En 1521, les Espagnols découvrent, la cité aztèque qui
deviendra une des plus grandes agglomérations du monde : Mexico -Tenochtitlán,
20 millions d’habitants. La population de « la capitale disparue », dépassait
celles de toutes les villes européennes avec 250 000 habitants
environ.
Le conférencier devant les amis du musée de Grenoble insiste
sur la relativité des informations qu’il fournit car les sources proviennent
essentiellement des « conquistadors » qui d’abord admiratifs se sont attachés
à détruire rapidement toute trace de culture ancienne.
J’éviterai de reprendre des éléments déjà mentionnés lors de
ce cycle concernant les civilisations précolombiennes, hormis ce plan
envoyé à Charles Quint.
L’éphémère empire aztèque a duré un peu plus que la guerre
de 100 ans qui se déroulait alors chez
nous.
Ceux qui s’appelaient eux-mêmes Mexicas s’installent sur des ilots
marécageux du lac de Texcoco, asséché aujourd’hui, situé au centre d’un plateau
à 1000 m
d’altitude, cerné par des volcans encore actifs. Ils développent rapidement une
ville divisée en quatre sections (campan) avec au centre les édifices
religieux. Ils maîtrisent parfaitement l’alimentation en eau potable,
l’évacuation des eaux usées, la propreté urbaine.
Un marché rassemblant jusqu’à
40 000 marchands les jours de fête se situe sur l’île de Tlatelolco,
un temps cité rivale.
Aujourd’hui La place des trois cultures est au
centre de ce quartier.
Des chaussées sont construites en direction des quatre
points cardinaux, des canaux sont creusés et des marais comblés.
La structure
de la ville est inspirée de celle de Teotihuacan dont l’origine remonte à
200 av J-C.
Ce site gigantesque n’a été fouillé que sur 5% de sa
superficie mais laisse penser que la destruction des parties occupées par la
classe dirigeante aurait été causée par des émeutes internes autour du VIII° siècle.
Les allées de 40 à 90 mètres de large
permettant à 10 chevaux d’avancer côte à côte, loin des ruelles étroites du
moyen-âge, sont bien plus vastes que les avenues prestigieuses d’Alexandrie,
de Constantinople ou d’Antioche. Des pyramides impressionnantes bordent la dite allée
des morts bien qu’il s’agisse de temples et non de tombeaux.
La
reconstitution de monuments appelée « anastylose » permet de se faire
une idée du travail phénoménal déployé pour amener les matériaux et édifier
dans une grande rigueur géométrique tant de structures depuis les calpullis
(groupes de maisons) jusqu’aux temples dédiés à la lune ou au soleil.
Et tant
de sanctuaires comme celui consacré à la divinité la plus dangereuse, Tezcatlipoca (Miroir
fumant), à qui on sacrifie une fois l’an un prisonnier et quatre femmes.
Le
culte du serpent à plumes (Quetzalcóatl) était très répandu en Mésoamérique parmi une longue liste de
divinités qui réclamaient du sang afin de les remercier de faire se lever le
soleil. D’après une ancienne chronique, entre 3000 et 84 000 personnes
auraient été sacrifiées en 5 jours, pour l’inauguration du grand temple.
La pyramide principale constituée de sept enveloppes était
consacrée à Huitzilopochtli qui sortit casqué et armé du ventre de sa mère avant
de massacrer ses 400 frères.
Après un siège de 4 mois, Cortès rase la
ville : « Je résolus de
prendre alors pour notre sûreté une mesure radicale et ce fut de détruire,
quelque temps que cela pût nous coûter, les maisons de la ville, chaque fois
que nous y pénétrerions; de manière que nous ne ferions plus un pas en avant
sans tout raser devant nous, tout aplanir et transformer les canaux et les
tranchées en terre ferme. »
La ville coloniale a été construite littéralement sur les
ruines de l’ancienne capitale, les pierres réutilisées pour la construction de
plus grande cathédrale d’Amérique latine. Et alors que la nappe phréatique n’est
pas loin, les recherches archéologiques ne sont pas aisées.
Un Chac-mool polychrome (« statue de guerrier mexicain
à demi allongé sur le dos[…] on posait sur son ventre un cœur sacrifié.»)
témoigne des vives couleurs qui recouvraient les bâtiments.
Des figurines en
terre cuite réalisées 600 ans avant J-C font de la plus ancienne civilisation olmèque,
celle de la « culture-mère ».
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