« L'homme est un
oiseau sans ailes, et un oiseau est un homme sans chagrin. »
J’aurai pu émettre le même avis que je portais sur son
précédent roman, « La mandoline du capitaine Corelli »
avec peut être plus de tragédie mais toujours autant de
musique, de poésie solaire, dans une écriture limpide. Une citation de
Kyriasopoulos en exergue est des plus fortes :
« Elle léchait la
boîte de conserve ouverte pendant des heures entières sans s’apercevoir qu’elle
buvait son propre sang. »
La fresque au début du XX° siècle s'étalant sur 730 pages nous
restitue finement le destin des habitants d’une parcelle de cailloux où
vivaient grecs parlant turc et turcs dans un empire ottoman vers sa fin alors
que naissait la Turquie de Mustapha Kemal.
« Sous son auvent, Iskander le potier
travaillait à son tour, et il le salua en levant une main couverte de glaise.
Le chardonneret de Léonidas gazouillait dans sa cage près de la porte du maître
d’école. Ali la neige menait son âne les flancs humides et luisant de glace
fondue. »
Ces heures paisibles ne dureront pas, les vengeances
rivalisant de cruauté, sur fond de caprices du destin et d’absurdité des guerres.
«… un peuple qui
est la victime d'une époque devient l'agresseur une génération plus tard, et
que les nations nouvellement libérées ont aussitôt recours aux moyens de leurs
anciens oppresseurs. »
L’auteur alterne les récits palpitants de la vie de gens
modestes, violents, beaux, laids, injustes, dignes, courageux, fous, et la vie
romanesque du père de la Turquie moderne parmi les aléas d’une
l’histoire mal connue.
« Ismet
Pacha est un des principaux négociateurs, et comme il est en partie sourd, il
fait comme s’il n’entendait rien de déplaisant ou d’embarrassant. »
Pas moyen de relire ta critique sur "La Mandoline du capitaine Corelli". Le lien semble ne pas fonctionner...
RépondreSupprimerMerci, c'est corrigé, je pense, apparait une brève critique sous le titre: "mon livre de l'année"... en 2008
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