Quand l’histoire se joue, la grande ou l’intime, les acteurs qui ont le nez sur l’affaire sont les plus aveugles.
J’ai aimé madame Bertin préposée aux tissus qui fait de son mieux pour s’occuper de fanfreluches quand tout un monde s’effondre, et bien sûr toutes les actrices magnifiques dans des costumes d’une époque qui mettaient si bien les formes au balcon. Les belles étoffes sont parfois souillées dans cette version où juillet 1789 est pluvieux.
C’est souvent dans les couloirs que se nouent les intrigues, où passent les informations, où se défilent ceux qui trahissent, c’est là que le réalisateur a placé ses caméras. Ce point de vue est fécond quand la liseuse de la reine devient le personnage principal, ponctuant une vie corsetée de mots pour divertir, conseillant « La princesse de Clèves » à Marie Antoinette qui a tout dépensé mais sait qu’elle ne peut pas s’offrir la jeunesse.
Toute ressemblance avec quelque pouvoir contemporain aveugle avec cour en route vers la Suisse est évidente.
J’ai de la compassion avec la liseuse d’alors, moins avec les diseurs d’aujourd’hui qui ne risquent que le ridicule de leur servilité.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire