Le pamphlet est argumenté, saupoudré d’un humour qui manque
bien souvent aux apôtres de la religion en habit vert.
« Il n’y a pas de quoi rire, madame! On vous annonce
l’Apocalypse et la disparition de l’île de Ré- et vous riez?… N’avez-vous donc
aucune stature morale? »
L’autodérision permet d’accepter quelques poussées de
mauvaise foi sur un sujet tellement consensuel que cet essai arrive à
nous réjouir aisément avec notes en bas de pages sous
forme de roman dans le roman où se joue une amitié.
« Où en est
l’autofiction ?.... Adorée par la critique, gobée par le public, cette
ficelle où je me complais en ce moment, à quoi sert-elle ?
A protéger la planète.
Car quand l’écrivain
fabrique ses livres avec des bribes de sa vie insignifiante, il recycle. Semblable
à la dame du 3°, escalier C, il attrape l’emballage de ses jours, le découpe en
morceaux et le fait entrer dans la poubelle de son œuvre. Parfois il a besoin
de forcer un peu pour fermer le couvercle. »
Il commence dans la facilité à partir d’un article fourni à
Libé en 2009 lors de la sortie à grand tapage du film « Home » de
Yann Artus Bertrand pour dénoncer le marketing au service de la moraline. Son
histoire personnelle, il vient d’URSS, le rend particulièrement sensible au
conformisme, aux embrigadements. Des arguments sont apportés concernant les
calculs de probabilité, et des réflexions plus générales concernant la science
et la culture sont pédagogiquement menées débusquant quelques niaiseries du
politiquement correct.
« Le b.a.-ba de l’humanisme, c’est de voir en
chaque être humain une richesse pour le monde et non une bouche à nourrir, un
tube qui produit du CO2, un ver intestinal de la nature. »