mercredi 28 septembre 2022

Olonne sur Mer

Nous récupérons la voiture bien fraiche au parking,
quittons Blois,
https://blog-de-guy.blogspot.com/2022/09/blois-2-le-chateau.html
et prenons la direction des Sables d’Olonne.
En cours de route, une petite sieste sur le gazon s’avère utile, sans scrupule car nous disposons de temps devant nous. Il fait soleil et chaud. Nous atteignons notre destination vers 17h45. Notre hôtesse  AirB&B, nous accueille dans la seule partie d’une  longère aménagée en studio, quant au  reste de l’habitation débarrassé de tout élément intérieur, il attend  de gros travaux. Pour elle et son mari paysan, le logis se résume actuellement à un mobil home à proximité, près des dépendances agricoles. Notre souriante logeuse nous apporte déjà informations et plans pour faciliter notre séjour.
Nous suivons ses conseils de visite concernant la plage de Sauveterre la plus sauvage. 
Après plusieurs errements, nous finissons par la dénicher. 
Un parking marque la fin de la route.
Pour gagner l’océan, il faut passer les dunes.
Elles sont bien protégées et végétalisées derrière des barrières entre lesquelles un chemin assez large autorise l’accès à l’eau. 
Quelques blockhaus affleurent, souvenirs d’un passé moins écologique.
Nous déboulons sur une  belle plage de sable, à perte de vue, vaporisée par les embruns, dans une belle lumière de fin d’après-midi.
Des surfeurs s’ébattent dans l’eau, d’autres arrivent sans doute après leurs activités professionnelles. Je les admire d’avoir à parcourir le chemin conséquent entre le parking et la plage chargés de leur matériel, surtout au retour après leurs batailles avec les vagues. 
Mais quand on aime… L’heure tourne.
Nous trouvons une pizzeria  à Brétignolles après avoir essuyé deux refus dans deux restaurants pleins ou n’étant pas en capacité d’assumer un 2ème service.

mardi 27 septembre 2022

Des villes et des femmes. Bob de Groot Philippe Francq.

Six femmes, six villes : 
Mireille va mourir à Marseille, Gerda à Amsterdam… 
« Dieu a créé la terre, les hollandais la Hollande. » 
Les clichés font-ils partie du cahier des charges chez certains éditeurs de BD ?
Il est vrai qu’installer une atmosphère en 10 pages requiert de la concision, de l’efficacité, surtout qu’il y a crime à tous coups avec ouragan à Key West, bombe à Bruxelles, en musique à New York, dans un bistrot à Paris, autour d’une piscine aux pays Bas, et depuis une fenêtre de la ville «  qui sent bon le soleil, le pastis, la bouillabaisse, Fernandel ou Pagnol ».
Au premier coup d’œil j’avais cru voir en titre «  Vieilles femmes » démenti par la silhouette féminine vue de dos, encore que cet angle puisse être trompeur. 
Toujours est-il : le vrai thème affiché pouvait être fécond mais souvent les lieux s’avèrent interchangeables et les systématiques cadavres tuent notre intérêt. 
Les affaires sont vite expédiées, la lecture aussi.

lundi 26 septembre 2022

Tout le monde aime Jeanne. Céline Devaux.

Film doux amer taillé pour Blanche Gardin en dépressive rigolote. 
Après avoir tutoyé la notoriété pour un appareillage destiné à récupérer des déchets plastiques dans les océans qui n’a pas fonctionné, elle doit aller vider l’appartement lisboète de sa mère venant tout juste de se suicider.
Le tragique léger vire au comique loufoque.
Le ton original et le schéma narratif dynamisé par des animations mettent à distance les dilemmes de la quadragénaire. 
L’humour peut  aider dans une nécessaire thérapie, même si le choix de Laurent Lafitte, cleptomane fantasque et irresponsable, ne promet pas des lendemains forcément enchanteurs.

dimanche 25 septembre 2022

Schnock n°42.

Cette fois Patrick Dewaere (Patrick Bourdeaux), disparu il y a quarante ans, est en couverture de la revue des Vieux de 27 à 87 ans, 
après Gégé son comparse des « Valseuses ».
Sotha sa première femme fondatrice du « Café de la gare », compagne de Romain Bouteille, témoigne ainsi que Patrick Bouchitet (« La meilleure façon de marcher »), Jean Jacques Annaud (« Coup de tête »), Françoise Hardy ( « T’es pas poli »), Bertrand Blier (« Préparez vos mouchoirs »), Brigitte Fossey (« Un mauvais fils »)… 
Les souvenirs sont enrichis par un classement alphabétique de l’univers de l’acteur mystérieux, jamais sûr de lui, qui mettait la musique au dessus de tout, avec un top 10 de ses films dans un style d’écriture qui toujours me ravit, jouant d’une nostalgie sans complexe sans ignorer notre époque.
Un des morceaux parmi les le plus savoureux de ce numéro concerne la genèse des « Passantes » de Brassens par Laurent Chalumeau : 
« poème sur les éventualités qu’on plante, les vies qu’on laisse s’éloigner sans tenter, sans foncer, les opportunités d’évasion qu’on se dégonfle de saisir, les coups de dés balles à blanc, les hasards confiture à cochon  timoré, les vaines virtualités… » 
La rencontre avec Véronique de « Véronique et Davina » de l’émission « Gym tonic » est rafraichissante : « Tou tou you too ! »
Le retour sur le rapport de Mitterrand aux architectes à travers le magazine « Globe », met en perspective des projets faisant désormais partie du paysage furieusement contestés au moment de leur conception : Opéra Bastille, pyramide du Louvre, colonnes du palais royal, Bibliothèque de France, la Villette… 
Brigitte Fontaine n’aime pas « se conjuguer au passé » mais le rappel de ses débuts éclaire ses audaces persistantes.  
Je ne me lasse pas des rubriques habituelles :
- La publicité se servait de la bande dessinée : soda Tintin, chaussures Tintin, fromage Tintin… et Gaston Lagaffe, lui, dormait sur une photocopieuse Rank Xerox.
- Laurent Gerra n’empêche pas les végans de « brouter » et Catherine Nay, « punk du mois », trouvait que Jacques Attali près de Mitterrand « lui susurrait toujours des secrets à l’oreille avec ses airs de petite chouette dévote, au risque de déclencher une scoliose. »
 Hubert-Félix Thiéfaine conclut parfaitement ce musical volume de 180 pages. «  Dernières balises (avant mutation).1981. Déjà !

samedi 24 septembre 2022

Histoire du repos. Alain Corbin.

La critique risque d'être cossarde concernant -  j'ose -  un « livre paresseux », qui me convient bien, puisque j’ai tout compris de ces 150 pages qui embrassent plaisamment le sujet.
En milieu rural : 
« L’ardeur, l’acharnement au travail, le mépris de l’oisiveté, la détestation des paresseux, des « fainéants », des « bons à rien » étaient autant de marqueurs de l’estime de soi et des autres ; et cela ne pouvait que conduire à une certaine stigmatisation du repos. »  
L’historien précise que le Sabbat des origines n’est pas un moment de détente pour un Dieu fatigué mais le jour de l’alliance consacré à Yahvé, et que : 
« Les théologiens, les prédicateurs, les moines, les pasteurs de toute catégories n’ont cessé de répéter que, la vie ici bas, n’était que peu de chose et que l’essentiel résidait dans le salut, c'est-à-dire en l’accès à un repos paradisiaque... » 
Charles Quint régnant sur l'empire « sur lequel le soleil ne se couche jamais » se retira dans un monastère.
 Pascal disait pourtant :  
« Rien n’est si insupportable à l’homme que d’être dans un plein repos, sans passions, sans affaire, sans divertissement, sans application »
Et bien que les références littéraires soient filtrées, La Bruyère apporte la contradiction, au moment où le contraire du repos n’était pas la fatigue mais l’agitation:  
« Le meilleur de tous les biens pour l’homme, c’est le repos, la retraite et un endroit qui soit son domaine ». 
Avant que le loisir ne remplace le repos à partir du milieu du XX° siècle, au XIX° en lutte contre la tuberculose avec sanatoriums en bord de mer et en montagne, « Le repos se situe au plus profond de la culture […] Il participe de la réflexion sur les fléaux sociaux. Il envahit le champ de la morale. »

vendredi 23 septembre 2022

Le Postillon. N° 65. Eté 22.

Mon avis partagé comme souvent entre approbation et divergence se matérialise dans un cahier consacré à la montagne faisant part de la complexité des enjeux inséré dans la liasse habituelle, partisane, répétitive et sans nuances. 
Le berger qui a détruit un drone qui effrayait son troupeau a tout le temps de s’exprimer : 
« Tout écolo n’est pas nécessairement végan collapsologue, 
tout berger pas militant anti-loup syndiqué à la FNSEA, 
tout randonneur pas touriste consommateur. » 
Il sait de quoi il parle quand il est question de la protection des espèces, du surpâturage, des chiens de protection, de l’invasion des touristes.
Une page parodique, toujours percutante, invente un service de sherpas intitulé « Deligreloo »,
« qui pourra même vous emporter sur son dos, pour optimiser le plaisir de votre moment montagne. » 
Le témoignage d’une mémé qui a vécu sans eau ni électricité à Saint-Christophe-en-Oisans rejoint l'aversion des rédacteurs anonymes de toutes « les prothèses technologiques » et leur appréciation défavorable à un tracé pour vélo électrique, « loisir sans saveur », par l’ancienne voie du tram entre Seyssinet et Saint Nizier. 
Ils ont le chic pour faire ressortir les faux semblants des langages managériaux : 
lorsque « Montain Wilderness » se retrouve aux Etats généraux organisés par « Montain Planet », des doutes s’installent sur les perspectives d’une transition du tourisme en montagne acceptée par tous.
La présentation d’un livre « Histoire d’une montagne », Le Néron, le « noiraud », est bien faite.
Les femmes ne veulent plus subir la condescendance des « mâles des montagnes »,
alors que les charbonnières, « charbon pour le moral » dans le Trièves et le Vercors fédèrent néo et autochtones autour de meules fumantes. 
Est-ce bon pour le CO2 ? On ne saura pas, par contre l’usage de l’eau des employeurs des techs de Crolles les interpelle.
Immergés chez « Grelive » ils s’étonnent de rencontrer à la fois des hippies et des nazis, des cathos intégristes sur fond de reggae, gilets jaunes et antivax. 
Ils ont choisi leur camp avec leur portrait caricatural d’un critique des complotistes. 
Moi aussi : 
« Le conspirationnisme ne propose aucune alternative, aucun modèle de société concurrent, à part détruire les mécanismes du pouvoir et le type de société que nous connaissons actuellement. » 
Leur ironie est davantage tournée contre « Les jeunes avec Macron »
Le portrait de Mehdi animateur de la page facebook « Saccage Grenoble » est totalement à charge : c’est qu’il dénonce les tags, la saleté de la ville, il avait eu droit à une dédicace à la bombe à peinture : 
« Bon facho, sale PD ».
Le recours à un coach pour préparer des élèves à des examens oraux aurait été envisagé dans un lycée : ça ce n’est pas réalisé… mais que fait l’école ?! La mouche du coach !
La réhabilitation des cabines téléphoniques, le recyclage des panneaux signalant les travaux financés par la région sont anecdotiques et relativisent les informations concernant les trottinettes sous perfusion d’argent public ou le fiasco des bus électriques. 
Leurs partis pris récurrents fragilisent les témoignages à propos d’associations, parait-il, défavorisées par la municipalité de Grenoble au bénéfice de la MDH (Maison de Habitants).

jeudi 22 septembre 2022

16° biennale d’art contemporain. Lyon 2022.

Après une visite même pas décevante, tant le vide côtoie l’insipide, à un centre d’art contemporain situé en haut du téléphérique de la Bastille à Grenoble, 
il a fallu me faire une raison pour aller faire un tour à l’usine Fagor du côté de Gerland où j’ai bénéficié d’une invitation. Et j’ai apprécié.
Non que l’humour que je goûtais jadis dans les productions contemporaines soit revenu ou que toute prétention jargonnante se soit évanouie, mais déjà le thème affiché ,« la fragilité », est respecté.
Des toiles amochées provenant de l’Hôtel Dieu
jouxtant les sculptures abimées du musée des moulages et autres statues sans tête relient le présent le plus préoccupé par l’originalité à des œuvres que le temps a marquées.
Un hall immense recueille  des véhicules divers dans des paysages urbains recouverts d’une fine couche de poussière grise :
le concept simple est impressionnant par son ampleur.
Une accumulation de plaques perforées ayant servi aux tissages lyonnais prend des allures monumentales. Leur beauté insoupçonnée peut surgir dans la lumière comme au détour de vidéos auxquelles je me familiarise, bien qu’elles soient devenues hégémoniques dans les propositions artistiques d’aujourd’hui avec des musiques se perturbant d’un site à l’autre.
Un trompe l’œil réussi sur des parpaings, des personnages imaginaires originaux remettent la créativité au premier plan. La cohorte des émules de Duchamp aurait-elle fini de tourner en rond ?
Quelques tas subsistent à l’état résiduel ; les jeux avec les tailles nous divertissent avec des tripes monstrueuses,
alors que des intervenants sont requis pour animer un décor d’une maison d’habitation, statique par vocation.
Les peintures sont rares si bien que lorsqu'on en trouve, on apprécie l’évocation des travailleurs devenus si peu visibles dans nos villes
et que l’artiste dont je n’arrive pas à retrouver le nom parmi tant de performeurs transversaux, réhabilite. Ce sont ceux de la classe ouvière qui laissaient avec leur Fenwick des traces dans des locaux désormais vides de l’électro ménager des temps travailleurs.