Le souvenir d’une première visite ne m’avait pas laissé de souvenir impérissable, mais comme souvent en musique par exemple, une deuxième rencontre accroit le plaisir : il en fut ainsi.
L’ancienne chapelle des Pénitents blancs qui devaient racheter les marins capturés par les barbaresques, offre depuis 1922 un cadre intime à la peinture.
Elle est située sur les quais ravissants hors saison.
Torpes décapité pour ne pas avoir renié sa nouvelle religion donna son nom au village en échouant là depuis l’Italie avec une barque où avaient pris place un chien et un coq. Il devint un Saint protecteur des pêcheurs.
En 1892, Signac, sur son yacht l’« Olympia », découvrit le petit port, et s’installa, invitant d’autres peintres : Matisse, Derain, Marquet. Leurs toiles lumineuses sont là.
Les mouvements pointilliste, nabis, fauve sont bien représentés avec aussi des statues de Maillol.
Rien que du beau monde : Bonnard, Braque, Rouault, Valotton, Van Dongen, Vuillard…
A la sortie de l’hiver, une façon douce de se remettre à la lumière, de refaire un tour parmi des familiers et vérifier comme notre regard les change : j’ai apprécié particulièrement Marquet qui me laissait plutôt indifférent et ce jour là, j’ai suivi ses promeneurs du dimanche longeant une mer inquiétante et belle.
jeudi 29 mars 2012
mercredi 28 mars 2012
« On refait le voyage » : Saint Petersburg 2004 # 4
Pour l’heure, nous voulons tenter une visite à l’Ermitage. Un homme ne parlant pas français puis une demoiselle nous proposent leur service de guidage ( 30$ par personne !) que nous refusons, puis réduisent leurs prétentions en offrant d’acheter pour nous les places au tarif des groupes. Hésitations…. Puis nous acceptons, mais nous n’avons pas du coup de plan. Heureusement, le routard va nous rendre service. Après un réconfort grâce aux barres de céréales de Jackie, nous abordons la visite. Stupéfaction ! Nous traversons des pièces vues nulle part ailleurs, la grandeur y est de rigueur ; comment résumer la richesse de ce musée ? D’abord, il faut se repérer, de mémoire :
- Escalier monumental, tout est blanc avec des dorures d’une grande finesse - Les parquets remarquables en marqueterie, et bois d’essences et couleurs variées
- La salle des portraits époque Napoléonienne
- La salle du trône
- La salle avec la mosaïque romaine et le paon
- Le deuxième étage, escalier difficile à trouver, abrite les peintures françaises du 19e et 20e (Renoir, Gauguin, Marquet, Picasso, Matisse, Cézanne, Van Gogh…)
- La bibliothèque tout en bois. Son horloge indique encore l’heure à laquelle le gouvernement provisoire fut arrêté
- Une enfilade de salons ou cabinets de couleurs différentes
- Une galerie avec des motifs muraux floraux et animaliers très fins, très italiens, exécutée en 7 ans
- Salle de réception
- Des objets précieux (en ivoire, malachite, porcelaine ; des aiguières, d’immenses vases
à vin, une exposition de camés, une petite calèche avec compteur, des horloges….
- Des salles d’apparat rouge et or, des pièces d’habitation plus petites.
Nous y passons bien quatre à cinq heures, sans sentir s’écouler le temps et surpris de la richesse à tous niveaux ! Nous quittons les lieux, chassés par l’heure de fermeture et décidons de rentrer cum pedibus par cette rue aux proportions parfaites indiquée par Larissa. Malheureusement, nous n’avons pas noté le nom et nous nous égarons un tantinet, allongeant le chemin qui devient interminable … Nous cafouillons aussi pour trouver le restaurant recommandé, rue Ligovski, de l’autre côté de la place à obélisque ; self service pratique, il suffit de montrer du doigt ! Nous rentrons avec plaisir ôter chaussures et étendre les jambes. Il y a foule dehors, les gens se promènent ; c’est samedi et il fait bon …. Seulement moins 5° !
- Escalier monumental, tout est blanc avec des dorures d’une grande finesse - Les parquets remarquables en marqueterie, et bois d’essences et couleurs variées
- La salle des portraits époque Napoléonienne
- La salle du trône
- La salle avec la mosaïque romaine et le paon
- Le deuxième étage, escalier difficile à trouver, abrite les peintures françaises du 19e et 20e (Renoir, Gauguin, Marquet, Picasso, Matisse, Cézanne, Van Gogh…)
- La bibliothèque tout en bois. Son horloge indique encore l’heure à laquelle le gouvernement provisoire fut arrêté
- Une enfilade de salons ou cabinets de couleurs différentes
- Une galerie avec des motifs muraux floraux et animaliers très fins, très italiens, exécutée en 7 ans
- Salle de réception
- Des objets précieux (en ivoire, malachite, porcelaine ; des aiguières, d’immenses vases
à vin, une exposition de camés, une petite calèche avec compteur, des horloges….
- Des salles d’apparat rouge et or, des pièces d’habitation plus petites.
Nous y passons bien quatre à cinq heures, sans sentir s’écouler le temps et surpris de la richesse à tous niveaux ! Nous quittons les lieux, chassés par l’heure de fermeture et décidons de rentrer cum pedibus par cette rue aux proportions parfaites indiquée par Larissa. Malheureusement, nous n’avons pas noté le nom et nous nous égarons un tantinet, allongeant le chemin qui devient interminable … Nous cafouillons aussi pour trouver le restaurant recommandé, rue Ligovski, de l’autre côté de la place à obélisque ; self service pratique, il suffit de montrer du doigt ! Nous rentrons avec plaisir ôter chaussures et étendre les jambes. Il y a foule dehors, les gens se promènent ; c’est samedi et il fait bon …. Seulement moins 5° !
mardi 27 mars 2012
Le val des ânes. Mathieu Blanchin.
Souvenirs d’enfance à Velannes du côté de Saint Geoirs en Valdaine en Isère, de l’ainé d’une fratrie de trois garçons venue d’Echirolles, en banlieue.
Aucune nostalgie à la lecture de ces chroniques sincères où l’enfance est sans pitié, la mise en danger physique omniprésente, où les traumatismes psychologiques se tricotent pour plus tard.
Mépris à l’égard des paysans du cru, haines intra familiales, cruauté vis à vis des animaux : le tableau est sombre, les conneries se multiplient.
Le trait à l’encre de Chine donne des allures de journal intime que l’on découvre dans un mélange de gène et de plaisir. Ce choix de souvenirs impitoyables s’adoucit à la dernière image:
« De cette enfance, je garde cette impression d’absolu où tout prenait du relief dans une sorte d’éternel présent… Ces moments, j’aborde à nouveau à leurs rives, dans les yeux de notre fille Jeanne, 4 mois aujourd’hui… »
C’est une fille.
Aucune nostalgie à la lecture de ces chroniques sincères où l’enfance est sans pitié, la mise en danger physique omniprésente, où les traumatismes psychologiques se tricotent pour plus tard.
Mépris à l’égard des paysans du cru, haines intra familiales, cruauté vis à vis des animaux : le tableau est sombre, les conneries se multiplient.
Le trait à l’encre de Chine donne des allures de journal intime que l’on découvre dans un mélange de gène et de plaisir. Ce choix de souvenirs impitoyables s’adoucit à la dernière image:
« De cette enfance, je garde cette impression d’absolu où tout prenait du relief dans une sorte d’éternel présent… Ces moments, j’aborde à nouveau à leurs rives, dans les yeux de notre fille Jeanne, 4 mois aujourd’hui… »
C’est une fille.
lundi 26 mars 2012
Les adieux à la reine. Benoit Jacquot.
Quand l’histoire se joue, la grande ou l’intime, les acteurs qui ont le nez sur l’affaire sont les plus aveugles.
J’ai aimé madame Bertin préposée aux tissus qui fait de son mieux pour s’occuper de fanfreluches quand tout un monde s’effondre, et bien sûr toutes les actrices magnifiques dans des costumes d’une époque qui mettaient si bien les formes au balcon. Les belles étoffes sont parfois souillées dans cette version où juillet 1789 est pluvieux.
C’est souvent dans les couloirs que se nouent les intrigues, où passent les informations, où se défilent ceux qui trahissent, c’est là que le réalisateur a placé ses caméras. Ce point de vue est fécond quand la liseuse de la reine devient le personnage principal, ponctuant une vie corsetée de mots pour divertir, conseillant « La princesse de Clèves » à Marie Antoinette qui a tout dépensé mais sait qu’elle ne peut pas s’offrir la jeunesse.
Toute ressemblance avec quelque pouvoir contemporain aveugle avec cour en route vers la Suisse est évidente. J’ai de la compassion avec la liseuse d’alors, moins avec les diseurs d’aujourd’hui qui ne risquent que le ridicule de leur servilité.
J’ai aimé madame Bertin préposée aux tissus qui fait de son mieux pour s’occuper de fanfreluches quand tout un monde s’effondre, et bien sûr toutes les actrices magnifiques dans des costumes d’une époque qui mettaient si bien les formes au balcon. Les belles étoffes sont parfois souillées dans cette version où juillet 1789 est pluvieux.
C’est souvent dans les couloirs que se nouent les intrigues, où passent les informations, où se défilent ceux qui trahissent, c’est là que le réalisateur a placé ses caméras. Ce point de vue est fécond quand la liseuse de la reine devient le personnage principal, ponctuant une vie corsetée de mots pour divertir, conseillant « La princesse de Clèves » à Marie Antoinette qui a tout dépensé mais sait qu’elle ne peut pas s’offrir la jeunesse.
Toute ressemblance avec quelque pouvoir contemporain aveugle avec cour en route vers la Suisse est évidente. J’ai de la compassion avec la liseuse d’alors, moins avec les diseurs d’aujourd’hui qui ne risquent que le ridicule de leur servilité.
dimanche 25 mars 2012
Tartuffe. Molière. Lacascade.
Certains mots occupaient toute la place dans mes souvenirs, alors j’ai goûté la réplique de Dorine à « couvrez ce sein » :
« Vous êtes donc bien tendre à la tentation,
Et la chair sur vos sens fait grande impression ?
Certes je ne sais pas quelle chaleur vous monte :
Mais à convoiter, moi, je ne suis point si prompte,
Et je vous verrais nu du haut jusques en bas,
Que toute votre peau ne me tenterait pas. »
Bien au-delà des révisions patrimoniales indispensables, cette pièce est malheureusement d’une actualité envahissante. Les hypocrites, les bigots, les mariages arrangés, avec plus seulement des rondeurs à cacher, mais des femmes toutes entières à voiler, sont même de plus en plus là, hélas !
Le metteur en scène qui joue le rôle titre combine le tragique et le burlesque, l’ancien et le moderne sans perruque ni jeans dans une comédie enlevée qui explore les voies compliquées menant vers la vérité.
La beauté du texte tranche tellement dans le babil ambiant que la scène de séduction de Tartuffe vis à vis d’Elmire est convaincante et élégante.
Je n’ai pu m’empêcher de comparer encore une fois mes perceptions des spectacles suivant la place qui nous est attribuée dans la grande salle de la MC2 : depuis le balcon, dans une vue d’ensemble, j’ai été sensible aux mouvements qui s’apparentent parfois à une chorégraphie avec jeux de portes et corps en dilemme.
Des scènes prennent des allures de dessin animé dynamique sans jamais céder à la facilité.
Les happy ends hollywoodiens de commande nous ont appris qu’avec une fin arrangée pour « un prince ennemi de la fraude », il convient que le malhonnête soit puni, au moins sur les planches.
La pièce date de 1664, c’est d’hier ?
« Vous êtes donc bien tendre à la tentation,
Et la chair sur vos sens fait grande impression ?
Certes je ne sais pas quelle chaleur vous monte :
Mais à convoiter, moi, je ne suis point si prompte,
Et je vous verrais nu du haut jusques en bas,
Que toute votre peau ne me tenterait pas. »
Bien au-delà des révisions patrimoniales indispensables, cette pièce est malheureusement d’une actualité envahissante. Les hypocrites, les bigots, les mariages arrangés, avec plus seulement des rondeurs à cacher, mais des femmes toutes entières à voiler, sont même de plus en plus là, hélas !
Le metteur en scène qui joue le rôle titre combine le tragique et le burlesque, l’ancien et le moderne sans perruque ni jeans dans une comédie enlevée qui explore les voies compliquées menant vers la vérité.
La beauté du texte tranche tellement dans le babil ambiant que la scène de séduction de Tartuffe vis à vis d’Elmire est convaincante et élégante.
Je n’ai pu m’empêcher de comparer encore une fois mes perceptions des spectacles suivant la place qui nous est attribuée dans la grande salle de la MC2 : depuis le balcon, dans une vue d’ensemble, j’ai été sensible aux mouvements qui s’apparentent parfois à une chorégraphie avec jeux de portes et corps en dilemme.
Des scènes prennent des allures de dessin animé dynamique sans jamais céder à la facilité.
Les happy ends hollywoodiens de commande nous ont appris qu’avec une fin arrangée pour « un prince ennemi de la fraude », il convient que le malhonnête soit puni, au moins sur les planches.
La pièce date de 1664, c’est d’hier ?
samedi 24 mars 2012
N'espérez pas vous débarrasser des livres. Jean-Claude Carrière, Umberto Eco.
Les deux joyeux grands pères s’entretiennent avec Jean-Philippe de Tonnac, et leur pétillante érudition constitue le meilleur des plaidoyers pour le Livre qu’ils prennent bien garde de sacraliser, Ecco s’est constitué une bibliothèque gigantesque autour de l’erreur et des idées fausses.
C’est parce que j’ai la religion du livre que celui-ci m’a été offert, mais je ne sors pas de ces 280 pages rassuré pour l’avenir, j’ai seulement pris du plaisir à fréquenter leur gai savoir et c’est déjà bien.
Si Carrière reste beaucoup dans ses références à Buñuel, il touche juste quand il souligne que chaque lecture modifie le livre : « le temps le fertilise».
J’en serai à penser que ce n’est pas le temps qui nous tue mais les tentatives contemporaines pour l’abolir. Les supports numériques tiendront-ils le temps des incunables que les deux bibliophiles collectionnent ? Ecco remarque que « la renaissance religieuse fleurit dans des ères hyper-technologiques, à la fin des grandes idéologies, à des périodes d’extrême dilution morale ». Nous y sommes.
Et dans les débats qui traversent nos pays glacés, le rappel que les gens du sud reprochaient aux gens du Nord de manquer de culture est stimulant.
Quand Bossi de la Ligue est descendu à Rome pour un premier discours, une pancarte ironique indiquait : « lorsque vous viviez encore dans les arbres, nous étions déjà des tapettes ».
Les deux érudits emploient volontiers la notion de filtre pour choisir dans la profusion et ils reviennent sur l’histoire nous enseignant que les peuples sans écriture sont maudits ; l’acharnement des colonisateurs à en faire disparaître toute trace atteste du pouvoir des alphabets. Même si en Inde la tradition orale revêt le plus grand prestige. Lors des chants en groupe les erreurs individuelles sont atténuées, rectifiées.
« La tradition orale des grands poèmes épiques qui a perduré pendant près de mille ans serait donc plus exacte que nos transcriptions faites par des moines, lesquels recopiaient à la main dans leur scriptoria, les textes anciens, répétant les erreurs de leurs prédécesseurs et en ajoutant de nouvelles. »
Qui n’est pas saisi de vertige devant la plus modeste des bibliothèques ?
Alors face à celle des deux compères ils ont des réponses à la question :
« Vous les avez tous lus ? »
« Davantage, monsieur, davantage. »
« Non. Ces livres-là sont seulement ceux que je dois lire la semaine prochaine. »
ou «Je n’ai lu aucun de ces livres, sinon pourquoi les garderais-je ? »
C’est parce que j’ai la religion du livre que celui-ci m’a été offert, mais je ne sors pas de ces 280 pages rassuré pour l’avenir, j’ai seulement pris du plaisir à fréquenter leur gai savoir et c’est déjà bien.
Si Carrière reste beaucoup dans ses références à Buñuel, il touche juste quand il souligne que chaque lecture modifie le livre : « le temps le fertilise».
J’en serai à penser que ce n’est pas le temps qui nous tue mais les tentatives contemporaines pour l’abolir. Les supports numériques tiendront-ils le temps des incunables que les deux bibliophiles collectionnent ? Ecco remarque que « la renaissance religieuse fleurit dans des ères hyper-technologiques, à la fin des grandes idéologies, à des périodes d’extrême dilution morale ». Nous y sommes.
Et dans les débats qui traversent nos pays glacés, le rappel que les gens du sud reprochaient aux gens du Nord de manquer de culture est stimulant.
Quand Bossi de la Ligue est descendu à Rome pour un premier discours, une pancarte ironique indiquait : « lorsque vous viviez encore dans les arbres, nous étions déjà des tapettes ».
Les deux érudits emploient volontiers la notion de filtre pour choisir dans la profusion et ils reviennent sur l’histoire nous enseignant que les peuples sans écriture sont maudits ; l’acharnement des colonisateurs à en faire disparaître toute trace atteste du pouvoir des alphabets. Même si en Inde la tradition orale revêt le plus grand prestige. Lors des chants en groupe les erreurs individuelles sont atténuées, rectifiées.
« La tradition orale des grands poèmes épiques qui a perduré pendant près de mille ans serait donc plus exacte que nos transcriptions faites par des moines, lesquels recopiaient à la main dans leur scriptoria, les textes anciens, répétant les erreurs de leurs prédécesseurs et en ajoutant de nouvelles. »
Qui n’est pas saisi de vertige devant la plus modeste des bibliothèques ?
Alors face à celle des deux compères ils ont des réponses à la question :
« Vous les avez tous lus ? »
« Davantage, monsieur, davantage. »
« Non. Ces livres-là sont seulement ceux que je dois lire la semaine prochaine. »
ou «Je n’ai lu aucun de ces livres, sinon pourquoi les garderais-je ? »
vendredi 23 mars 2012
Savons-nous encore parler à nos enfants ?
Cécile Duflot a repris le Scénique Président en lui disant que ce n’est pas ainsi qu’on parle aux enfants :
« Le devoir des adultes c'est protéger pas angoisser ».
A mon avis, elle a raison, quand la tête de l’état joue avec les peurs, c’est l’enclenchement des régressions qui amène à nier le réel pour ne pas affronter ses rudesses. Par ailleurs les écolos utilisent les peurs avec le nucléaire et pêchent sur l’autre versant par l’euphémisation, le déni face aux problèmes de sécurité ou d’éducation.
L’autre jour j’ai éteint la radio au moment où un pédopsychiatre disait qu’il aurait fallu une préparation aux enseignants avant de parler aux enfants du drame de Toulouse.
Si les enseignants ne savent pas parler de la vie, de la mort à leurs élèves, que peut-on attendre d’eux ?
Il ne s’agit justement pas que de mots mais de vivre avec les enfants au prix de maladresses qui font qu’une vie loin d’être irréprochable est justement la vie.
Tous ces parleurs me broutent et les purs nous tuent.
Hauts parleurs, les médias prennent souvent les politiques de haut :
« cette campagne n’aborde pas les problèmes de fond »,
alors qu’ils sont les principaux fautifs de l’abaissement du débat public.
Les chaînes d’information en continu ont imposé un tempo endiablé aux autres médias.
Les porteurs de micro délégués au plein vent n’ont qu’à confirmer ce qui vient d’être annoncé en plateau :
« effectivement ! ».
Les nouvelles sont vendues explicitement comme des marchandises :
« ne quittez pas, dans la suite du journal, nous verrons comment les anglais sont tellement contents de retarder l’âge de leur retraite »…
La confusion entre journalistes et amuseurs culmine sur Canal +, alors que sur les chaînes publiques les serviles sont au service ; sur TF 1, j’évite, même les commentateurs sportifs me hérissent.
A la télévision, la voix de son maître a toujours été prépondérante, mais à voir la façon de traiter Joly dans la chaîne humaine de Lyon à Pierrelatte ou Mélenchon à la Bastille, le conformisme s’étend de radios en hebdos.
Bien des citoyens s’abstiennent désormais. Quand j’ai transmis à des camarades Outlook un édito d’Hélène Sixous concernant l’Hui, certaines m’ont fait part de leur lassitude, de leur envie de silence.
Alors, je ne me sens pas épargné par les formules toutes faites : « trop de buzz, de tweets tuent l’info ! ». Face à la bouillie des promesses où les grosses ficelles cyniques sont étouffantes, je me sens gagné par l’inappétence ambiante, tendance imbécile.
....
Dans le Canard de cette semaine:
« Le devoir des adultes c'est protéger pas angoisser ».
A mon avis, elle a raison, quand la tête de l’état joue avec les peurs, c’est l’enclenchement des régressions qui amène à nier le réel pour ne pas affronter ses rudesses. Par ailleurs les écolos utilisent les peurs avec le nucléaire et pêchent sur l’autre versant par l’euphémisation, le déni face aux problèmes de sécurité ou d’éducation.
L’autre jour j’ai éteint la radio au moment où un pédopsychiatre disait qu’il aurait fallu une préparation aux enseignants avant de parler aux enfants du drame de Toulouse.
Si les enseignants ne savent pas parler de la vie, de la mort à leurs élèves, que peut-on attendre d’eux ?
Il ne s’agit justement pas que de mots mais de vivre avec les enfants au prix de maladresses qui font qu’une vie loin d’être irréprochable est justement la vie.
Tous ces parleurs me broutent et les purs nous tuent.
Hauts parleurs, les médias prennent souvent les politiques de haut :
« cette campagne n’aborde pas les problèmes de fond »,
alors qu’ils sont les principaux fautifs de l’abaissement du débat public.
Les chaînes d’information en continu ont imposé un tempo endiablé aux autres médias.
Les porteurs de micro délégués au plein vent n’ont qu’à confirmer ce qui vient d’être annoncé en plateau :
« effectivement ! ».
Les nouvelles sont vendues explicitement comme des marchandises :
« ne quittez pas, dans la suite du journal, nous verrons comment les anglais sont tellement contents de retarder l’âge de leur retraite »…
La confusion entre journalistes et amuseurs culmine sur Canal +, alors que sur les chaînes publiques les serviles sont au service ; sur TF 1, j’évite, même les commentateurs sportifs me hérissent.
A la télévision, la voix de son maître a toujours été prépondérante, mais à voir la façon de traiter Joly dans la chaîne humaine de Lyon à Pierrelatte ou Mélenchon à la Bastille, le conformisme s’étend de radios en hebdos.
Bien des citoyens s’abstiennent désormais. Quand j’ai transmis à des camarades Outlook un édito d’Hélène Sixous concernant l’Hui, certaines m’ont fait part de leur lassitude, de leur envie de silence.
Alors, je ne me sens pas épargné par les formules toutes faites : « trop de buzz, de tweets tuent l’info ! ». Face à la bouillie des promesses où les grosses ficelles cyniques sont étouffantes, je me sens gagné par l’inappétence ambiante, tendance imbécile.
....
Dans le Canard de cette semaine:
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