Mon avis partagé comme souvent entre approbation et
divergence se matérialise dans un cahier consacré à la montagne faisant part de
la complexité des enjeux inséré dans la liasse habituelle, partisane,
répétitive et sans nuances. Le berger qui a
détruit un drone qui effrayait son troupeau a tout le temps de
s’exprimer :
« Tout écolo
n’est pas nécessairement végan collapsologue,
tout berger pas militant
anti-loup syndiqué à la FNSEA,
tout randonneur pas touriste consommateur. »
Il sait de quoi il parle quand il est question de la protection
des espèces, du surpâturage, des chiens de protection, de l’invasion des
touristes.
Une page parodique, toujours percutante, invente un service
de sherpas intitulé « Deligreloo »,
« qui pourra même
vous emporter sur son dos, pour optimiser le plaisir de votre moment
montagne. »
Le témoignage d’une mémé qui a vécu sans eau ni électricité
à Saint-Christophe-en-Oisans rejoint l'aversion des rédacteurs anonymes de toutes « les
prothèses technologiques » et leur appréciation défavorable à un tracé
pour vélo électrique, « loisir
sans saveur », par l’ancienne voie du tram entre Seyssinet
et Saint Nizier.
Ils ont le chic pour faire ressortir les faux semblants des
langages managériaux :
lorsque « Montain Wilderness » se
retrouve aux Etats généraux organisés par « Montain Planet », des
doutes s’installent sur les perspectives d’une transition du tourisme en
montagne acceptée par tous.
La présentation d’un livre « Histoire d’une
montagne », Le Néron, le
« noiraud », est bien faite.
Les femmes ne
veulent plus subir la condescendance des « mâles des montagnes »,
alors
que les charbonnières,
« charbon pour le moral » dans le Trièves et le Vercors fédèrent néo
et autochtones autour de meules fumantes.
Est-ce bon pour le CO2 ? On ne
saura pas, par contre l’usage de l’eau des employeurs des techs de Crolles les
interpelle.
Immergés chez « Grelive »
ils s’étonnent de rencontrer à la fois des hippies et des nazis, des cathos
intégristes sur fond de reggae, gilets jaunes et antivax.
Ils ont choisi leur
camp avec leur portrait caricatural d’un critique des complotistes.
Moi
aussi :
« Le
conspirationnisme ne propose aucune alternative, aucun modèle de société
concurrent, à part détruire les mécanismes du pouvoir et le type de société que
nous connaissons actuellement. »
Leur ironie est davantage tournée contre « Les jeunes
avec Macron »
Le portrait de Mehdi animateur de la page facebook « Saccage Grenoble » est totalement à charge : c’est qu’il
dénonce les tags, la saleté de la ville, il avait eu droit à une dédicace à la
bombe à peinture :
« Bon facho, sale PD ».
Le recours à un coach pour préparer des élèves à des examens
oraux aurait été envisagé dans un lycée : ça ce n’est pas réalisé… mais
que fait l’école ?! La mouche du coach !
La réhabilitation des cabines téléphoniques, le recyclage
des panneaux signalant les travaux financés par la région sont anecdotiques et relativisent
les informations concernant les trottinettes sous perfusion d’argent public ou
le fiasco des bus électriques.
Leurs partis pris récurrents fragilisent les témoignages
à propos d’associations, parait-il, défavorisées par la municipalité de Grenoble au
bénéfice de la MDH (Maison de Habitants).