Ainsi se désespérait une jeune fille à l’annonce du
couvre-feu; je plains cette enfant qu’il
faille une contrariété bénigne pour révéler un tel vide et ne me joindrai pas
aux démagogues qui compatissent à quelques fêtes empêchées.
Mais nous, sur cette terre, que faisons-nous de nos
vies ? Que faisons-nous de la paix ?
Alors que l’on sait que la violence paye, doit-on s‘incliner
devant cris et crimes quotidiens?
Je poursuis, petit blogueur je suis, je suis l’air du temps
Sur le même mode incantatoire que les branleurs de moulins à
prière, j’aligne le mot « tolérance » comme condition nécessaire au
« débat » à côté du « respect » pour « vivre
ensemble ». Pourtant j’ai le
sentiment d’agiter des cibles déjà criblées à l’intention des lanceurs
de couteaux qui pullulent.
Quelques gardiens de parcelles de droite et de gauche ont la
même tendance à la généralisation en ce qui concerne les musulmans, vus comme
les nouveaux damnés de la terre ou en boucs émissaires de toutes leurs
frustrations. La distinction entre islamisme et islam leur échappe. Ces
positions tellement sommaires reviennent facilement sur les plateaux car elles
permettent de saisir par leurs
contrastes colorés le passager furtif devant ses écrans qui a séché jadis
quelques cours. Les extrêmes d’un nuancier politique chamboulé ont repris
vigueur en s’acharnant sur un « En même temps » à vocation centriste
qui peine à concilier des options contradictoires mais fédère surtout les gueulards toujours « pour
tout ce qui est contre ».
Quand la défense de la liberté d’expression passe pour de
l’ « islamophobie », ce dernier terme devrait être proscrit ainsi
que le mot « provocation » ne pouvant convenir lorsqu’il est question
de l’image « de qui vous savez », hors de propos pour justifier tous
les coups de canifs au pacte républicain.
« Pourvu que je ne
parle en mes écrits ni de l'autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la
morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l'Opéra, ni des
autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout
imprimer librement… » Beaumarchais.
Ah là, il n’y pas besoin d‘éditer un nouveau volume du
« Second degré pour les nuls » ou un « Dictionnaire amoureux
de la symbolique » : passez moi l’Opinel !
L’humour est fuyant, fragile, ambigu, c’est la vie souriante,
parfumée, corsée, palpitante, une arme contre les certitudes. Il peut permette
de contourner les murs à Gaza, au Texas, dans le 9-3 où se sont enchristées des
communautés haineuses.
Mais il faut bien nommer la réalité : le mot
« séparatisme » renouvelle un
peu l’attention, et même s’il recouvre la différence de classes sociales, ce
mépris de la vie des mortels ne peut venir que de ceux qui se prosternent devant
la transcendance.
Les mots de Boualem Sansal, répondant à la question si le
séparatisme religieux est le bon terme, sont puissants :
«C’est du baratin ! Il
ne s’agit pas d’un couple qui se sépare, il n’y a ni union ni divorce. Les
islamistes veulent prendre le pouvoir. Pour eux, il y a deux options : ou
je vous impose mes idées et vous convertis, ou je vous liquide et prends
votre place. »
Les églises sont presque vides, et il n’est pas besoin d’être parmi les derniers
tenants du sacré pour se se mêler aux profanes et lancer des anathèmes contre
les ennemis. Depuis que les rivières de lait et de miel sont polluées, le désir
de pureté se fait encore plus pressant. Le paradis est introuvable, les
femmes n’ont pas dégoté le prince charmant et les princes cherchent en vain
après Titine. Les malheureux estiment n’avoir que des boulots de merde mais se
refusent à mettre les mains dans le cambouis, assumer les contradictions et
pardonner, se lever le matin et transpirer, ils s’abstiennent et ne savent plus
tenir debout ni de nuit ni de jour. Eloignés des contrariétés, des contraintes,
une fois le décor d’une vie rêvée mité par les ans et les méchants, nos enfants
couronnés ne supportent pas les désagréments. Alors que dette et planète ont de
quoi faire soucis à tous, c’est un verre prohibé au bar qui fait déborder les
aigreurs.
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Spectacles et conférences annulés, expositions fermées, cinéma bouclés... j’interromps mes publications et prends du temps pour lire ou relire et regarder des vidéos de Rhonaldino. A bientôt.