Au XIX° siècle, Frederick
Catherwood en compagnie de John Lloyd Stephens, parmi les premiers explorateurs ethnologues, découvrent
envahis par la jungle tropicale les vestiges de la civilisation des Mayas disparue
vers 1700 après JC et qui avait duré près de 9000 ans. Représentation
de Tulum.
Leurs cités-états occupaient la péninsule du Yucatan au sud
du Mexique, Belize, Le Guatemala, le Honduras, le Salvador sur une superficie égale à celle de
l’Allemagne (400 000 km 2).
Malgré les autodafés de documents écrits par les mayas
organisés par exemple par
Diego de Landa,
un franciscain qui par ailleurs a établi une grammaire de leur langue, quatre
codex ont subsisté.
Humbolt a transcrit le Codex de Dresde, le plus complet, ce
calendrier sur fibres végétales avait été rédigé par plusieurs scribes. Il est
question de mythes et de religion, d’observation des astres et d’horoscope dans
celui de Madrid, comme dans les feuillets pliés en accordéon conservés à la Bibliothèque
Nationale à Paris. L’authenticité du Codex
Grolier conservé à Mexico est contestée.
« …sur la route
après la ville de San Pedro, dans la première localité de la province du
Honduras, dénommée Copán, se trouvent des ruines et des vestiges d'une nombreuse
population et des monuments impressionnants par leur beauté, construits avec
tant de talent, qu'ils ne peuvent nullement être l'œuvre d'hommes
frustes… » Diego Garcia de Palacio 1576.
Les travaux,
photographies, moulages d’ Alfred
Percival Maudslay constituent le socle de l’archéologie mayatiste.
Parmi sept stèles du site de Copán figure celle du Dieu de la pluie, tellement
attendue par les cultivateurs de maïs, « céréale primordiale », qui a donné
son nom à ce peuple.
Il était une monnaie d’échange et comme les graines
contenues dans la cabosse de cacao tenue par un noble permettait la communication
avec les Dieux.
Leur écriture est logosyllabique, combinant des sons, des
images, des idées, de la même façon que le chinois. Si les techniques de
déchiffrement des hiéroglyphes ont pu faire avancer la compréhension des Glyphes
( musée de Palenque) celles-ci restent hermétiques pour 20% d’entre
elles.
L’ Ordre de lecture des textes maya a été découvert récemment.
Leur
numération
de position en base 20 connaît le zéro.
Les pilleurs ont
laissé intactes les fresques de
Bonampak remarquables pour leur bleu.
En 615, K'inich Janaab' Pakal I devint roi
de Palenque, où un délicat bas relief le représente.
Sa tombe découverte
récemment vient de révéler son masque en jade.
Un lintheau de
pierre à Yaxchilan, site seulement accessible en bateau, représente un autosacrifice royal, ici l’épouse
fait passer à travers sa langue une cordelette hérissée d’hameçons pour imbiber
de sang un papier qui sera brulé afin d’entrer en relation avec le
Serpentvision. Le roi utilisait plutôt un couteau en obsidienne pour entailler
son pénis. La pratique des sacrifices humains impliquait que lors des guerres, les
prisonniers soient tués. Lorsque des enfants orphelins ou illégitimes pleuraient
avant d’être noyés, c’était un bon signe pour faire venir la pluie, il y avait cependant
des volontaires qui pensaient revenir sous forme de papillons ou de colibris.
A Uxmal une pyramide rhomboïdale du XVI° siècle
(période post classique) témoigne du savoir faire des Mayas qui ne
connaissaient ni la roue, ni le fer, ni les animaux de traits : tout à dos
d’homme !
Ces architectures en encorbellement
sont exceptionnelles et la finesse des décorations remarquable.
Sur la maquette de la plus grande cité Teotihuacan, « là où sont nés
les Dieux » la pyramide du soleil domine et celle de la lune est située à
l’extrémité de l’allée des morts bordée d’autels.
Un jeu de balle le Pok-ta-Pok était également
sacrificiel, même s’il évitait les guerres. Sans utiliser les pieds ni les
mains, il s’agissait pour chaque équipe de faire passer une lourde balle de
caoutchouc symbolisant le soleil dans un anneau de pierre à 5 m de hauteur sans la laisser
tomber par terre.
Aujourd’hui, les touristes ne peuvent plus grimper sur la
pyramide à degrés parfaitement orientée de Chichén Itzá.
Parmi les
causes multiples qui expliqueraient l’effondrement de la civilisation maya pas
aussi soudain qu’il a été dit, les phénomènes climatiques, « el Niño »,
entrainant de grandes sécheresses malgré la présence de cénotes, aggravées par la déforestation sont les plus plausibles,
alors que les hypothèses impliquant épidémies, tremblement de
terre, guerres internes, révoltes, difficultés commerciales, seraient plus
localisées ou étalées dans le temps.