Pour les amoureux d’estampes et de politique, ce genre de BD qui se déroule
« dans les coulisses d’une campagne présidentielle folle » devrait
être pour nous.
Oui, « journal du off » ça sonne comme
« journal du hard » ou
« off » du « festival d’Avignon » : théâtre et
one man show. C’est le « off » d’un monde de oufs, politique et
médiatique, devenu tellement transparent qu’il en est fantomatique.
Alors que le livre « Un président ne devrait pas dire ça » a été
un élément majeur dans le déroulement de cette séquence politique, nous
retrouvons les bavardages, les formules amusantes qui tentent de masquer un
effondrement du sens.
Le lecteur de la page 2 du Canard n’apprendra pas
grand-chose, puisque tant de bienheureux élus se mettent en scène depuis le
« off ». Les petites phrases, les connivences, les haines recuites, on
nous les a déjà servies. Peillon tenant conseil dans sa voiture lors des
primaires : il me semblait bien que dans le registre foutage de gueule, il
était parmi l’un des premiers bouffons.
Ce n’est pas désagréable de réviser ces moments, mais au
bout des 127 pages nous ne sommes pas sortis de l’anecdote, dépourvus de clefs
qui feraient avancer notre compréhension du phénomène historique en train
de se dérouler sous nos yeux.
Macron a beau figurer au premier rang d’une série de
personnages alignés comme pour une identification policière, son irrésistible
ascension n’était visiblement pas prévue. Pour dire le décalage, Sarkozy et
Hollande, tiennent une place importante dans le récit alors qu’ils sont désormais
si loin. Personnages certes pittoresques, ils appartiennent au monde ancien.
Va-t-on dépasser la problématique du choix de couleur des
cravates relatée à l’orée d’un débat télévisé, pour entrer dans le
« in » des problèmes : chômage, école, Europe… ?
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