Le livre claque comme le titre, et nous empoigne sur un sujet pourtant
tellement parcouru : la guerre.
« Tout cela ayant
été décrit mille fois, peut être n’est-il pas la peine de s’attarder encore sur
cet opéra sordide et puant. Peut être n’est - il d’ailleurs bien utile non
plus, ni très pertinent, de comparer la guerre à un opéra, d’autant moins quand
on n’aime pas tellement l’opéra, même si comme lui c’est grandiose, emphatique,
excessif plein de longueurs pénibles, comme lui cela fait beaucoup de bruit et
souvent , à la longue, c’est assez ennuyeux. »
Traité avec un ton contemporain qui nous entraine un siècle
en arrière avec les poux, les rats et la mort inattendue. Il y a bien sûr
l’inhumanité des gradés, l’absurdité de cette boucherie, la sauvagerie mais
aussi la rapacité de ceux qui profitèrent de la guerre pour faire monter les
prix, les fusillés, quand un bras en moins est une chance.
A travers des détails du quotidien, la fatalité de la
tragédie nous saute à la gueule, sans coup de clairon. Les musiciens ont été
décimés.
« …et Charles,
béant, par-dessus l’épaule affaissée d’Alfred, voit s’approcher le sol sur
lequel il va s’écraser, à toute allure et sans alternative que sa mort
immédiate, irréversible, sans l’ombre d’un espoir-sol présentement occupé par
l’agglomération de Jonchery-sur- Vesle, joli village de la région
Champagne-Ardennes et dont les habitants s’appellent les Joncaviduliens. »