Ce matin ce ne sont ni les coqs ni les poules qui
nous réveillent mais des chants liturgiques en provenance de San Domingo. A
Cuenca on doit boire l’eau de Pitima à base de pétales de fleurs pour bien
commencer la journée.
Après le petit déjeuner nous nous dirigeons vers le
marché aux fleurs près de Santario Mariano aperçu de nuit hier et pénétrons
dans la cathédrale.
Nous sommes
surpris de voir les gens prier dans une chapelle de profil par rapport à
l’autel central alors que le prêtre célèbre l’eucharistie sous un grand
baldaquin doré qui ne manque pas d’évoquer celui du Bernin à Rome. Les vitraux proviennent de France et la rosace est assez jolie. Nous sacrifions au rite du cierge. Une statue de Jean Paul II rappelle la venue du pape en ce lieu.
Nous montons les 155 marches qui conduisent au toit d’où nous avons une vue sur la ville et sur les curieuses coupoles bleues de la cathédrale.
Nous dominons le parc Calderon dont les araucarias montent presque jusqu’à nous.
Nous revenons sur nos pas vers le marché aux fleurs jouxtant San Marciano ou Eglesia Carmen de Asunción, couvent des Carmélites séparé de l’église par une salle d’ex votos.
Les soeurs vendent des produits comme de la marmelade, du vin, du miel.
Etant donné qu’elles ne peuvent avoir de contact avec les laïcs, il y a une porte à tambour, avec des étagères. José sonne à une cloche, une religieuse invisible arrive de l’autre côté, prend la commande vocalement, met un petit paquet sur l’étagère et tourne le dispositif. Notre guide se sert et dépose l’argent qui disparaît derrière la porte de bois. Il nous raconte qu’une fois il a eu l’occasion d’entrer dans le monastère avec un ami lors d’une ouverture exceptionnelle.Comme il était tard, les sœurs rangées par ordre de taille leur ont signalé qu’il était l’heure de la fermeture. J. et son ami voulant revenir photographier tranquillement s’enquièrent de la prochaine ouverture au public et s’entendent répondre : dans 300 ans !
Autrefois les gens déposaient des bébés abandonnés
que les soeurs récupéraient et élevaient.
Les populations qui débarquaient jadis à Cuenca
n’avaient pas toujours un logement et recherchaient des endroits discrets pour
faire leurs besoins, comme le recoin des églises, à l’extérieur. Les panneaux
d’interdiction se révélant inutiles, le clergé décida de mettre des croix aux
endroits exposés.
Avant de pénétrer dans le marché couvert, José nous met en garde contre les pickpockets.
Nous
gravissons tout de suite l’escalier qui conduit au premier étage pour nous
diriger vers une partie réservée aux plantes aromatiques et médicinales. Nous
testons les talents d’une femme chamane pour ressentir une bonne énergie. Elle
demande à une des volontaires de fermer les yeux, de se laisser aller et elle la fouette en douceur avec un bouquet
d’herbes très variées. Puis elle lui verse une sorte d’eau de Cologne à base de
fleurs dans les mains qu’il faut frotter, avant d’en respirer l’odeur.
L’expérience semble positive. C. se sent bien.Après les légumes et les plantes nous passons près de petits bars de jus de fruits et autres restaurants de cochon grillés.
Les femmes pèlent les pommes de terre de toutes variétés, écossent les petits pois, égrènent les épis de maïs, décortiquent de l’ail, en attendant le client, la moitié du travail est fait pour la ménagère. A la sortie, dégustation de petites bananes particulièrement goûteuses.
Nous longeons la rivière dont la rive est en pleine rénovation pour nous rendre au musée CIPAD (centre Interaméricain pour l’Artisanat et les Arts populaires).
Beaucoup d’américains investissent dans Cuenca pour y passer leur retraite, d’ailleurs nous en croisons deux assez typiques.
Dans une jolie maison coloniale, nous apprécions l’exposition de créations d’artistes d’Amérique du sud fortement inspirées des formes traditionnelles : poteries, sculptures en terre, ponchos ou sacs tissés,
Vraiment très intéressant.