Le titre est repris du Canard au moment où le pape s’en allait :
« Duos habet et bene pendentes » (« Il en a deux, et bien pendantes »)
Tout le monde s’en moque, royalement.
Ces derniers temps, la hiérarchie catholique qui en a été
rendue à prendre le masque grotesque de
Frigide Barjot a fait un peu de bruit dans la rue, mais ses salles de réunion
sonnent le vide.
Figés dans l’étreinte d’un combat séculaire, les laïques ne
se portent guère mieux.
Les instituteurs qui en étaient les hérauts ont d’autres
urgences : des problèmes de garde pour leurs enfants.
Nous avons changé d’ère : dans la question des rythmes
scolaires, il n’est pas plus question de catéchisme dans les temps vacants que
de réserver juillet et août pour que les
enfants aident aux travaux des champs.
En ce qui concerne les vacances : difficile de faire
cours dans les salles surchauffées du mois de juillet mais quand on arrête les
notes début juin pour les collégiens c’est
démotivant. Que les examens soient retardés et les lycéens seront bien gardés.
Dès le mois de mai les têtes sont ailleurs : pour le lundi de Pentecôte, l’Ascension,
la religiosité a encore de beaux jours qui rassemblent aussi les adeptes du 8
mai.
Les mots se sont usés : dans quelque cérémonie où
hommage fut rendu à Paul Bert et Jules Ferry, ils semblaient venir d’une langue
aussi inusitée que le latin. Les favoris d’antan ne figurent plus au top ten.
Je suis plongé dans le livre de Julliard : « les
gauches françaises » et j’apprends
qu’en 1880 le nombre d’illettrés parmi les conscrits était inférieur à 20% alors
qu’un quart des femmes ne savaient pas signer. Les femmes ont bien progressé.
Un tiers des effectifs enseignants masculins et la moitié
des femmes étaient passés par les écoles normales de la troisième république, dont
le rôle était de former des
« maîtres compétents et dévoués ». Là encore bien des termes fleurent
« le noir hussard » : « maîtres dévoués ».
Avec la dernière
grève de la corporation des professeurs des écoles, je me sens au delà de la
distance mise par une retraite datant de sept ans.
Et ce n’est pas Bégaudeau plaidant une cause qui les
confondrait avec des sidérurgistes Lorrains qui arrive à me convaincre, il a
quitté le métier il y a aussi quelques payes.
D’ailleurs au sujet
de l’école le silence des intellectuels, qui furent clergé un temps, est
intense : n’auraient-ils plus de
mission ?
Si, à la fin d’un article de libé d’hier : Erasme :
« Nul ne
tourmente davantage les enfants que ceux qui n’ont rien à leur enseigner »
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Dans le Canard de cette semaine: