Le groupe qui tourne
cet été dans trente deux festivals est passé à Saint Pierre de Chartreuse
et même si le cadre verdoyant n’est pas
vraiment celui des cités, l’accueil du public a été très chaleureux ;
c’est vrai qu’ils savent chauffer une salle.
Il y a déjà des années, 17ans déjà qu’ils sont apparus.
Ils avaient interprété jadis, entre autres
« Jaurès », donc chez maître Jacques, les Motivés avaient toute leur place.
Ils nous ont
offert « les bourgeois c’est
comme les cochons plus ça devient vieux, plus ça devient… »
Le temps était frais, mais bien des spectateurs ont remonté
les bras de leur chemise pour suivre le
trio avec Magyd qui avait le tee shirt à tordre et les frères Amokrane, une
énergie à grimper en haut du chapiteau.
Révision du dernier album « Second tour », celui
de la remise en train du groupe et reprise de certaines d’ « Essence ordinaire »,
« Le bruit et l’odeur »…
Ils parlaient d’un
manouche:
« Y nous a pas
fait latche
Et tout ça à la tchatche
Y nous a fait le match
Et nous a dit là ya tchi
Ah ! Quel plaisir »
En première partie, Gari Grèu, avec son univers coloré et sa dynamique, ancien du Massilia
Sound system, complice marseillais des Toulousains de Toulouse « était raccord ».
L’émotion collective ne peut se retrouver que dans le
spectacle vivant et celui là vous « remet du gaz », même si les mots
disparaissent parfois sous les battements.
C’est qu’il faut acheter le CD.
Une soirée chaleureuse de retrouvailles et aussi sûrement de
découvertes pour les plus jeunes dans une foule où les toutes générations étaient visibles, mais
où les beurs étaient peu nombreux.
J’ai été effaré des réactions sur le site de la radsoc
Dépêche de Toulouse depuis la ville où
le trio pêchu a animé le 14 juillet et sur le site du Nouvel Obs.
Bien
que Cherfi dise que Merah leur a cassé les jambes, il n’est pas entendu, et son
interview est le prétexte à un déchainement de bêtises dans les
commentaires sous le label d’une gauche qui auparavant savait se tenir.
Je les trouvais paranos quand ils chantaient « n’attends pas qu’ils
reviennent… » après la prise par le front de quatre villes ; je
pétoche aujourd’hui devant l’avancée de l’extrême droite qui ne se compte pas
seulement sur le plan institutionnel.
Nous, les héritiers
de Grenoble compagnon de la libération,
les avons rappelés et le chant des partisans a été partagé avec d’autant
plus de ferveur qu’à Bollène la chanson a été interdite récemment :
« C'est nous qui
brisons les barreaux des prisons pour nos frères
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère
Il est des pays où les gens au creux des lits font des rêves
Chantez compagnons, dans la nuit la liberté vous écoute »