« qu’est ce que la société peut faire pour
moi ? » pour m’étonner d’un paradoxe de plus.
Alors que nous sommes immergés dans un bain où l’individu
prime et déprime, se fout des autres, le recours à la société devient
automatique depuis les conchieurs de l’état qui vivent du RSA jusqu’aux
libéraux à la dent dure nourris par la sécu.
Et puis j’ai entendu dans l’excellente émission de Philippe
Meyer les mots d’Amin Maalouf :
« Ne te demande
pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande-toi ce que tu peux faire pour
ton pays ». Facile à dire quand tu es milliardaire, et que tu viens d'être
élu, à 43 ans, président des Etats-Unis d'Amérique! Mais lorsque, dans ton
pays, tu ne peux ni travailler, ni te soigner, ni te loger, ni t'instruire, ni
voter librement, ni exprimer ton opinion, ni même circuler dans les rues à ta
guise, que vaut l'adage de John F. Kennedy?»
Rien n’est simple ! La complexité s’impose et les marchands
de solutions toutes faites indisposent encore plus depuis la manif historique
du 11 janvier que je ne cesse d’invoquer de peur qu’elle ne disparaisse dans
les vaguelettes d’une actualité affolante.
Rien n’est simple ! Comme les explications qui se
superposent sur les causes économiques, psychologiques, éducatives, religieuses
qui ont amenés ces français à tirer sur leurs semblables, sur leurs défenseurs.
Dans les lignes auxquelles se raccrocher, j’avais aimé
ces mots de Maggiori dans Libé à propos de la liberté:
«Je suis libre, je
fais ce que je veux !» : que reprochera-t-on alors au voleur qui veut voler et
au violeur qui veut violer ? On dira donc que la liberté, c’est plutôt vouloir
ce qu’on fait… »
Nous n’en avons pas fini avec la tristesse, mais le sursaut
en ce dimanche glacial nous a réchauffé… comme la confiance qu’a accordée Najat
Valaud Belkasem au directeur de l’école de Nice dans une affaire qui semblait
tellement simple : le scandale d’un enfant au commissariat pour des mots
qu’il ne connaissait pas. La ministre a pris le parti des enseignants et non
celui des journalistes. Un signe simple qui tranche sur tant de discours
gnangnans devenus inaudibles.
« La parole des
simples est généreuse, le discours des prophètes dangereux. Les fanatiques
gouverneront le monde si la majorité pacifique n'a pas réagi, par des mots
violents, avant qu'il ne soit trop tard. La passivité est un crime.
L'indifférence entretient le massacre. »
Jacques Chancel
……..
Dans le « Charlie »
historique :