donne de la dignité à un certain Bobila imprécateur pittoresque comme la ville en a toujours compté aux terrasses de café qui  prétendait que la terre était immobile.
Les petites filles de l’affiche sont des pauvresses qui ont trouvé porte close, il les met en scène, comme il peindra un campement de bohémiens  à l’Esplanade.
lI était surtout connu jusque là pour ses illustrations  de « Grenoblo Malhérou ».   
Cet ouvrage de Blanc dit Lagoutte retrace en patois les inondations à Grenoble en 1733 quand la ville se retrouva sous 5 m de boue. Dardelet grava ses dessins.
 « Grenoblo t'es perdu, le monstro t'engloutit! Mal avisa fut ceu qui si bas te plantit... »
A cette occasion notre guide nous a rappelé l’origine de la foire de Beaucroissant en 1220, un an après que le lac naturel St Laurent, à côté de Bourg d’Oisans se vida et noya de nombreuses personnes d’où s’en suivit un pèlerinage à Parménie avec son lot de marchands.
Pour la première fois jusqu’au 1° avril 2014, deux lieux d’exposition sont consacrés à cet artiste disparu en 1874.
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A propos de l’exposition Polke, un regard original et pénétrant dans le blog complice  en lien dans la colonne voisine ou en cliquant ici : http://rumeurdespace.wordpress.com/

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